Bénédiction Urbi et Orbi pour Pâques 2024
Chers frères et sœurs, le Christ est ressuscité !
Aujourd’hui, nous proclamons que Lui, le Seigneur de notre vie, est « la résurrection et la vie » du monde (cf. Jn 11, 25). Il s’agit de Pâques, qui signifie “passage”, car en Jésus s’est accompli le passage décisif de l’humanité : celui de la mort à la vie, du péché à la grâce, de la peur à la confiance, de la désolation à la communion. En Lui, Seigneur du temps et de l’histoire, je voudrais dire à chacun, avec la joie dans le cœur : bonne Pâques !
Qu’elle soit pour chacun de vous, chers frères et sœurs, en particulier pour les malades et pour les pauvres, pour les personnes âgées et pour ceux qui traversent des moments d’épreuve et de difficulté, un passage de la tribulation à la consolation. Nous ne sommes pas seuls : Jésus, le Vivant, est avec nous pour toujours. L’Église et le monde se réjouissent car aujourd’hui nos espérances ne se brisent plus contre le mur de la mort, mais le Seigneur nous a ouvert un pont vers la vie. Oui, frères et sœurs, à Pâques, le destin du monde a changé et, en ce jour qui coïncide également avec la date la plus probable de la résurrection du Christ, nous pouvons nous réjouir de célébrer, par pure grâce, le jour le plus important et le plus beau de l’histoire.
Le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, comme on le proclame dans les Églises d’Orient. Ce vraiment nous dit que l’espérance n’est pas une illusion, elle est vérité ! Et que le chemin de l’humanité à partir de Pâques, marqué par l’espérance, avance plus rapidement. Les premiers témoins de la Résurrection nous le montrent par leur exemple. Les Évangiles racontent la hâte opportune avec laquelle le jour de Pâques « les femmes coururent porter la nouvelle aux disciples » (Mt 28, 8). Et, après que Marie de Magdala « ait couru trouver Simon-Pierre » (Jn 20, 2), Jean et le même Pierre ont couru tous les deux ensemble (cf. v. 4) pour aller sur le lieu où Jésus avait été enseveli. Et ensuite le soir de Pâques, ayant rencontré le Ressuscité sur le chemin d’Emmaüs, deux disciples « partirent sans tarder » (Lc 24, 33) et se hâtèrent de parcourir plusieurs kilomètres en montée et dans l’obscurité, animés par la joie irrépressible de la Pâques qui brûlait dans leurs cœurs (cf. v. 32). C’est la même joie pour laquelle Pierre, sur les rives du lac de Galilée, à la vue de Jésus ressuscité, n’a pas pu rester sur la barque avec les autres, mais s’est jeté aussitôt à l’eau pour nager rapidement vers Lui (cf. Jn 21, 7). À Pâques, finalement, la marche s’accélère et devient une course, parce que l’humanité voit le but de son parcours, le sens de son destin, Jésus Christ, et elle est appelée à se hâter à sa rencontre, espérance du monde.
Nous aussi, hâtons-nous de grandir sur un chemin de confiance réciproque : confiance entre les personnes, entre les peuples et les nations. Laissons-nous surprendre par la joyeuse annonce de Pâques, par la lumière qui illumine les ténèbres et l’obscurité dans lesquelles le monde se trouve enveloppé trop souvent. Hâtons-nous de surmonter les conflits et les divisions et d’ouvrir nos cœurs à ceux qui en ont le plus besoin.
Hâtons-nous de parcourir des sentiers de paix et de fraternité. Réjouissons-nous des signes concrets d’espérance qui nous parviennent de tant de pays, en commençant par ceux qui offrent assistance et accueil à ceux qui fuient la guerre et la pauvreté.
Mais le long du chemin, il y a encore beaucoup de pierres d’achoppement, qui rendent difficile et laborieuse notre hâte vers le Ressuscité. Adressons-Lui notre supplication : aide-nous à courir à ta rencontre !Aide-nous à ouvrir nos cœurs ! Aide le bien-aimé peuple ukrainien sur le chemin vers la paix, et répands la lumière pascale sur le peuple russe. Réconforte les blessés et ceux qui ont perdu des proches à cause de la guerre et fais que les prisonniers puissent retourner sains et saufs dans leurs familles. Ouvre les cœurs de toute la Communauté internationale pour qu’elle s’emploie à mettre fin à cette guerre et à tous les conflits qui ensanglantent le monde, en commençant par la Syrie qui attend encore la paix. Soutiens ceux qui ont été frappés par le violent tremblement de terre en Turquie et dans la même Syrie. Prions pour ceux qui ont perdu des parents et des amis et qui sont restés sans maison : puissent-ils recevoir le réconfort de Dieu et l’aide de la famille des nations. En ce jour nous te confions, Seigneur, la ville de Jérusalem, premier témoin de ta Résurrection. Je manifeste ma vive inquiétude en raison des attaques de ces derniers jours qui menacent le climat souhaité de confiance et de respect réciproque nécessaire pour reprendre le dialogue entre Israéliens et Palestiniens, afin que la paix règne dans la Ville Sainte et dans toute la Région. Aide, Seigneur, le Liban qui est encore en recherche de stabilité et d’unité, afin qu’il surmonte les divisions et que tous les citoyens travaillent ensemble pour le bien commun du pays. N’oublie pas le cher peuple de la Tunisie, en particulier les jeunes et ceux qui souffrent à cause des problèmes sociaux et économiques, afin qu’ils ne perdent pas l’espérance et qu’ils collaborent à construire un avenir de paix et de fraternité. Tourne ton regard vers Haïti qui souffre depuis plusieurs années d’une grave crise socio-politique et humanitaire, et soutiens l’engagement des acteurs politiques et de la Communauté internationale dans la recherche d’une solution définitive aux nombreux problèmes qui affligent cette population si tourmentée. Consolide les processus de paix et de réconciliation entrepris en Éthiopie et au Soudan du Sud, et fais que les violences en République Démocratique du Congo cessent. Soutiens, Seigneur, les communautés chrétiennes qui célèbrent aujourd’hui Pâques dans des circonstances particulières, comme au Nicaragua et en Érythrée, et souviens-toi de tous ceux qui sont empêchés de professer librement et publiquement leur foi. Apporte du réconfort aux victimes du terrorisme international, notamment au Burkina Faso, au Mali, au Mozambique et au Nigéria. Aide le Myanmar à parcourir des chemins de paix et illumine les cœurs des responsables pour que les Rohingyas meurtris trouvent justice. Réconforte les réfugiés, les déportés, les prisonniers politiques et les migrants, en particulier les plus vulnérables, ainsi que tous ceux qui souffrent de la faim, de la pauvreté et des effets néfastes du trafic de drogue, de la traite des personnes et de toute forme d’esclavage. Inspire, Seigneur, les responsables des nations pour qu’aucun homme ou femme ne soit discriminé et piétiné dans sa dignité ; pour que, dans le plein respect des droits humains et de la démocratie, l’on guérisse ces plaies sociales, que l’on cherche toujours et seulement le bien commun des citoyens, que la sécurité et les conditions nécessaires au dialogue et à la coexistence pacifique soient assurées.
Frères, sœurs, retrouvons, nous aussi, le goût du chemin, accélérons le rythme de l’espérance, goûtons par avance à la beauté du Ciel ! Puisons aujourd’hui les énergies pour avancer dans le bien, à la rencontre du Bien qui ne déçoit pas. Et si, comme l’a écrit un ancien Père, « le plus grand péché est de ne pas croire aux énergies de la Résurrection » (Saint Isaac de Ninive, Sermones ascetici, I, 5), aujourd’hui croyons : « Nous en sommes certains : le Christ est vraiment ressuscité » (Séquence). Nous croyons en Toi, Seigneur Jésus, nous croyons qu’avec Toi l’espérance renaît, la marche se poursuit. Toi, Seigneur de la vie, encourage nos chemins et répète, à nous aussi, comme aux disciples le soir de Pâques : « La paix soit avec vous » ! (Jn 20, 19.21).
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