Neuralink autorisé à implanter ses puces dans des cerveaux humains
Le 26 Mai 2023, Elon Musk annonçait sur Twitter (qu’il possédait) l’autorisation donnée par les autorités sanitaires américaines de procéder aux premières expérimentations sur des cerveaux humains de son dispositif communicant.
Ce dispositif comprend une capsule externe dans laquelle on trouve une pile rechargeable depuis l’extérieur, un microprocesseur et un câble de connexion vers le cerveau composé de 64 fils disposant de 1024 terminaisons. Il a déjà été implanté sur des singes et des cochons, avec pour principale démonstration une commande à distance de la part du singe d’un jeu vidéo simple.
Le premier objet pour l’humain est de pallier les impossibilités de communiquer pour des paraplégiques ou tétraplégiques. Ce sont eux qui peuvent dès aujourd’hui s’inscrire sur la liste d’attente des patients désireux d’être implantés.
Elon Musk n’étant pas avare de publicité, il envisage de diffuser l’implantation de la première puce, sans préciser s’il le fera en direct ou en différé. Ce sera fait par le robot développé par sa société car, dit-il, « le travail à réaliser est si précis, qu’il ne peut être fait par une main humaine ». Il produit donc la machine pour implanter, le dispositif à implanter, et la diffusion de l’implantation sur son propre réseau. Folamour 3.0.
Il affiche son intention de ne pas se limiter aux personnes ayant des dysfonctionnements dans la communication. Il démarre par les dysfonctionnements moteurs, mais est aussi intéressé par les dysfonctionnements mentaux (autisme), et vise à terme l’implantation sur des personnes « non porteuses de handicap » (mais en existe-t-il vraiment ?). Ce sera pour leur procurer une nouvelle façon de communiquer, d’abord vers des machines, mais bien sûr un jour entre êtres humains s’ils sont tous deux équipés. Ce sera aussi, mais dans un rêve, ou un cauchemar, plus lointain pour « augmenter » les capacités cérébrales, que ce soit en mémoire ou en « raisonnement ».
L’histoire commence donc en « réparant » les hommes qui en font la demande, mais se poursuivra inexorablement par « l’augmentation » des hommes qui la solliciteront. On ne trouve rien à redire aux exo-squelettes qui pallient des déficiences musculaires, ou apportent plus simplement une aide nécessaire à des personnes valides manipulant des objets lourds. Trouvera-t-on quelque chose à redire, et comment, à une augmentation d’une capacité cérébrale ou au développement d’une capacité « non-humaine » comme le fait de communiquer ni par la voix, ni par les yeux, ni par le mouvement, mais juste par la pensée.
Une analyse rationnelle ne devrait pas poser d’interdit à ces nouvelles prothèses. Si elles ne sont pas dangereuses pour la santé, alors pourquoi les interdire. Mais l’homme n’est pas « que » rationnel. « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point » nous disait Pascal. Le « cœur » servira-t-il à légiférer ? Le cœur de qui ? De quelle culture, de quel pays, de quelle religion ? D’ailleurs Pascal n’ajoutait-il pas : « c’est le cœur qui sent Dieu et non la raison. Voilà ce que c’est que la foi, Dieu sensible au cœur et non à la raison ».
Thierry Sergent