Vingt enfants accueillis avec leurs familles grâce aux Couloirs humanitaires

Pour le premier vol de l’année 2018 en provenance de Beyrouth (Liban), vingt enfants et autant d’adultes ont été accueillis le 29 janvier, à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Cette troisième arrivée porte à 75 le nombre de Syriens ou Irakiens réfugiés au Liban qui ont bénéficié des Couloirs humanitaires vers la France. Reportage de C.R.

couloirs_janvier_rennesUne fois leurs bagages récupérés, les familles ont rencontré leurs accueillants, à l’écart de la foule. Yves, paroissien de Saint-Augustin à Rennes et chauffeur d’un soir, a repéré Nadia et Ghanem, avec leurs trois fils âgés de 13, 15 et 19 ans. « Nous sommes très heureux de vous accueillir. A l’église, tout le monde vous attend ».

Grâce au gilet orange de l’aumônerie de l’aéroport, Christine et Eshalom ont pu les attendre à la sortie de l’avion. La première est mariée à un diacre de la paroisse, le second, irakien, y a été accueilli il y a trois ans, avec son épouse et son grand fils handicapé. « C’est à moi d’accueillir à présent » commente le septuagénaire dans un français parfait. Il se souvient du jour où il a été présenté à la communauté paroissiale : le Père Norbert-Marie Sonnier, dominicain et curé, l’a pris dans ses bras !

Pour Christine, « c’est une belle aventure » qui commence « dans de bonnes conditions ». Elle évoque l’attente des demandeurs d’asile albanais logés par l’association et pour qui tout est bien plus compliqué. Pour la famille syrienne dont l’obtention du statut de réfugié (ou de la protection subsidiaire) est garantie par le protocole des Couloirs humanitaires, les premiers rendez-vous d’ouverture des droits sociaux sont prévus dans la semaine.

Une tradition d’accueil à « St-Au »

couloirs_janvier_enfantsDepuis l’arrivée des boat people dans les années 70, cette paroisse rennaise s’est donné les moyens d’accueillir. L’association « Accueillir et Partager » prend le relais du 115 pour l’hébergement d’urgence, accorde des prêts à taux zéro, apporte son aide à l’emménagement social. « De nouvelles personnes se sont mises en route, suite à l’appel du Pape. Il a provoqué un élan de solidarité. La moitié des membres de l’association s’est renouvelée » précise Christine. Un informaticien, une femme médecin, une enseignante en Français Langue Etrangère (FLE) ont récemment rejoint l’équipe.

En plein centre de Rennes, un appartement a été loué à une AIVS (Agence Immobilière à Vocation Sociale), pour un loyer symbolique. « Une vraie ruche ! » se moque gentiment Yves, car pas moins de seize personnes se sont activées pour préparer le logement, remplir le réfrigérateur, caler un rendez-vous pour installer la fibre…

Les bébés jouent avec la tulipe offerte à leur mère. Les grands font des dessins sur un bureau improvisé – le tapis roulant à bagages. Les ados dévorent les sandwiches disposés sur une grande table, entre bonbons et pâtisseries orientales. Les adultes sirotent un jus de fruits. Bientôt, c’est l’heure du départ. Pour la famille de Nadia et Ghanem, il est temps de se rendre à l’hôtel. Demain sera encore un grand jour !

1 migrant sur 8 est un enfant. 1 enfant sur 200 dans le monde est un réfugié. Publié en septembre 2016, le rapport de l’Unicef, Déracinés : Une crise de plus en plus grave pour les enfants réfugiés et migrants, révèle que « 28 millions d’enfants sont déplacés de force par les conflits et la violence, à l’intérieur comme à l’extérieur de leurs frontières, et 20 millions d’autres sont poussés à migrer dans l’espoir d’une vie meilleure ».

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