Les évêques français et espagnols du Chemin de Compostelle signent une lettre pastorale commune
Monseigneur Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, a accueilli la troisième rencontre des évêques français et espagnols du Chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Ensemble, ils publient une lettre pastorale qui évoque cette fois-ci l’accueil et l’hospitalité sur le chemin de Saint-Jacques.
Après avoir parcouru à pied la dernière étape du parcours, les évêques français et espagnols dont les diocèses sont traversés par les routes de Saint-Jacques-de-Compostelle se sont réunis les mardi 11 et mercredi 12 juillet 2017.
Extraits choisis de la lettre pastorale :
Introduction
« Les lieux d’accueil ne sont-ils pas les vrais espaces de communion de l’Église, l’endroit privilégié de la rencontre entre deux cœurs qui se cherchent mutuellement? Celui de Dieu qui cherche l’homme, et celui de l’homme à qui manque l’essentiel, son désir de plénitude. Ainsi, quand les blessés de l’âme entreprennent de longs pèlerinages à pied, à cheval ou à bicyclette, ils aspirent à trouver l’espoir, l’équilibre et un sens à leur vie, ils pressentent qu’une porte s’ouvrira, la porte de la miséricorde dont le nom est : hospitalité. »
L’hospitalité
« L’hospitalité est l’accueil du voyageur, de l’étranger, de celui dont on ne sait rien. Ni qui il est, ni d’où il vient, ni ce qu’il cherche. Nous savons seulement qu’il s’agit d’un passant, seul, loin de sa maison et de sa famille […] L’hospitalité n’est pas le questionner, le juger, mais seulement l’accueillir, lui donner à boire et à manger, un lit, de l’argent pour le voyage, des mots d’encouragement et d’orientation. »
« L’Évangile de l’hospitalité ou l’hospitalité au cœur de l’Évangile »
« L’hospitalité bénéficie d’une longue tradition le long des Chemins de Saint-Jacques. Institutions privées, villes, hôpitaux, auberges, réfectoires furent créés pour offrir au voyageur «l’hospitalité». Elle ne fut pas toujours la meilleure ni la plus souhaitable, et la réputation des aubergistes incluait leur avarice, les tromperies commises, le manque de compassion envers les pauvres ou les malades. Depuis des décennies que le Chemin est à nouveau parcouru, les initiatives ont aussi réapparu et les gestes d’hospitalité se multiplient. »
L’hospitalité dans les maisons religieuses et monastères
« L’hospitalité chrétienne la plus visible est celle qu’offrent monastères et presbytères. De nombreux pèlerins les recherchent et les apprécient. Il faut l’accroître et la faire bénéficier d’aides spécifiques. Peut-être en recourant à des hospitaliers et hospitalières bénévoles. Ils proposeront à leurs hôtes de suivre les offices religieux ou monastiques et de garder le silence. Dans certains cas ils pourront partager leur table avec les pèlerins ou avec les pèlerines, selon qu’ils seront réguliers – cela dépend alors de leur règle – ou séculiers. Ou proposer un échange particulier pour expliquer leur vocation et écouter le voyageur. »
L’hospitalier chrétien