Cardinal Scola :  » Suivre Jésus conduit au bonheur « 

Les Journées Essentiel’Mans proposent, du 18 au 20 octobre 2013, un dialogue et une réflexion autour de la proposition de la foi. Une trentaine d’intervenants de tous horizons animeront échanges et débats. Le cardinal Angelo Scola, archevêque Milan (Italie), évoque déjà quelques éléments forts de son témoignage.
 

Grand témoin, vous intervenez sur la manière de proposer la foi dans une société sécularisée. Quel message « essentiel » souhaitez-vous partager ?

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Si je participe aux Journées Essentiel’Mans, c’est d’abord pour répondre à l’invitation d’un confrère évêque (Mgr Yves Le Saux, évêque du Mans, NDLR) qui, avec beaucoup d’acuité, perçoit la Nouvelle Evangélisation comme une tâche que les Églises d’Europe sont appelées à assumer ensemble. Cela explique, me semble-t-il, cette invitation adressée à l’archevêque de Milan. Par ailleurs, j’éprouve toujours personnellement beaucoup de plaisir à rencontrer les gens pour témoigner publiquement qu’il est bon de suivre Jésus. Tout le monde peut aisément admettre que les mots qui correspondent le mieux à ce qui intéresse aujourd’hui nos frères humains sont ceux de liberté et de bonheur. Quels que soient notre âge, notre culture, notre travail, notre religion, nous voulons tous être libres et heureux. Et c’est précisément ce désir de Jésus lui-même qui s’accomplit lorsqu’il vient à la rencontre des hommes. L’Église existe pour que tout homme et toute femme sache que suivre Jésus conduit au bonheur et à la liberté. C’est le témoignage de l’Évangile. Jésus dit : « Si tu veux être heureux, suis-moi. Si tu me suis, tu seras vraiment libre ».
 

À quels nouveaux grands défis l’Église en France vous semble-t-elle confrontée ?

Je suis mal placé pour donner mon point de vue à ce sujet. Il me semble toutefois que l’Église de France doit vraiment redevenir le phare d’une culture chrétienne ouverte à tous les domaines qu’elle a été jusqu’au Concile. Et à cet égard, les signes précieux ne manquent pas. Les initiatives qui méritent d’être développées sont celles qui manifestent que vivre avec Jésus, dans la communauté chrétienne, humanise tout ce qui nous touche, le travail et les temps de repos. Autrement dit les fondements de ce que j’appelle « l’expérience élémentaire » de tout homme et de toute femme. C’est l’expérience commune à tous. Deux mots devraient accompagner notre engagement missionnaire : gratitude et ouverture. Notre rencontre avec Jésus nous a tellement comblés que nous sommes poussés à rencontrer tout le monde.
 

Quelle démarche expérimentez-vous dans votre archidiocèse ?

À Milan, nous avons proposé aux fidèles et à tous les gens de bonne volonté de parcourir les chemins d’humanité, c’est-à-dire ceux de « tout l’homme » et de tous les hommes. La lettre pastorale que je viens de publier s’intitule : « Le champ, c’est le monde ». Et ce champ, c’est tout ce qui nous touche, le travail comme les loisirs. À travers ces dimensions quotidiennes de notre vie, Jésus est proche de toute personne humaine. Personne n’est « loin » ! Il y a des quantités de signes. Je peux citer l’exemple surprenant de 400.000 garçons et filles, de 7 à 14 ans, accompagnés de 70.000 jeunes, de 18 à 25 ans, qui se sont rassemblés dans nos paroisses pendant l’été, pour une expérience communautaire de plus d’un mois.
 
Traduction de l’original italien par Marie-Cécile Dassonneville (Conférence des Évêques de France)

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Du 18 au 20 octobre 2013 au Palais des Congrès du Mans

Le dialogue proposé entre les différents intervenants, responsables religieux et associatifs, économiques et politiques, universitaires et journalistes, permettra d’approfondir les thèmes suivants : « Comment proposer la foi dans une société sécularisée », « 50 ans après le Concile, en Occident, à quel homme nous adressons-nous ? », « Dans une approche géopolitique, comment le fait religieux peut-il être vecteur de paix ou de guerre ? », et « Comment harmoniser l’annonce décomplexée de la foi et le respect des consciences ? ».

À noter, parmi les grands témoins, la présence de Mgr Rino Fisichella, Président du Conseil pontifical pour la promotion de la Nouvelle Évangélisation (Saint-Siège) et du cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris. Et parmi les intervenants, Sœur Nathalie Becquart, Directrice du Service national pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations (Conférence des évêques de France) et Mgr Renauld de Dinechin, évêque auxiliaire de Paris.

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