Réflexion de Mgr Dubost à l’occasion de la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié en 2010

Le 17 janvier, nous sommes invités à célébrer la journée des migrants et des réfugiés.
Le Vatican nous invite même à penser aux migrants et réfugiés mineurs. Les enfants et les jeunes qui migrent avec leurs familles et ceux qui migrent seuls pour des raisons dramatiques, ou pour des rêves fous, à cause de brisures familiales ou pour faire des études, devenir sportif de haut niveau ou artiste…

Il faudrait parler aussi de la traite.
Les récents débats sur l’identité nationale devraient nous aider à porter un regard neuf sur la réalité de la migration.

En effet, on peut penser que la mondialisation a deux conséquences : soit la recherche d’identité à tout prix – ce que nous appelons rapidement le communautarisme – soit la déterritorialisation des personnes.
Il n’est pas impossible que notre avenir à nous, les humains, soit d’être massivement « délocalisés »… Le phénomène est déjà en route… Combien de familles aujourd’hui ont des fils ou des filles à l’étranger ?

Il y a quelque chose d’étrange à pousser les jeunes à partir à l’étranger… et à se lamenter sur les jeunes migrants.
Et l’on sent bien que le vrai problème n’est pas dans la migration. Il est dans la misère. Il est dans l’ignorance. Il est dans la domination par une minorité oligarchique et mondialisée d’une majorité qui aspire à l’égalité…

Il est aussi dans l’absence de véritable accueil… Nous avons du mal à reconnaître notre propre « communautarisme »… mais nous n’aimons pas trop nous laisser bousculer pour permettre à chacun de trouver sa place chez nous.
L’enfant de la crèche… est un mineur réfugié.

Et c’est lui qui sauve le monde.

+ Mgr Michel Dubost
Évêque d’Évry – Corbeil-Essonnes
Le 11 janvier 2010

à consulter sur le sujet

Documents épiscopat migrants

Pour les acteurs pastoraux ?