« Les familles parfaites n’existent pas » (AL135)

Dès l’ouverture de la Rencontre mondiale, nous avons été plongés dans la réalité concrète des familles, au travers de témoignages poignants de couples et de familles dont la vie a été bouleversée par les évènements et les crises qu’elles ont traversées. A partir de ceux-ci, le Pape nous a encouragé à partir de notre « situation réelle et, de là, d’essayer de marcher ensemble : ensemble comme des époux, ensemble dans notre famille, ensemble avec les autres familles, ensemble avec l’Église » en s’appuyant sur l’amour inconditionnel du Christ qui se donne à nous chaque jour par le sacrement de mariage.

Il a aussi invité l’Eglise à se faire proche des familles et plus particulièrement celles qui sont blessées : Que nos communautés « soutiennent tout le monde à bras ouverts », qu’elles aident chaque couple et chaque famille à répondre à sa vocation, à progresser, à reprendre la route quand elle trébuche sur son chemin et à faire un « pas de plus » pour progresser dans cette voie de sainteté.

« Les cultures sont très diverses entre elles et chaque principe général a besoin d’être inculturé, s’il veut être observé et appliqué » (AL3)

Tout au long de ces trois journées, nous avons parcouru différentes situations de la vie conjugale et familiale au travers de témoignages mais aussi d’expériences pastorales nous donnant à voir des réalités pastorales diversifiées selon les continents et les cultures. Une belle expérience pour mieux comprendre la dimension universelle de l’Eglise mais aussi une prise de conscience de la nécessaire inculturation de l’accompagnement des couples et des familles dans toutes leurs situations merveilleusement compliquées pour répondre aux défis actuels de la pastorale des familles en France.

Des défis pastoraux à relever

Parmi les défis pastoraux qui ont été pointé, je retiens plus particulièrement ces quelques points d’attention : rejoindre les couples et les familles à partir de leurs réalités, en étant à l’écoute de ce qu’elles vivent, vivre en synodalité la complémentarité entre la vocation sacerdotale et la vocation conjugale, éduquer les communautés à accueillir toutes les situations, prendre soin des familles victimes de dépendances ou de violence intrafamiliale, rejoindre les familles aux périphéries existentielles, promouvoir l’éducation des jeunes à l’affectivité, à la vie en relation et à la sexualité,  former tous les accompagnateurs (couples, laïcs et prêtres), engager un accompagnement des couples dans toutes les étapes de leur vie conjugale et pas uniquement lors de leur préparation au mariage,  renouveler notre annonce à l’aide des moyens techniques actuels.

La délégation française, reflet de la diversité des familles en France

Je retiens aussi comme expérience ecclésiale forte de cette rencontre l’écoute bienveillante et les nombreux échanges vécus au sein de notre délégation française. Nous étions 29 avec une diversité des états de vie (3 évêques, 2 prêtres, 1 diacre marié, des couples, 1 célibat non choisi), de situations de vie (1 couple de divorcés remariés ayant suivi un chemin de discernement, des parents d’enfant homosexuel, un veuf remarié, une personne ayant été abandonnée à la naissance), de foi (1 couple où l’un croit et l’autre pas), de diverses régions de France métropolitaine et de Martinique, de différents mouvements ou associations ( AFC, END, Cana, Vivre et Aimer, Reconnaissance).

Chacun a trouvé sa place dans la délégation et est reparti avec le désir de rester en contact avec les autres membres.

L’appel lancé par le Pape à chacune de nos familles

« Laissez-vous transformer par le Seigneur, afin que vous aussi puissiez transformer le monde et en faire une “maison” pour ceux qui ont besoin d’être accueillis, pour ceux qui ont besoin de rencontrer le Christ et de se sentir aimés. »

(Discours du Pape François, Festival des Familles, 22 juin 2022).

Véronique Lonchamp,
Directrice adjointe du SNFS,
Responsable du pôle Famille au sein de la Conférence des évêques de France.