Accord de Paris : Rallumons les lumières !
Cinq ans après l’accord de Paris, qu’en est-il de l’Accord de Paris signé le 12 décembre 2015 ? Réponse avec Elena Lasida, Chargée de mission Ecologie et Société, SNFS-CEF
Le 12 décembre 2015 à 19h30, Laurent Fabius, alors président de la COP21, fait tomber le marteau qui entérine l’Accord de Paris : un accord historique signé par 195 pays, qui se sont engagés à faire les efforts nécessaires pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°. Accord historique par le mode de négociation réalisé, à partir des engagements préalablement communiqués par chaque pays. Accord historique par l’ambition de l’objectif général fixé. Accord historique par la reconnaissance officielle d’une responsabilité différenciée entre les pays du Nord et les pays du Sud concernant la crise climatique.
Cinq ans plus tard, on constate que des efforts ont été réalisés mais qu’ils sont loin d’être suffisants. Au niveau de l’Europe, la réduction des émissions de gaz à effet de serre a dépassé l’objectif fixé pour 2020, les émissions issues du charbon ont été divisées par deux depuis 2012, avec 3 pays qui sont totalement sortis du charbon : la Belgique, la Suède et l’Autriche. Les énergies renouvelables atteignent 40% de l’électricité produite en Europe, passant pour la première fois devant les énergies fossiles. La France, par contre, se démarque malheureusement de ces bons résultats européens. La Stratégie Nationale Bas Carbonne indique une feuille de route avec une baisse de 2,5% par an pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050. Or pour 2019, cette baisse a été de moins de 1%. En plus une hausse des budgets carbone, et donc des émissions de gaz à effet de serre « autorisées » a été effectuée en 2019. Une baisse plus drastique sera donc nécessaire au cours des années suivantes pour pouvoir tenir les objectifs à long terme. Les propositions de la Convention citoyenne pour le climat pourraient aider à y arriver si la décision politique de les mettre en application était prise.
Or des signes positifs apparaissent à l’horizon : les Etats Unis rejoindront à nouveau l’Accord de Paris début 2021, un nombre croissant de pays s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, dont les pays du G20 (qui représentent 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre), et notamment la Chine, dont la neutralité carbone permettrait de réduire la température moyenne de 0,2 à 0,3°. Mais ce sont les objectifs d’ici 2030 qui permettront de respecter l’objectif de 1,5°C. En ce sens le Sommet qui s’ouvre le 12 décembre co-organisé par la France avec le Royaume Uni et le secrétaire général de Nations Unies, sera une belle opportunité pour fixer des mesures permettant d’atteindre l’objectif de l’Accord de Paris.
En France, les trois Eglises chrétiennes – catholique, protestante et orthodoxe – ont lancé à la suite de la COP21 une démarche de conversion écologique adressée aux communautés chrétiennes : le label Eglise verte. Presque 500 communautés ont déjà adhéré à la démarche et mis en place des initiatives diverses en faveur à la fois de la justice climatique et de la justice sociale. Les Eglises contribuent ainsi de manière active à faire advenir « un ciel nouveau et une terre nouvelle ». Plusieurs chrétiens se sont associés aux diverses manifestations qui ont allumé des lumières dans des places publiques pour rappeler les engagements de l’Accord de Paris. Une manière de rallumer l’espérance !
Elena Lasida – Chargée de mission Ecologie et Société, SNFS-CEF
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