La Conférence européenne des commissions Justice et Paix (Justice et Paix Europe) de l’Eglise catholique a tenu son assemblée générale et son séminaire international à Séville (Espagne) sur le thème: « Quelles frontières pour la solidarité en Europe? ». Le thème de la solidarité revêt une acuité particulière dans un monde de plus en plus globalisé. A Séville, nous avons eu l’occasion d’étudier les défis de la solidarité – politique, social, culturel et économique – à la fois au niveau national et international. L’expérience que nous avons partagée nous a confortés dans notre responsabilité – comme citoyens, comme Européens, comme Eglise – à prendre des initiatives pour relever ces défis et faire tomber les obstacles à la solidarité.

Parmi ces défis figurent l’accueil des migrants, mais aussi l’emploi et la formation notamment des jeunes, l’édification d’une société ouverte pour tous. Pour cela il nous faut combattre l’exclusion sociale et refuser la construction de murs destinés à garder les plus pauvres le plus loin possible. Nos visites dans l’enclave espagnole de Ceuta, sur la côte marocaine et dans des ONG de Séville nous ont rappelé la complexité de ces questions. Elles exigent à la fois des solutions rapides et immédiates pour permettre à tous ceux qui sont confrontés à la pauvreté, au chômage ou à l’exclusion de vivre, mais elles requièrent aussi des solutions à long terme capables de traiter les causes. A cet égard, nous ne pouvons nous désintéresser des problèmes politiques, sociaux, économiques auxquels sont confrontés les pays d’Afrique et d’Asie.

Cette expérience nous a également permis d’enrichir notre compréhension de ce que signifie une solidarité réelle et effective, incluant une dimension éthique et spirituelle, nécessitant un fort engagement personnel. De cette façon, la solidarité nous permettra de faire des frontières non pas des lieux de rejet mais des lieux de rencontre où se tisse la fraternité.