Avec CASA, découvrir le patrimoine religieux cet été

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Tout l’été, les jeunes bénévoles des Communautés d’Accueil dans les Sites Artistiques (CASA) guident gratuitement dans une vingtaine de lieux en France. Depuis 45 ans, ils accompagnent touristes et pèlerins dans leur découverte du patrimoine, doublée souvent d’une recherche de sens.
 
Bien plus qu’une visite traditionnelle, guidée par un conférencier pressé ! Ancien guide CASA, Benoît Sevenier, eudiste, résume la mission des guides de l’association CASA (Communautés d’Accueil dans les Sites Artistiques) : donner  une explication « qui permette de rencontrer un site porteur de dimensions historiques, artistiques et spirituelles indissociables ».

L’essentiel est donc d’être à la disposition des visiteurs, d’entrer en dialogue avec eux, de leur offrir la possibilité de découvrir la dimension spirituelle du lieu. D’ailleurs, les jeunes, âgés de 18 à 35 ans, font souvent des études en histoire ou histoire de l’art mais ne sont pas forcément théologiens ! Ils suivent des week-ends de formation et ceux qui sont expérimentés épaulent les nouveaux. Ce qui est leur est demandé, indiquait néanmoins le fondateur de CASA, le Père Alain Ponsar, « c’est d’être unanimes dans la communion à la beauté du monument, à son sens, à sa découverte du langage qui y est contenu ».

Le temps d’un été, c’est une véritable vie communautaire qui est proposée. Selon le site et sa fréquentation, l’équipe est constituée de 3 à 6 guides. Un guide plus ancien fait office de médiateur. « Une communauté d’été se veut un lieu de partage, de rencontres. Entre les guides eux-mêmes, entre les guides et les visiteurs, entre les guides et la communauté qui accueille (paroisse, association ou encore ordre monastique…) » explique Marc Van Steenkiste, Vice-président de l’association qu’il fréquente depuis 7 ans. Le soir, on reprend ensemble les questions des visiteurs.
 

Une spiritualité de l’accueil

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Démarche chrétienne, CASA s’appuie sur deux textes fondateurs que les guides bénévoles doivent travailler : « La Visitation », rencontre entre Marie et sa cousine Elisabeth, elle aussi enceinte (Luc 1,37-56), et celle du diacre Philippe avec l’eunuque éthiopien (Actes des apôtres, 8, 26-40), au cours de laquelle ce dernier demande : « Comment pourrais-je comprendre s’il n’y a personne pour me guider ? »

Guider mais jusqu’où ? Lors d’une conférence en 2011 à Notre-Dame de Paris, le Père Gérard Pelletier faisait remarquer aux futurs bénévoles : « Il n’y a pas lieu de se demander à l’infini si je suis là pour annoncer le Christ ou faire un cours d’architecture gothique et d’histoire de France : la connaissance va être au service de la rencontre du Christ, dont l’annonce n’est pas réservée à une caste sacerdotale. Tout baptisé témoigne du Seigneur ressuscité, avec simplicité et vérité ». « Dans le cadre de CASA, nous ne sommes ni catéchistes, ni missionnaires. Un baptisé bien dans sa peau, c’est très parlant ! » précise l’association.

Monument incontournable que Notre-Dame de Paris ! Les guides s’y relaient tous les jours de l’année. CASA les recrute de 18 à 77 ans. L’été, des communautés internationales de 12 personnes, dont 1 à 2 Français, sont constituées.

Que ce soit pour découvrir la création contemporaine à Notre-Dame-de-Toutes-Grâces d’Assy perchée à 1200 mètres d’altitude, l’art roman de l’église Saint-Austremoine à Issoire (photo), la Vierge au parement d’orfèvrerie à Orcival, les sculptures des chapiteaux de l’église paroissiale de Saint-Nectaire ou encore la Basilique Saint-Sernin à Toulouse sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, les guides CASA seront là. Et vous, que visiterez-vous cet été ?
 

Claire-Elizabeth : « 2 semaines dans l’intimité d’une église »

A 34 ans, Claire-Elizabeth fait partie de l’association CASA depuis 2001. Alors étudiante en histoire de l’art, elle a souhaité partager « sa passion des veilles pierres » et « le message des croyants avant nous ». Ses visites préférées ? Celles avec les enfants car ils posent des questions directes ! De la cathédrale Sainte-Cécile à Albi, elle retient le contraste étonnant entre l’extérieur austère et l’intérieur peint. A l’abbatiale de Conques, lieu épuré où vit une communauté de Prémontrés, elle a « renoué avec sa foi », portée par la vie communautaire. Vézelay est pour elle « un lieu extraordinaire », lié au souvenir d’un moment d’émotion autour d’un chapiteau. Cet été, Claire-Elizabeth retrouvera Notre-Dame-de-toutes-grâces (photo), sur le plateau d’Assy, pour y être animatrice d’une communauté et jouer l’interface entre les guides CASA et les acteurs locaux. Une nouvelle expérience d’ouverture à l’autre et de service.

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