La traite des personnes
Édito du Documents épiscopat : « Exploitation et traite des êtres humains – comprendre pour agir » de Mgr Georges Collomb, évêque de La Rochelle et Saintes et membre de la commission pour la Mission universelle de l’Église et Mgr Bruno Feuillet, évêque auxiliaire de Reims et Président Conseil Famille et société sur la traite des personnes.
Pourquoi un document épiscopat sur la traite des êtres humains ? L’Église s’affirme solidaire de la famille humaine : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur […] L’Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques » (Concile Vatican II, Constitution pastorale Gaudium et spes, n° 1 et 4,1, 1965). Pourquoi ce document, maintenant ? Comme on le lira, le phénomène de la traite s’étend, en France et dans le monde. En outre, l’imagination est grande, qui invente de nouvelles formes de traite : « Jamais les hommes n’ont eu comme aujourd’hui un sens aussi vif de la liberté, mais, au même moment, surgissent de nouvelles formes d’asservissement social et psychique » (GS 4,4).
Le Concile poursuit : « Pour en venir à des conséquences pratiques et qui présentent un caractère d’urgence particulière, le Concile insiste sur le respect de l’homme : que chacun considère son prochain, sans aucune exception, comme “un autre lui-même”, tienne compte avant tout de son existence et des moyens qui lui sont nécessaires pour vivre dignement […] Tout ce qui constitue une violation de l’intégrité de la personne humaine, comme les mutilations, la torture physique ou morale, les contraintes psychologiques ; tout ce qui est offense à la dignité de l’homme, comme les conditions de vie sous-humaines, les emprisonnements arbitraires, les déportations, l’esclavage, la prostitution, le commerce des femmes et des jeunes ; ou encore les conditions de travail dégradantes qui réduisent les travailleurs au rang de purs instruments de rapport, sans égard pour leur personnalité libre et responsable : toutes ces pratiques et d’autres analogues sont, en vérité, infâmes… » (GS 27, 1.3).
L’engagement d’associations et institutions diverses, d’ex-victimes, de congrégations, de chrétiens… est fort. Début 2019, le Vatican a publié des Orientations pastorales sur la traite des personnes (désormais OPTP) [1]. À cette occasion, la lecture de ces pages favorisera peut-être découvertes, réflexions, collaborations, engagements.
- Ces orientations sont disponibles sur : migrants-refugees.va/trafic-trafic-esclavage/ dans différentes langues et sous différents formats.