François Walter : « La laïcité n’est pas la sécularisation »
Comment avez-vous reçu ce texte ?
Que retenez-vous particulièrement ?
Comment l’ACAT se mobilise-t-elle pour ces élections ?
Le premier est « Pour une autre politique de l’asile ». Souvenez-vous, début 2011, toutes les associations chrétiennes s’étaient regroupées pour exprimer leur mécontentement contre la Loi Besson. Ce qui nous choque, c’est le risque de torture encouru par les demandeurs d’asile renvoyés prématurément dans leur pays. C’est le cas avec la procédure dite « prioritaire », mise en œuvre par les préfectures dans le quart des cas, procédure qui ne permet pas de recours auprès de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). On se bat aussi pour les conditions matérielles d’accueil des réfugiés. On réfléchit à la refonte des textes européens sur le droit d’asile qui auront lieu courant 2012.
Vient ensuite « Pour le respect de la dignité dans les lieux d’enfermement ». En 2011, notre thème d’année portait sur les lieux d’enfermement, suite à la décision de construire les nouvelles prisons, avec pour objectif 80.000 places. Nous avons appelé à un moratoire sur leur construction, notamment parce qu’elles ne correspondent à ce que nous estimons être compatible avec le caractère humain des prisons, comme le dénonce aussi le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, M. Jean-Marie Delarue. Nous sommes aussi pour le principe d’encellulement individuel, la suppression de la fouille corporelle intégrale et de l’usage du pistolet à impulsion électrique.
Le troisième point, « Contre l’impunité des criminels de guerre, des auteurs de crimes contre l’humanité et de génocide », est lié au problème de la Cour pénale internationale (CPI). L’Etat français a ratifié son statut en 2000. Ceci étant, l’application dans notre pays des lois permettant de poursuivre des criminels de génocide, de crimes contre l’humanité ou encore de crimes de guerre, ne sera pas possible. En effet, l’Etat a mis des conditions qui, cumulées, font qu’on ne pourra jamais juger ces criminels.
Il y a 5 ans, l’ACAT avait déjà écrit aux candidats. Cette année, les 11 engagements ont été envoyés avec des demandes de rendez-vous à tous les candidats. L’UMP, le MoDem et le Parti Socialiste ont répondu positivement. L’ACAT est en contact avec Lutte Ouvrière et le Front de Gauche. En attendant les autres rendez-vous, les membres de l’ACAT sont invités à rester mobilisés sur ces engagements pour les élections législatives.
Présidentielles : droit d’asile, enfermement, dignité : les engagements des candidats (communiqué de l’ACAT en date du 17 avril)