A Poitiers, l’ACI veut réaffirmer son identité

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L’Action catholique des milieux indépendants (ACI) organise ses Assises nationales, à Poitiers, du 11 au 13 novembre. Cette rencontre sera propice à imaginer le mouvement de demain alors que celui-ci célèbre cette année ses 70 ans d’existence.
Quel meilleur cadre que le Futuroscope pour se tourner vers l’avenir ? 950 représentants de l’Action catholique des milieux indépendants (ACI) seront à Poitiers pour vivre les Assises nationales de leur mouvement, du 11 au 13 novembre. La rencontre aura une valeur quelque peu particulière alors que le mouvement célèbre ses 70 ans d’existence en 2011. « Nous allons essayer de réfléchir à une manière d’adapter l’intuition de notre fondatrice au monde actuel », ambitionne Patrice Monnot, le président du mouvement.
 

L’évangélisation par ses pairs

L’Action catholique des milieux indépendants a été fondée en 1941 sous l’impulsion de Marie-Louise Monnet, sœur de Jean Monnet, l’un des Pères de l’Europe. Celle-ci prend conscience, dix ans auparavant lors d’une célébration de la Jeunesse ouvrière (JOC) à Lourdes, de la force de l’évangélisation par des personnes du même milieu. Forte de son intuition, elle créée la Jeunesse indépendante chrétienne féminine (JICF) qui deviendra ensuite l’ACI. Le mouvement s’adresse aux personnes en situation d’indépendance intellectuelle, financière, et d’un niveau social élevé en opposition au milieu ouvrier et agricole. « Le milieu indépendant rassemble à l’époque la classe moyenne, la bourgeoisie et l’aristocratie, précise Nadia Essayan, déléguée nationale. Ces trois composantes sont encore présentes, même si la frontière est plus floue qu’il y a plusieurs décennies. Les membres sont davantage semblables par des réalités ou des étapes de vie : la retraite, le mariage, etc. »
 

« Une intuition toujours pertinente »

1941-2011. En 70 ans, l’ACI aura connu des périodes fastes et une certaine expérience de pauvreté face aux évolutions de la société et du paysage ecclésial. « Le mouvement a connu ses heures de gloire dans les années 60 et 70, décrypte Patrice Monnot. A l’époque, l’Action catholique était un « passage obligé » d’engagement dans l’Eglise. Aujourd’hui, nous sommes conscients d’être un mouvement parmi d’autres.» L’ACI compte 15 000 membres répartis dans près de 2000 équipes. Comme tout mouvement d’Action catholique, elle repose sur le principe de révision de vie et le triptyque « voir, juger, agir » réadapté en « regarder, discerner, transformer ». La recherche du lien vie-foi est signe « d’un chemin d’humanisation pour eux, pour leurs familles et pour le monde ».
Les Assises nationales de Poitiers seront l’occasion de réfléchir aux problématiques qui se posent au mouvement : la recherche de nouvelles formules de rencontre, l’évangélisation d’un public déchristianisé, la proposition de l’ACI à un public jeune, le partage de ce qui se vit et est dit lors des révisions de vie, etc. « Nous devons donner cours à notre imagination pour renouveler nos méthodes tout en restant fidèles à l’intuition de Marie-Louise Monnet, estime Patrice Monnot. Celle-ci est toujours actuelle et notre pédagogie reste pertinente. Le « regarder, discerner, transformer » reste juste, il témoigne d’un regard de bienveillance sur le monde, un parti pris d’espérance et du fait que la Parole de Dieu nous précède. »

 

3 jours sur le thème « Toi qui aimes la vie, viens expérimenter un chemin de liberté »

Le premier jour, les participants reviendront sur les intuitions du mouvement. Le samedi sera ouvert à la réflexion sur les changements dans la société avec des interventions du P. Henri-Jérôme Gagey, théologien de l’Institut catholique de Paris, et de Dom Jean-Pierre Longeat, abbé de Ligugé et président de la Corref. Enfin, la dernière journée sera consacrée au renouvellement des intuitions du mouvement.

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