Elections 2002: Vivre ensemble en démocratie

Comment ne pas être solidaire de la dernière déclaration du président de la Conférence des évêques de France  » discerner les valeurs fondatrices de la démocratie « .
Les résultats du scrutin du 21 avril révèlent en effet, en Moselle comme dans le reste de la France, une crise profonde de la société, qui génère chez beaucoup un sentiment de peur et d’insécurité.La peur l’emporte souvent dans les quartiers dits sensibles où vivent des jeunes désœuvrés et blessés par de graves carences éducatives et sociales : certains d’entre eux n’ont jamais vu leurs parents travailler !

La peur l’emporte aussi dans le monde du travail conscient de la fragilité d’entreprises que l’on délocalise avec légèreté sans considération des personnes, les récentes affaires Bata et Daewo en sont des exemples parmi bien d’autres.

La peur l’emporte encore lorsque l’on diabolise l’étranger, pourtant attiré par la tradition d’hospitalité de notre pays – les Lorrains en savent quelque chose – et que l’on est sollicité de se replier sur ses frontières hexagonales.

Mais la peur est mauvaise conseillère. Elle ne sera vaincue ni par la répression, ni par un néo-fascisme qui cherche à dissimuler sa véritable nature, mais par un sursaut démocratique. En démocratie, les décisions ne se prennent pas dans la rue, ni sous les feux des médias, mais au parlement grâce au débat et au vote des élus de la Nation.

Le vote, faut-il le rappeler, est donc une obligation grave à laquelle on ne saurait se soustraire.

Pierre Raffin
évêque de Metz