« Intouchables » par Mgr Housset

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Editorial de Mgr Bernard Housset, évêque de La Rochelle et Saintes, pour le bulletin diocésain « Eglise en Mission », sur le film « Intouchables » d’Eric Toledano et Olivier Nakache, sorti en salles le 2 novembre 2011.
 
Comme 17 millions de spectateurs, je suis allé voir le film « Intouchables ». Il continue d’avoir beaucoup de succès, puisqu’il atteint les sommets du cinéma de ces dernières décennies, comme « Bienvenue chez les ch’tis ou « La grande vadrouille ». Pourquoi un tel engouement ?

D’abord, ce film fait rire. Parfois de manière trop facile. Mais des comédies peuvent exprimer sur le mode plaisant des réalités profondes. Surtout lorsqu’elles sont jouées par des artistes de talent (François Cluzet et Omar Sy).

Il est aussi un plaidoyer justifié contre la pitié et le misérabilisme dont on a trop longtemps entouré les personnes handicapées. Celles-ci veulent être, à juste titre, considérées en responsables. Si l’aristocrate tétraplégique embauche comme assistant un jeune noir des banlieues, à peine libéré de prison, c’est qu’il manifeste une telle attitude, à la différence des autres demandeurs d’emploi. Ce film révèle donc une évolution heureuse de notre société.

Il me parait encore plus profond. Il donne à penser que l’entente est possible. Il fait rêver sur la rencontre entre individus différents, que tout oppose au départ. N’y a-t-il pas en chacun de nous une aspiration à une alliance entre tous les humains, à travers et non pas malgré leurs différences ?

L’histoire qui sert de fil conducteur aux « Intouchables » serait véridique. Un richissime raffiné et un immigré marqué par la violence se découvrent et s’apprécient mutuellement. Ils entrent en sympathie puis en amitié et s’apportent leurs richesses réciproques. Par exemple la politesse courtoise de l’un et le dynamisme avec la joie de vivre de l’autre. La musique classique et le slam. La peinture avec les autres arts, et la révélation des capacités artistiques. Chacun apporte à l’autre quelque chose qui lui manquait et lui permet ainsi de grandir en humanité.

Il s’agit un peu d’un conte de fées qui enjolive et idéalise le gain d’argent ou le cheminement de l’amour. Malgré ces limites, il tombe bien en période sombre de crise.

Ce film est comme une parabole évangélique pour une société non chrétienne : la fraternité est possible, elle est un idéal accessible à tous. Pourquoi ne pas se réjouir de son succès ?

Mgr Bernard Housset
Evêque de la Rochelle et Saintes
 

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