Voyage du Pape au Chili et au Pérou : les enjeux
Le pape entame ce lundi 15 janvier 2018 son 22e voyage apostolique à l’étranger, le sixième en Amérique latine. Un voyage d’une semaine qui le conduira au Chili puis au Pérou. François sera le premier pape à se rendre au cœur de l’Amazonie. Il regagnera Rome le lundi 22 janvier. Par Romilda Ferrauto.
Après avoir visité, au mois de novembre, les périphéries asiatiques, en Birmanie et au Bangladesh, le pontife argentin retrouve cette fois-ci un environnement qui lui est familier : le Saint-Père a vécu pendant près d’un an et demi au Chili et il s’est rendu plusieurs fois au Pérou. Et pourtant, ce nouveau périple est loin d’être facile.
Pour le Vatican, l’enjeu principal du voyage sera la rencontre avec les peuples autochtones : les Mapuche, au Chili et les communautés amazoniennes au Pérou, des populations victimes des effets pervers du progrès. Le défi est de taille d’autant qu’un synode spécial sur l’Amazonie est prévu à Rome en octobre 2019. En annonçant sa convocation, il y a trois mois, le pape avait précisé que l’objectif serait de trouver de nouvelles voies d’évangélisation pour des peuples souvent oubliés, privés de toute perspective d’avenir et d’analyser la crise qui frappe de plein fouet la forêt amazonienne, poumon vert de notre planète.
Le cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synode des évêques pour les jeunes, la foi et le discernement vocationnel, sera d’ailleurs présent le 19 janvier dans la ville péruvienne de Puerto Maldonado où François donnera symboliquement le coup d’envoi de cette assemblée extraordinaire et distribuera des exemplaires de son encyclique Laudato sì’, traduite dans plusieurs langues locales.
Des ombres au tableau
Mais si le Saint-Père et ses collaborateurs ont les yeux tournés vers l’Amazonie, sur place deux autres dossiers sensibles mobilisent les passions : la controverse suscitée au Pérou par l’amnistie accordée à l’ancien président Fujimori, et surtout les scandales de pédophilie qui ont gravement terni l’image de L’Église, au Chili notamment. Le cas de l’évêque d’Osorno, nommé par François et soupçonné d’avoir couvert un prêtre pédophile, risque bien d’empoisonner ce voyage. Devant les journalistes, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, Greg Burke, a assuré que le Vatican n’était pas inquiet.
Mais depuis des semaines, au Chili, on assiste à une escalade alarmante. Le mécontentement se focalise sur la manière dont le Souverain pontife et l’Eglise auraient géré la plaie des abus. Mais la contestation est dirigée également contre le coût de la visite du pape. A la veille de son arrivée, des églises catholiques ont fait l’objet d’actes de vandalisme, tandis que la nonciature apostolique de Santiago était occupée par des manifestants, du jamais vu ! Des incidents ont également été signalés au Pérou.
Un programme chargé
Un voyage à risque donc, mais également intense et éprouvant. A Santiago, le pape visitera un pénitencier féminin où vivent aussi des enfants. Dans le Nord du Chili, il rencontrera deux victimes de la répression des années 1970, sous la dictature de Pinochet. Au Pérou, il visitera un centre d’accueil pour enfants exploités dans des mines illégales et parcourra une région dévastée en mars dernier par des pluies diluviennes causées par El Niño. François priera aussi avec des religieuses contemplatives. Et en survolant l’Argentine, il ne manquera pas d’adresser un message à son pays natal, un message qui s’annonce « intéressant » selon les mots de Greg Burke.
Il s’agira d’un voyage atypique, mais des experts de la région font valoir que le fait d’associer ces deux pays n’est pas dû au hasard. Au Chili comme au Pérou, deux nations économiquement solides, le poids du passé pèse encore très lourd, tandis que la démocratie y est minée par les scandales de corruption, qui entravent la lutte contre la pauvreté. Bien conscient de la gravité de la situation, le Saint-Père est déterminé à faire passer un message de paix et d’unité ; il effectuera son voyage comme un pèlerin de la joie et de l’espérance, une espérance fondée sur l’Évangile. Les foules seront au rendez-vous et, de l’aveu-même de Greg Burke, les surprises hors-programme ne sont pas à exclure.
Sur le site du vatican
Sur eglise.catholique
Sur les réseaux
Merci à ceux qui, à bien des égards et des formes, ont accompagné mon pèlerinage au Chili et au Pérou spécialement par la prière.
— Pape François (@Pontifex_fr) 22 janvier 2018
Aujourd'hui, le Seigneur t’appelle pour parcourir avec lui la ville, ta ville. Il t’appelle à être son disciple missionnaire.
— Pape François (@Pontifex_fr) 21 janvier 2018
Devant 1,3 million de fidèles, le #PapeFrançois a célébré hier la messe sur la base aérienne de las Palmas, au sud de Lima, point d’orgue de son voyage au Pérou. #FranciscoEnPeru https://t.co/heAAvbn2uI pic.twitter.com/rAywnq9sWB
— Vatican News (@vaticannews_fr) 22 janvier 2018
Demandons à Dieu le courage de demander pardon et la capacité d'apprendre à écouter ce que Lui est en train de nous dire.
— Pape François (@Pontifex_fr) 16 janvier 2018
Lors de son discours devant les autorités chiliennes au Palais de @la_moneda à Santiago, le Pape a salué «le développement d’une démocratie qui lui a permis un progrès soutenu», après avoir vécu des périodes «turbulentes». @Pontifex_fr #FranciscoEnChile https://t.co/6y08beJ48t
— Vatican News (@vaticannews_fr) 16 janvier 2018
⚡️ “#FranciscoEnChile” @pdesaintpierre et @Eloraillere vous feront vivre ce voyage au jour le jour ! https://t.co/Lqk8f9t9gK
— KTOTV (@KTOTV) 15 janvier 2018
Je vous demande d’accompagner avec la prière mon voyage au Chili et au Pérou.
— Pape François (@Pontifex_fr) 15 janvier 2018
À quelques jours de son voyage apostolique au #Chili et au #Pérou du 15 au 22 janvier 2018, le #Pape a délivré un message #vidéo aux peuples des deux pays. https://t.co/XToXYK9qsk
— Vatican News (@vaticannews_fr) 9 janvier 2018
Janvier 2018: un programme dense pour le voyage du Pape au Chili et au Pérou §RV https://t.co/BX0pO0PPrK
— Vatican News (@vaticannews_fr) 13 novembre 2017