« L’Église, signe visible et efficace d’une réalité invisible »
Mgr Éric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris, interviendra sur le thème de « L’Église, signe de Dieu et annonciatrice de la paix » lors du rassemblement des Églises diocésaines à Lourdes les 24 et 25 mars 2012 pour fêter le 50e anniversaire du concile Vatican II. Il partage le cœur de son message.
Que dit le Concile de l’Église ?
Je me suis appuyé sur la constitution dogmatique Lumen Gentium ainsi que sur les différents décrets pour évoquer ce que le Concile dit de l’Église et les chantiers qu’il nous désigne depuis 50 ans. Vatican II situe l’Église, sa mission, sa façon d’être au monde au-delà de ses termes organisationnels : il la définit aussi par rapport à l’œuvre du Salut que le Christ accomplit en faveur de tous les hommes. L’originalité du Concile a été de lier l’Église à toute l’action de Dieu telle qu’elle se déploie dans l’Histoire, dans une profondeur et une ampleur que nous entrevoyons par delà la mort et le jugement. Pour la première fois, on parle de l’Église comme d’un sacrement. Elle est le signe visible et efficace d’une réalité invisible.
Qu’est-ce qui vous touche dans la démarche conciliaire ?
Je souhaite rendre sensible le fait qu’en parlant d’elle-même au Concile, l’Église ne s’est pas repliée sur elle-même. Tout ce qu’elle est vient du Christ, elle se reçoit de lui et conduit à lui. Paul VI l’a bien signifié. Lors de son voyage en Terre Sainte (janvier 1964), c’est toute l’Église qui s’est prosternée aux pieds du Christ.
Quel est le rôle du chrétien ?
Le Concile nous invite à comprendre qu’être chrétien, ce n’est pas faire le minimun pour être assuré de son Salut personnel, c’est se reconnaître choisi par Dieu pour porter la mission de l’Église dans le monde. L’appartenance à l’Église est un don. Certains entrent dans l’Église comme on monte dans une barque quand le cargo coule, mais on n’est pas chrétien pour soi tout seul. Être dans l’Église est une grâce qui nous invite à travailler pour le Salut de tous les hommes. La mission concerne tous les baptisés. Quelle que soit la place occupée, nous sommes tous envoyés.
Paul VI pour l’ouverture de la 2e session du Concile Vatican II
« (…) Nous sommes appelés par le Christ, nous sommes ses disciples, ses apôtres, ses témoins, ses ministres, ses représentants et, avec tous les autres fidèles, ses membres vivants, unis dans cet immense et unique Corps mystique que, par le moyen de la foi et des sacrements, il se constitue au cours des générations humaines, et qui est son Église spirituelle et visible, fraternelle et hiérarchique, aujourd’hui temporelle et demain éternelle. »