Béatification de Mère Saint-Louis à Vannes

Mère Saint-Louis (1763-1825), fondatrice de la congrégation des sœurs de la Charité de Saint-Louis, sera béatifiée le 27 mai 2012, à Vannes.
Dieu fait grâce

En ce temps pascal, nous avons reçu le don suprême que Dieu fait aux hommes en leur offrant son Fils unique mort sur la croix, puis ressus- cité pour les sauver du péché et de la mort.
Dieu fait grâce dans notre monde. Par la foi, Il nous invite à communier au don total de sa vie et à en vivre de manière surnaturelle, dès ici-bas. Comment pouvons-nous vivre de cette union à Dieu à laquelle nous sommes appelés ? Nous pouvons suivre l’exemple des saints car, ainsi que le disait le saint curé d’Ars, « là où les saints passent, Dieu passe avec eux ».

L’Église nous donne un modèle de vie offerte à Dieu, très proche de nous, en la personne de Louise-Elisabeth Molé, connue sous le nom de Mère Saint-Louis. Fondatrice de la congrégation des sœurs de la Charité Saint-Louis ; elle sera béatifiée le 27 mai prochain, en la solennité de Pentecôte, à Vannes.

Louise-Elisabeth a vécu intensément les exigences de l’amour évangélique, tant dans l’état du mariage que dans la vie religieuse.
– Sa vie témoigne qu’à l’origine de cette union à Dieu, il y a d’abord l’accueil de la grâce donnée par « Dieu lui-même qui nous a aimés le premier [1]». La jeune demoiselle de Lamoignon reçut Dieu, intimement, le jour de sa première communion : « je reçus, quoique bien jeune alors, de grandes grâces de Dieu.
Je ne les oublierai jamais [2]». Depuis ce jour, Louise-Elisabeth vécut sous le signe de l’union à Dieu chaque instant de sa vie, désirant « lui rendre Amour pour Amour [3]». L’Eucharistie était devenue le centre et le moteur de sa vie car, disait-elle, « en participant au Corps de Jésus-Christ, dans la communion, […] on pense, on parle et on agit comme Jésus-Christ [4]».

– Par ailleurs, Louise-Elisabeth communia intensément à la passion du Christ-Rédempteur, réalisant même, dans les belles années de son mariage, un « pacte avec la croix ». La jeune femme décidait de s’abandonner intégralement dans les bras de son Sauveur. C’est ainsi qu’elle surmonta courageusement la misère, la perte de trois de ses cinq enfants et de son mari Edouard Molé, guillotiné pendant la révolution, avec le soutien de son « Bien Aimé » Seigneur. Sensible à la misère des autres, elle voyait le Christ souffrant à travers le pauvre souffrant. Après des années à leur service, à Paris, celle que les pauvres appelaient « l’ange des mansardes » acceptait, à quarante ans, de bouleverser sa vie pour la consacrer entièrement aux déshérités, à Vannes, en réponse à l’appel de Dieu et de l’évêque, Mgr de Pancemont.

– Enfin, Louise-Elisabeth communia profondément à la résurrection du Christ pendant toute son existence. Son mariage heureux fut une des plus belles grâces de sa vie. Elle disait de son mari qu’il était « l’homme le plus vertueux et le meilleur ». Par ailleurs, le développement de son œuvre, au décès de la fonda- trice, le 4 mars 1825, témoigne de la fécondité de sa vie unie au Christ. La congrégation compte alors une cinquantaine de religieuses désirant vivre selon son esprit et porter aux déshérités, dans les ateliers et écoles de la fondation, l’amour de Dieu qui les habite. Aujourd’hui, la congrégation compte près de 620 sœurs professes réparties en 10 pays, sur 3 continents.

Que la Passion et la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ transfigurent nos vies en profondeur, à la suite de la bienheureuse Louise-Elisabeth. Sainte et Joyeuse fête de Pâques.

+ Raymond CENTENE
Évêque de Vannes


[1] Cf. 1 Jn 4, 19
[2] Corresp. Spir. 13 juin 1811
[3]Corresp. Spir. 13 juillet 1813
[4]Conférences, p242

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