Loi bioéthique : les évêques de France se mobilisent

Sont présentées ci-dessous les déclarations d’évêques dont la Conférence des évêques de France a eu connaissance. Il est possible que certaines déclarations soient restées destinées à certains publics diocésains et n’aient pas fait l’objet d’un envoi à la CEF ou d’une publication plus large. 

Collecte des déclarations commencée en août 2019. Dernière MAJ : 12/10/2020

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Mgr de Kérimel, évêque de Grenoble

Parce que les enfants sont l’avenir de l’humanité,
Parce qu’elle dit « oui » à la vie,
Parce qu’elle dit « oui » aux droits des enfants à être éduqués par leur papa et leur maman,
Parce qu’elle sait l’importance des racines familiales et de la filiation,
Parce qu’elle est au service de l’humain, et s’engage pour un monde plus humain,
Parce qu’elle est au contact quotidien avec les personnes broyées par la toute-puissance de la technique, du marché, et des désirs illimités,
Parce qu’elle promeut l’écologie intégrale qui ne dissocie pas le bien de l’humanité du bien de l’environnement, L’Église catholique, à travers ses pasteurs et un certain nombre d’associations de fidèles, dit « non » à la PMA pour les couples de femmes et les femmes seules, comme elle dit « non » à la recherche sur les embryons, et encore « non » à la création de chimères.
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Mgr Luc Crepy, évêque du Puy

Oser proposer d’authentiques chemins d’humanité

Lundi 16 septembre 2019, Mgr Eric de Moulins Beaufort, président de la Conférence des évêques de France a rappelé l’importance des enjeux des prochaines lois de bioéthique, et tout particulièrement celles touchant à l’extension de la PMA. Il a rappelé l’inquiétude des évêques pour la société française : nous constatons que nous ne savons plus faire face aux limites et aux douleurs de la condition humaine qu’en constituant sans cesse des droits nouveaux en réponse à des demandes gagées sur les possibilités ouvertes par les biotechnologies. Cette inquiétude est aussi celle de beaucoup de personnes, catholiques ou non, qui n’ignorent pas pour autant la souffrance de ne pas avoir d’enfants.
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Mgr Georges Colomb, évêque de la Rochelle et Saintes

L’urgence est ailleurs !

Comme le répète le pape François, notre société devrait consacrer son énergie à protéger les plus faibles. Les responsables politiques engagent fortement leur responsabilité en choisissant d’éviter la mobilisation des consciences et en faisant l’impasse sur des discussions justes et ouvertes.
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Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes

nouveau livre

cycle de trois conférences

Mgr Vincent Dollmann, évêque de Cambrai

Un jour de grande tristesse

Si elles sont adoptées, elles vont fragiliser encore davantage les fondements de la vie en société : le respect de toute vie et le droit pour un enfant à une mère et un père. Elles sont en contradiction avec les aspirations des citoyens pour une société plus solidaire avec les personnes fragiles et plus respectueuse de la création. Si elles sont adoptées, les lois autoriseront le bébé médicament, la sélection des enfants à naître…
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Mgr Jacques Benoit-Gonnin, évêque de Beauvais

« Le projet de loi va-t-il apporter de bonnes réponses, pour les souffrants d’aujourd’hui et les enfants qui en naîtront ? »

C’est trop rapidement et par abus que certains dirigeants énoncent que « la société est prête » ; que « ce qui se fait ailleurs doit pouvoir se faire ici » ; que des études -des plus floues et suspectes, au regard des règles de fiabilité qui régissent les enquêtes-, appellent et justifient des mutations qui sont de vrais bouleversements anthropologiques.
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Mgr Michel Santier, évêque de Créteil

Mgr Mathieu Rougé, évêque de Nanterre

« La mission essentielle de l’Eglise est de vivre et d’annoncer l’Evangile. Mais, dans cette lumière, elle est aussi appelée à témoigner en faveur de la dignité de toute personne humaine et de la véritable fraternité. »
Voir sa contribution en cinq questions/réponses

Mgr Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges

à notre place de citoyens chrétiens, nous devons être des veilleurs !

Ne nous endormons pas ! Ne collaborons pas, par passivité ou par négligence, à des choix qui blessent l’homme et sa capacité de vivre ensemble sous prétexte de l’y aider. La belle et exigeante encyclique Fratelli tutti, du pape François, sur la fraternité, publiée dimanche est une invitation supplémentaire à ne pas nous désintéresser des plus vulnérables.

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En quoi la défense de la vie de sa conception jusqu’à sa fin est-elle une question d’écologie intégrale ?

Pour l’Église Catholique, l’écologie intégrale inclut le respect de la vie de sa conception jusqu’à sa fin naturelle. Les discussions autour de la révision de la loi de Bioéthique en ce moment en débat pour la seconde lecture à l’Assemblée Nationale mettent en cause fortement non seulement des principes liés au respect de la vie, mais donc également à la conversion écologique.
Lire la suite sur « Tout est lié », le webzine de l’écologie intégrale

 « La mission première de l’Église est d’annoncer Jésus et l’Évangile, mais ça la fait porter un regard sur l’homme, sur la dignité humaine. Cela lui donne une légitimité pour participer au débat public. Je le fais comme membre d’une institution qui pense avoir des choses à dire. »

Retrouvez son interview dans le Populaire du Centre

Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg

« Sur le plan de la filiation, en levant le critère d’infertilité, on va créer délibérément des enfants orphelins de père. »

Cela peut avoir des conséquences dommageables pour l’enfant. En outre, au nom d’un principe d’égalité, ce projet de loi entrainera logiquement la légalisation de la Gestation pour autrui (GPA) pour les couples d’hommes. Pour marquer leur désapprobation face à un tel projet, j’encourage les catholiques de notre diocèse à se mobiliser. Je n’ai pas à définir la forme de cet engagement, cela relève de la conscience personnelle et de la conscience politique de chacun.  Il existe plusieurs formes d’engagement. Manifester, ou se manifester, dans le cadre légal, mais aussi dialoguer avec les élus et être capable de se former pour convaincre.
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Mgr Jean-Pierre Cattenoz, évêque d’Avignon

« Cette fascination pour la technique, de ce qui peut se faire, rend aveugle nos dirigeants politiques au point de leur faire oublier la raison et le bon sens. »

Avec la PMA pour toutes la médecine perd sa dignité, elle est réduite à un simple prestataire de services, dans une société de consommation, de l’argent roi, devenue « culture du déchet ».
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 Mgr Hervé Gosselin, évêque d’Angoulême

 « Nous voyons se profiler un monde où la suprématie de la technique l’emporte sur la dignité de l’homme et de la procréation humaine. »
  • 1. Si le désir d’enfant est naturel pour toute personne humaine et tout couple, il n’ouvre pas au « DROIT A L’ENFANT » à n’importe quelles conditions. Les DROITS DE L’ENFANT sont par contre à considérer et à défendre comme un impératif. Les droits de l’enfant ne sont pas reconnus quand on refuse de donner un statut à l’embryon humain, quand on projette de séparer l’individu à naître de ses origines, père et mère, et d’une génération continue avec la grande famille humaine.
  • 2. L’embryon, ses cellules, pas plus que les gamètes ou des organes ne peuvent être considérés comme des produits commercialisables.
  • 3. L’eugénisme sous toutes ses formes, y compris libéral, doit être détecté et proscrit
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Mgr Xavier Malle, évêque de Gap et d’Embrun

« Nous devons réaffirmer notre foi que tout enfant né est un don de Dieu quelles que soient les médiations par lesquelles nous avons opté pour concourir à leur naissance. Mais nous ne pouvons ignorer les interrogations que tout enfant se pose un jour, devenu adulte, sur ses origines »

Mgr Jean-Luc Bouilleret, archevêque de Besançon

« Le mode de filiation n’est plus basé sur la femme qui accouche mais sur la volonté des femmes concernées. Comment ne pouvons-nous pas entrevoir un grand danger ? »

Mgr Thierry Brac de la Perrière, évêque de Nevers

Une loi folle et violente
Qu’est-ce qui est en jeu ? Rien de moins que l’être humain, dans la relation à ses origines et dans la construction de son identité. Mais aussi la société elle-même, dans sa cohésion, ses solidarités et finalement son avenir même.

Mgr Christophe Dufour, archevêque d’Aix-en-Provence

L’enfant qui naît aujourd’hui jugera demain les lois qui auront brouillé sa filiation. 

Nous voyons aujourd’hui la question écologique réveiller les consciences et interroger le progrès tel qu’il a été conçu depuis deux siècles. Ce progrès a fait mal à la terre et à la vie sur la terre, il a abîmé notre maison commune. La bioéthique n’est pas étrangère au virage écologique de ces derniers mois. Saura-t-elle, elle aussi, prendre ce virage ? Priver un enfant de père ne respecte pas ses droits et ne peut pas être pour lui un bien.

Mgr Pascal Roland, évêque de Belley-Ars

Quelle société sommes-nous en train de construire ?

Si les lois annoncées étaient adoptées, cela signifierait en effet l’entrée dans un nouveau modèle de société avec une autre conception de l’homme. Trop de gens ne le perçoivent malheureusement pas, parce qu’ils se laissent égarer par des arguments fallacieux, dont ils n’appréhendent pas les présupposés et n’entrevoient pas les conséquences concrètes sur le moyen et long terme.

Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes

Notre foi et notre raison éclairée par l’Esprit- Saint nous poussent à lutter pour défendre les plus pauvres, les plus faibles et les plus fragiles, à nous mobiliser pour défendre l’incroyable dignité que nous confère notre condition de personne créée à l’image de Dieu. Notre devoir est de témoigner de cette dignité.

Cette déclaration, qui met en évidence les graves dérives civilisationnelles et anthropologiques de ce projet de loi, nous invite à prendre en considération plusieurs points essentiels :

  • La procréation ne doit pas s’apparenter à une fabrication ni à une
    marchandisation ni à une instrumentalisation ;
  • La procréation ne doit pas s’affranchir d’une relation intégrant toutes les dimensions de la personne ;
  • La procréation ne doit pas être l’objet d’une volonté à tout prix mais le
    fruit du désir d’accueillir ;
  • Il est urgent de travailler à un accompagnement respectueux des
    personnes en souffrance d’attente d’enfant ;
  • On ne saurait justifier ce projet de loi par un simple argument d’égalité : « l’invocation du seul argument de l’égalité ne peut justifier la demande de légalisation de l’AMP pour toutes les femmes ».
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Mgr Bruno Grua, évêque de Saint-Flour

Les choix qui seront faits auront une portée considérable et sans retour possible.

Notons l’effacement délibéré de la figure paternelle lorsque psychologues et éducateurs insistent au contraire sur la nécessité de la revaloriser. Notons l’injustice délibérée entre des enfants qui auront la chance de grandir avec un père et une mère et d’autres qui en seront privés. Notons la très probable marchandisation des gamètes et donc du corps humain. Notons l’inévitable évolution vers la  « Gestation pour autrui «  (GPA) malgré tout ce que l’on peut nous assurer aujourd’hui. Comment demain, pourra-t-on refuser aux hommes les droits donnés aux femmes au nom du principe d’égalité ? La GPA s’annonce pour dans quelques années…le temps de nous habituer à cette perspective ! En amont de ces questions et de bien d’autres, aussi redoutables les unes que les autres, une question plus fondamentale encore: quel monde voulons-nous ? Sommes-nous prêts, au risque de jouer avec le feu, à nous livrer pieds et poings liés à la dictature de la science et de la technique, à leur abandonner l’exercice de notre responsabilité qui fait la tragique beauté de l’homme ? Voulons-nous continuer de construire un monde de responsabilité, en hommes et femmes capables de faire face aux aléa parfois douloureux de la vie dans un véritable esprit de fraternité ? J’aurais envie de dire : sommes-nous encore capables de bon sens et d’émerveillement devant la personne humaine qui n’est pas un objet de laboratoire mais un don sacré, insaisissable, à accueillir ?

Mgr Jean-Christophe Lagleize, évêque de Metz et Mgr Jean-Pierre Vuillemin, évêque auxiliaire

« Quel monde voulons-nous ? Cette question ne nous est guère étrangère. »

Quotidiennement, la société au sein de laquelle nous évoluons reste l’objet de nombreuses sollicitations s’exprimant parfois à travers des crises et des épreuves. Le climat, le pouvoir d’achat, les retraites… la liste est longue de sujets tantôt clivants tantôt rassembleurs exprimant une vision rêvée d’un monde en devenir. »

Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers

La passion de l’égalité

Notre devise mentionne l’égalité. Elle est un idéal et un projet, pourtant, peut-elle se penser comme ouvrant pour chacun les mêmes droits et appelant aux mêmes devoirs ? Doit-on la comprendre comme conduisant à refuser que, pour chaque personne, son projet de vie soit déterminé par ce qu’elle est ? Une telle idée entretient à la fois l’insatisfaction mais aussi la jalousie. On peut alors lui adjoindre le principe d’équité, qui, sans remettre en cause l’égalité lui confère un sens plus juste, surtout aide chacun à considérer ses qualités plutôt que ses manques.

Mgr Jean-Paul James, évêque de Nantes

Un appel au discernement

Pour beaucoup d’entre nous, le débat autour de la révision des lois de bioéthique paraît lointain, complexe et difficile à comprendre. N’y a-t-il pas des sujets de société plus urgents, tels que la réforme des retraites, les questions migratoires, les problèmes écologiques et tant d’autres ? C’est parfois notre opinion jusqu’au moment où un membre de la famille, un couple ami se trouve confronté à une des questions traitées : fin de vie douloureuse, infertilité, etc… Et nous n’aimons pas voir souffrir nos proches. Qui va leur permettre de traiter ces problèmes ? Nous répondons presque aussitôt : la science et les techniques. Nous sommes vite fascinés par leur progrès. Alors pourquoi ces débats sur ce que les techniques biomédicales rendent possible aujourd’hui ?

Mgr Yves Boivineau,  évêque d’Annecy

Ce projet de loi nous concerne tous : quel monde voulons-nous ? Nous avons le devoir d’éclairer notre jugement et de ne pas nous laisser anesthésier par des arguments qui ne tiennent pas au regard de la raison.

Nous avons le devoir de nous informer pour ne pas subir ce que l’on veut imposer à la société sans son consentement. À chacune et chacun d’agir en conscience auprès de nos parlementaires. Pouvons-nous espérer, en reprenant les mots de conclusion de la soirée des Bernardins,  « un sursaut de conscience des parlementaires et à tout le moins que, sur certaines dispositions, la solution la moins pire soit adoptée » ?

Mgr Eric de Moulins-Beaufort,  archevêque de Reims

Mgr Dominique Rey,  évêque de Fréjus-Toulon

Mgr Éric Aumonier,  évêque de Versailles

En tant qu’évêques, nous devons éclairer les consciences, surtout quand la dignité des personnes est en jeu, en particulier celle des plus fragiles

La procréation médicalement assistée (PMA), réservée jusqu’à présent aux couples homme-femme, pose de vraies difficultés éthiques sur lesquelles l’Église s’est déjà prononcée avec clarté. Étendre cette possibilité aux couples de femmes ou à des femmes seules constituerait une nouvelle et grave transgression :

  • au niveau de la filiation : le désir – certes sincère – des adultes passe avant le bien de l’enfant qui se voit imposer la privation de son père.
  • au niveau de la médecine : on ne demande plus à celle-ci de soigner ou de réparer une pathologie – en l’occurrence l’infertilité d’un couple homme-femme – mais de répondre à l’injonction de satisfaire un désir individuel.
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Mgr François Jacolin, évêque de Luçon

La dérive transhumaniste est devenue réalité !

Comment ne pas être effrayé devant une telle manipulation de l’être humain, réduit à un matériau disponible. Comment ne pas alerter les consciences devant cette révolution de la condition humaine. En conscience nous ne pouvons accepter que l’Homme soit ainsi manipulé, qu’il soit chosifié, voir qu’il devienne une valeur marchande !
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Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron

Pour un réveil des consciences

Ne reculant devant aucune transgression, les « apprentis-sorciers » de la « commission spéciale » sont en effet à l’origine d’un certain nombre de dispositions, qui se traduisent incontestablement par une « rupture anthropologique majeure ».

De graves enjeux éthiques et juridiques portant sur la filiation, la dignité de l’embryon et de la procréation, la marchandisation du corps humain, la vocation de la médecine

Mgr Benoît Bertrand, évêque de Mende

Comment accompagner fraternellement tout en portant un regard lucide devant des situations souvent complexes et douloureuses ?

Avec le Président de la Conférence des évêques de France, j’entends la souffrance des femmes homosexuelles qui ne peuvent accueillir la vie ; je comprends aussi celle des hommes homosexuels qui se trouvent dans cette situation de manque. Mais le désir d’enfant ne peut devenir un droit à l’enfant. La puissance de la volonté des adultes respecte-elle aussi le droit des enfants ?

Mgr Norbert Turini, évêque de Perpignan

Alterner pour mieux comprendre et discerner

Dans l’Église, nous ne sommes pas des juges, plutôt des « lanceurs d’alerte » en raison de notre vision chrétienne de l’homme, de la famille, du respect de la vie de son origine à sa fin naturelle. Nous nous exprimons, non pas pour donner des leçons, mais pour engager le dialogue entre personnes de toutes opinions dans le but de construire ensemble non pas « le meilleur des mondes », mais un monde meilleur.

Mgr Emmanuel Delmas, évêque d’Angers

J’invite chacun à prendre les moyens de s’informer et de réfléchir sur ces questions.

J’encourage par ailleurs toutes les personnes soucieuses du respect de la personne humaine dans notre pays à contribuer au débat de la façon qui leur paraîtra la plus juste. Je rappelle ici l’importance de la prière qui éclaire nos consciences et fait de nous des « veilleurs » pour édifier une société plus juste et fraternelle. N’ayons pas peur de prendre position. Il en va de notre responsabilité de chrétiens.

La cellule diocésaine de veille interpelle députés et sénateurs

La cellule de veille bioéthique du diocèse d’Angers est composée d’un groupe d’une dizaine de personnes d’horizons différents, en formation depuis 3 ans, non militante, missionnée par l’évêque pour éclairer et susciter la réflexion sur des thèmes de bioéthique.
1. La crise sanitaire que nous vivons nous a fait (re)prendre conscience de notre vulnérabilité, de la solidarité mondiale de l’humanité et de notre responsabilité les uns envers les autres. Aujourd’hui, il apparaît important que le gouvernement mette l’accent sur la résolution de la crise économique et sociale à venir, comme le demandent les Français. Dans ce contexte, est-il si urgent de faire supporter à la collectivité le coût de la PMA, qui répond à un désir personnel alors que les hôpitaux auront véritablement besoin de ces millions d’euros pour la collectivité ?
Voir les autres points d’attention

Mgr Philippe Ballot, évêque de Chambéry

Nous portons aussi dans la prière ce moment que va vivre notre pays. Que la sagesse du législateur n’accentue pas l’éclatement et les divisions dans notre pays !

Mgr Jacques Habert, évêque de Séez

Non seulement cet évènement ne doit pas nous laisser indifférents, mais bien plus, il nous concerne tous. Il concerne surtout les générations à venir.

Chaque chrétien doit s’engager et les moyens pour le faire sont multiples : formation, prière, jeûne. Certains chrétiens estiment que dans le cadre de ce débat démocratique le moyen de la manifestation est nécessaire. D’autres écriront à leur député ou à leur sénateur qui ont la responsabilité de voter la loi. Manifester fait partie des droits reconnus à tout citoyen, il peut ici légitimement être revendiqué. La question n’est pas : « Vais-je manifester ou non ? ». La question est de savoir comment nous nous mobilisons pour que le monde que nous construisons soit un monde humain où la technique et l’argent ne règnent pas en maîtres absolus.

Mgr Philippe Christory, évêque de Chartres

PMA pour toutes les femmes

Nos parlementaires s’apprêtent à voter une loi illégitime. Si nous comprenons la souffrance de ces femmes espérant être mère mais qui ne le peuvent pas naturellement, nous ne pouvons cautionner la choséification de la femme et de l’enfant, ni l’aliénation de l’humain par la technique. Nous dénonçons la manipulation sur les embryons dorénavant fabriqués en laboratoire, triés, sélectionnés, congelés et souvent détruits. Ce sont des êtres humains, certes bien petits, mais déjà pourvus d’une âme, déjà en relation mystérieuse avec Dieu, déjà uniques puisque leur ADN est unique.

Mgr Francis Bestion, évêque de Tulle

A l’heure où beaucoup s’émeuvent du sort de la planète, parce qu’on ne la respecte pas, combien de citoyens sont prêts à refuser le non-respect de l’être humain ?

Car, selon l’expression du Pape François, « tout est lié » ! Quel monde voulons-nous construire ? En conscience peut-on instituer la privation d’un père pour des enfants ? Peut-on franchir la frontière homme-animal en fabriquant des chimères ? Peut-on céder aux dérives eugéniste et transhumaniste ? Ce serait une rupture anthropologique sans précédent.
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Mgr Robert Le Gall, archevêque de Toulouse

Dire NON au projet de loi bioéthique

« Respecter tout homme et tout l’homme ». C’est une formule que le pape Jean-Paul II aimait reprendre depuis sa première Lettre encyclique Le Rédempteur de l’homme. Toute personne humaine est infiniment respectable, en effet, depuis sa conception jusqu’à sa fin naturelle. Notre société vit un paradoxe insoutenable : elle est capable de s’émouvoir et de se mobiliser quand il lui semble que les droits de l’homme sont menacés, d’une part, mais, d’autre part, elle n’agit ni ne réagit pour défendre en bien des occasions les petits, les faibles et les laissés pour compte.

Mgr François Kalist, archevêque de Clermont

Une fois de plus, la confusion s’instaure entre le désir et le droit, la satisfaction d’intérêts particuliers l’emporte sur le souci de l’intérêt général.

Relisons avec profit l’enseignement de Gaudium et Spes concernant les rapports entre Église et société (n° 40 à 44), entre Église et communauté politique (n° 73 à 76) : les catholiques ont pleine légitimité pour intervenir dans un débat de société, pourvu qu’ils ne cherchent pas à imposer leur modèle.

Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque de Montpellier

Le projet de loi sur la bioéthique, actuellement discuté au Parlement, soulève des questions graves.

La volonté clairement affichée d’avoir un enfant à tout prix, en empruntant pour cela des voies qui ne sont plus celles de l’acte d’amour entre un homme et une femme, fait-elle place au « droit de l’enfant » à naître avec un père et une mère ?

Mgr Bernard-Nicolas Aubertin, archevêque de Tours

Que la vérité de l’Évangile guide chacun en conscience.

Chacun pourra également discerner l’attitude qui lui semble la plus juste.

Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris

Alors que la pandémie a manifesté l’exigence de vaincre nos égoïsmes par l’engagement dans la solidarité, le respect de l’égale dignité de tout être humain demeure une priorité.
Lire sa tribune dans le Figaro du 29 juin 2020

Le projet de loi bioéthique en discussion touche aux fondements les plus essentiels sur lesquels sont bâties nos sociétés humaines : la filiation, la non-marchandisation du corps humain, le respect de toute vie de sa conception jusqu’à sa mort naturelle, l’intérêt supérieur de l’enfant, une médecine philanthropique et non marchande, une écologie humaine où le corps n’est pas un instrument mais le lieu de l’édification de la personnalité.
Lire sa tribune dans le Figaro du 4 octobre 2019

« Si nous nous taisons, les pierres crieront » (cf. Lc 19, 40).
Après avoir commencé à détruire la planète, allons-nous laisser défigurer notre humanité ? Qui osera élever la voix ?
Lire son communiqué du 15 janvier 2020

Mgr Sylvain Bataille, évêque de Saint-Étienne

Lettre aux députés et sénateurs de la Loire

Mgr Jean-Yves Nahmias, évêque de Meaux

Lettre aux parlementaires de Seine-et-Marne

Jusqu’ici, la PMA était réservée à un usage thérapeutique pour aider les couples infertiles. Faire passer la PMA de l’usage thérapeutique à une réponse à des
désirs individuels me semble un chemin périlleux. Chacun voit bien les difficultés que cela pose. La question de la filiation : qui sera la mère dans le cadre d’un couple homosexuel ? Quel accès à l’identité paternelle ? Sur le principe d’égalité, ce chemin n’ouvre-t-il pas l’accès inévitable à la procréation via la GPA ?

Mgr Jean-Marc Aveline, évêque de Marseille

Lettre aux diocésains

Mgr Jean-Marc Eychennes, évêque de Pamiers

Invités à nous manifester ! Pouvons-nous ou devons-nous ?

Face à de tels changements, tendant à transformer les humains en moyens plutôt que de les considérer comme une finalité, il n’est pas possible de rester sans réaction, et il importe d’exprimer sa forte inquiétude.

Mgr Christian Nourrichard, évêque d’Évreux

Mgr Roland Minnerath, évêque de Dijon

Mgr Olivier Leborgne, évêque d’Amiens

Qui veut se débarrasser de la dignité humaine ?

Echo d’une humanité désespérée, d’une dignité qui ne se reconnait plus parce qu’elle n’est plus reconnue. Il nous faut quitter ce rapport de prédation, de l’homme vis-à-vis de la nature, de l’économie vis-à-vis de l’homme et de l’homme vis-à-vis de ses alter-egos. L’homme va-t-il encore longtemps rester un loup pour l’homme ? Combien de temps encore le plus fragile sera-t-il soumis à la loi du plus fort ?

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Faut-il aller manifester ?
« L’enfant est un don, il n’est pas un droit »

Mgr Laurent Dognin, évêque de Quimper et Léon

Sachons nous approprier les ressources disponibles et les faire connaître au plus grand nombre.

Continuons à faciliter les échanges au sein de nos paroisses sur ces sujets si importants pour le futur de nos familles et l’avenir de notre société. N’ayons pas peur de prendre position. Chacun doit se sentir concerné par ce projet de Loi et par ses conséquences, notamment sur les générations futures.

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Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen

Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier

« Bioéthique : notre grave inquiétude »

Ce qui est projeté pour l’assistance médicale à la procréation (PMA) institue l’absence de père et constituera une injustice pour les enfants qui naîtront ainsi. Le droit à l’enfant prend le pas sur le droit des enfants. Pour satisfaire à tout prix un désir d’enfant, on en arrive à nier les réalités du corps et du lien charnel.

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Mgr Gilbert Aubry, évêque de Saint-Denis de la Réunion

« Mobilisez, Mobilisez, Mobilisez ! Priez, Priez, Priez ! »

Lire l’invitation

Mgr Michel Dubost, administrateur apostolique du diocèse de Lyon

Les catholiques sont des citoyens qui exercent leur liberté chacun à sa manière : je m’en réjouis quels que soient leur choix.

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Mgr Michel Pansard, évêque d’Évry-Corbeil-Essonnes

C’est à un enjeu d’humanité que nous sommes confrontés.

Tout en encourageant les progrès des sciences biomédicales qui ouvrent de nouvelles perspectives thérapeutiques, la conférence des évêques invite à un discernement et fait part de ses inquiétudes.
Sur ce projet de loi, les évêques de France, et ils ne sont pas les seuls, expriment leurs inquiétudes sur plusieurs points dont des inégalités créées vis-à-vis des enfants, l’institutionnalisation de l’absence d’un père, ainsi que les contradictions qui traversent ce projet de loi…
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Mgr Thierry Scherrer, évêque de Laval

Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille

Mgr Didier Berthet, évêque de Saint-Dié

Désir et sagesse

Dans cette nouvelle vague législative, le droit veut encore accompagner et promouvoir la toute-puissance du désir d’enfant et mettre à son service les développements toujours nouveaux de la technique scientifique. Sous le sceau convenu du « progrès », on laisse encore une fois le « droit à l’enfant » primer largement sur le « droit naturel de l’enfant » à recevoir sa filiation d’un couple structuré par une maternité et une paternité réelles. Dans cette nouvelle étape « sociétale », la culture libertaire continue de renverser l’ordre de la vraie justice qui veut que la société protège avant tout les plus faibles contre le désir de possession des plus forts.
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Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun

Discerner les enjeux éthiques de certaines pratiques et des lois qui encadrent ces pratiques

De nombreuses personnes éprouvent une inquiétude et s’interrogent, devant la « légalisation » de pratiques qui apparaissaient encore hier comme non souhaitables pour l’équilibre de la vie humaine en société. L’évolution du droit ne sort-elle pas de plus en plus loin du cadre qui nous était habituel pour penser les lois de manière juste, et notamment le cadre des données biologiques de la procréation et de la protection de la vie humaine ?
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Mgr Jacques Blaquart, évêque d’Orléans

Mgr Jérome Beau, évêque de Bourges

Repères pour suivre les débats à l’aide de notions clés telles que l’éthique, la discrimination, l’unité de la société et le risque de la sélection.

Mgr Yves Le Saux, évêque du Mans

L’Église est préoccupée et aussi nombre de citoyens : qu’est-ce que cela engage pour l’avenir ?

 Il ne s’agit pas d’abord d’un débat d’opinion ou de savoir si l’opinion publique dans sa majorité est aujourd’hui disposée à ces évolutions, mais de s’interroger sur la vérité et la justesse de ces évolutions, s’interroger sur ce qu’est la personne humaine, sur ce qui fonde la dignité de la personne et sur quel type de relation, nous voulons construire à l’avenir.
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Mgr Laurent Percerou, évêque de Moulins

La responsabilité des évêques, en tant que « veilleurs », est d’inviter à réfléchir afin de mesurer ce qui est en jeu pour notre vie en société, de demander un débat et d’y participer

Comme pour tout discernement personnel ou collectif, après avoir vu et mesuré ce qui était en jeu, après avoir porté en conscience un jugement éthique sur la situation, la question de l’action se pose désormais pour chacun: « que devons‐nous faire ? » comme fidèles du Christ, comme citoyens…
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Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise

Chacun d’entre nous doit se sentir responsable de ce qui est en train de se décider

Je redis mon inquiétude quant à ce projet de loi sur la PMA pour les couples de femmes et les femmes seules, qui porte atteinte à la filiation en organisant l’impossibilité légale d’avoir un père.
Je redis mon inquiétude quant à une société qui voudrait faire de la médecine, non plus seulement un moyen de soigner et de guérir, mais un moyen de fabriquer une humanité qui refuse sa fragilité et ses limites.
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Mgr Vincent Jordy, évêque de Saint-Claude

Manifester est aussi une manière de se manifester

Chacun est donc invité à  » se manifester  » selon les moyens qu’il jugera opportuns. Il est possible de prendre la parole et d’agir de bien des manières, par la rencontre ou un courrier à nos élus, par la participation à des débats.
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Mgr Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis

Ces questions peuvent paraître difficiles et complexes mais elles ne peuvent être l’affaire des seuls spécialistes.

La fascination des techniques et les possibilités offertes par les sciences ne peuvent prévaloir sur la dignité de l’Homme, sa capacité à choisir ce qui est bon pour lui et pour le genre humain. Dans le domaine de la bioéthique, comme dans d’autres domaines, il ne s’agit pas tant de savoir ce que nous pouvons faire que de savoir pourquoi nous choisissons de le faire.
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Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes

Quelques réflexions de juillet 2017 suite à la publication de l’avis du  Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE).

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Mgr Pierre-Yves Michel, évêque de Valence

Bien loin d’une position négative et frileuse, notre contribution à la réflexion met en lumière l’enjeu de fraternité dans les débats de bioéthique.

Dans la même dynamique que le pape François appelant à chercher une écologie intégrale – avec ses aspects environnementaux et anthropologiques – nous invitons à « résister à la fascination des techniques – et à la fascination du marché qui s’en empare – en cultivant l’attention au mystère de la personne et à sa transcendance. » (Numéro 59) Ce qui nous anime, c’est le respect de l’embryon, parabole de notre dignité; c’est le respect de l’enfant à naître qui est fragile et qui a le droit d’avoir un père.
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Mgr Renaud de Dinechin, évêque de Soissons

La dignité de la procréation

Si ce projet apporte une réponse au désir d’une minorité, il fragilise le socle de références communes pour le grand nombre. Dans une société marquée par l’hésitation sur les repères essentiels de la vie, ce projet accroît la fragilité du lien social.
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Mgr Laurent Le Boulc’h, évêque de Coutances et Avranches

D’où vient alors cet emballement, dont on sait pourtant par ailleurs combien il peut être préjudiciable à nos vies ?

Les questions posées par ce projet de loi sont nombreuses. Au-delà de la pertinence de chacune d’entre elles, ce qui me frappe, c’est l’ampleur de ce faisceau d’interrogations. Tant d’éléments s’enchaînent. Ils touchent à la psychologie de l’enfant, au sens de la justice sociale et à la place accordée au plus vulnérable, aux fondements humains de la législation de notre pays construite sur le respect de la personne, à l’effacement progressif des figures paternelles et maternelles, au rôle attendu de la médecine, à la puissance de marchandisation économique, à notre relation à la science et à la technique…
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Mgr Emmanuel Lafont, évêque de Cayenne

Mgr Bernard Ginoux, évêque de Montauban

Ce 27 juillet 2020 les députés vont reprendre en deuxième lecture le projet des lois de bioéthique. Ce projet est mené à grande vitesse alors que la société française sort peu à peu de l’épreuve du corona virus et a d’autres sujets de préoccupations : difficultés économiques, crise écologique, incertitudes sur la rentrée, chômage, jeunes non insérés dans la société et grande crise de confiance. Il serait facile de continuer cette liste mais là n’est pas le sujet. Le sujet très grave qui préoccupe beaucoup d’entre nous est la précipitation mise à faire voter ce projet de loi pour imposer de nouvelles techniques de procréation qui déshumanisent la personne humaine, font de l’enfant un objet, sélectionnent les embryons, créent des chimères, font disparaître la paternité et la relation sexuelle entre l’homme et la femme, et, bien sûr, ouvrent la porte à des profits sans fin pour les laboratoires. Ce projet n’est pas digne de notre humanité qui ne peut accepter que l’être humain naisse, vive et meure selon des critères d’envie et des procédés techniques. Est-ce là la mission de la médecine ? Est-ce là l’objectif de la recherche scientifique ? Le progrès n’est-il que dans la transgression de l’humain ? La bioéthique cède-telle le pas à la technologie et au profit ?

Pour illustrer cette réflexion je ne prendrai que deux exemples que la loi, si elle est votée, permettra de réaliser

  1. La « méthode ROPA » :

(= Réception de l’Ovocyte du Partenaire). Le député Jean-Louis Touraine l’a clairement expliqué. Il s’agit de permettre à deux femmes vivant en couple d’avoir un enfant « ensemble » (= venu des deux). Ce qui est impossible naturellement va se résoudre par cette méthode. On insémine l’ovocyte d’une des deux femmes, fécondé par un donneur de sperme anonyme, dans l’utérus de l’autre femme. On appelle aussi ce processus « maternité partagée » : une femme est génitrice, l’autre gestatrice. Bien entendu dans cette pratique la paternité disparaît et les deux femmes se considèreront comme les deux mères. L’enfant ne va plus savoir d’où il vient puisque deux femmes se déclarent sa mère et qu’il n’a pas de père. Nous ne sommes plus là dans un traitement médical de l’infertilité mais dans une technique qui fait concevoir un enfant sans union sexuelle. La loi peut-elle rendre légitime ce procédé procréatif ? La loi peut-elle le faire prendre en charge par la Sécurité Sociale ? Le bébé devient un produit dont on a envie mais que l’on fabrique selon les circonstances et que l’on fait rembourser par la société.

  1. Les chimères :

Le projet de loi laisse entrevoir (article 15) la possibilité de créer un embryon qui comporterait des cellules humaines et des cellules animales. « L’insertion de cellules-souches pluripotentes induites dans un embryon animal dans le but de son transfert chez la femelle » serait autorisée. Ces réalisations expérimentales ont été déjà faites dans certains pays : on modifie l’ADN de la cellule et on remplace un gène par un autre. Après diverses manipulations et l’introduction de cellules-souches humaines dans l’embryon animal, on obtient ainsi un embryon chimérique (cellules humaines et cellules animales). Faire admettre ce procédé est justifié pour pouvoir prélever des organes (cœur, foie, etc..) sur les animaux ainsi obtenus et tués ensuite après le prélèvement des organes qui remplaceraient les organes humains défaillants. C’est la raison avouée ; mais créer puis tuer des animaux qui ont des signes humains annonce une dérive grave.

J’ai pris ces deux exemples dans le projet de loi qui devrait être voté le 1er août (à main levée !) et en toute hâte. Nous ne sommes plus dans la science au service de l’homme mais dans l’ouverture à l’inhumain. La transgression des limites ne fera pas grandir l’humanité. La réflexion sérieuse sur la personne humaine montre que cette nouvelle anthropologie nie l’origine et la fin de l’homme pour en faire un être manipulé par la technique selon des caprices qui varient et des situations instables : le désir d’enfant à tout prix, quand il n’est qu’une envie à satisfaire, n’est pas le don de soi dans l’amour partagé et reste stérile même si on se fabrique un enfant. Comme le dit souvent le pape François « tout est lié » : on ne peut pas, avec raison, promouvoir l’écologie intégrale, respecter la nature, les animaux, la planète et bafouer le droit de l’enfant à avoir un père et une mère, ne pas respecter l’embryon humain, ne pas reconnaître que l’être humain est une créature et qu’il a un créateur. Tout ce qui peut faire entendre raison à nos parlementaires doit être fait pour le bien de tous.

La légalisation de la transgression serait une fois de plus la porte ouverte à toutes les violences.

Edité en juillet 2020

Mgr Nicolas Souchu, évêque de Aire et Dax

Mgr Jean Legrez, évêque d’Albi

Toute la vie et la vie de tous mérite d’être protégée. La crise sanitaire nous l’a rappelé et nous a montré qu’une société entière peut s’engager pour défendre les plus vulnérables. La pandémie du coronavirus a également mis en évidence la pénurie des moyens essentiels à disposition des soignants. Dans ce contexte, le gouvernement défend maintenant un projet de loi qui oriente des compétences médicales et des moyens financiers vers des attaques contre la vie humaine… Ce projet de loi bafoue à la fois l’égalité, la fraternité et la dignité humaine : par les projets d’extension du tri des embryons, par le bouleversement des relations généalogiques, par l’intention de fabriquer des embryons chimères homme-animal…
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Mgr Jean-Pierre Cottanceau, évêque de Papeete

 Si l’on considère que la généalogie et la notion de filiation sont si importantes dans la culture Maohi, et si nous gardons au cœur le projet de Dieu sur la famille comme lieu unique et singulier où peuvent s’épanouir pour le bonheur de tous, les relations époux – épouse et les relations père – mère – enfants, le débat sur cette loi de bioéthique ne peut ni ne doit nous laisser indifférents !
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Mgr Dominique Blanchet, évêque de Belfort-Montbéliard

Jusqu’où irons-nous ?

Nombreuses et diversement situées ont été les personnes qui ont cherché à échanger sur ces points. Nous sommes aujourd’hui inquiets des conséquences et nous souhaitons poser la question des garanties qui seront données pour préserver la liberté de conscience de ceux qui devront mettre en application ce qui leur paraîtra invraisemblable en leur conscience.
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Mgr Jean-Pierre Batut, évêque de Blois

Jusqu’où irons-nous ?

Plus d’un demi-siècle après mai 68 et un mouvement qui arborait volontiers le drapeau de la jeunesse et de la générosité, que reste-t-il de tout cela ? Le pire assurément : le slogan « il est interdit d’interdire » appuyé sur le pouvoir vertigineux de la technique et sur les grands lobbies capitalistes a accouché d’un nouveau totalitarisme : le consumérisme libertaire.

Les totalitarismes ont ceci de particulier qu’on ne les reconnaît qu’après coup pour ce qu’ils sont vraiment. C’est ce qui se passera dans moins d’un quart de siècle, quand les enfants que la loi aura privés de père seront arrivés à l’âge adulte et intenteront des procès contre leurs « parents d’intention ». Mais le mal aura été fait.
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