Le 900ème anniversaire de la cathédrale de Cahors, côté spirituel

Le 900ème anniversaire de la cathédrale Saint Étienne de Cahors s’est ouvert le 12 mars dernier dans un décor qui a fait briller les yeux de plus de 400 spectateurs. Cette soirée a marqué le lancement de neuf mois de manifestations pour redécouvrir la cathédrale cadurcienne érigée en 1119 et classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’initiative repose sur une organisation quadripartite entre la mairie, l’État, la paroisse de Cahors et des associations touristiques et commercantes de la région.

Jeanne Dumont, au centre, et deux couturières bénévoles

Jeanne Dumont, au centre, et deux couturières bénévoles

Jeanne Dumont est coordinatrice de l’animation spirituelle du jubilé. Elle est secrétaire de l’association pélé VTT, et depuis octobre 2018 elle a jeté toute son énergie pour donner à ce jubilé la dimension spirituelle qu’il mérite. Pour cela, pas moins de 300 bénévoles donnent leur temps et leurs forces.

Comment s’est passée la collaboration entre tous les acteurs, nationaux, locaux, et religieux ?

L’idée de faire participer les quatre acteurs est venue d’elle-même, car tous sont bien conscients que pour que l’évènement soit marquant, les uns ont besoin des compétences des autres. De plus la cathédrale appartient à tous, il est normal que chaque association ou institution voulant s’impliquer puisse le faire.

Que propose-t-on aux fidèles et aux pèlerins pour vivre ce temps dans la cathédrale ?

Au cœur de la célébration jubilaire, nous avons monté un parcours spirituel pour faire revivre l’expérience de Saint Jean qui a découvert les linges pliés le matin de Pâques, « il vit et il crut ». La progression dans la cathédrale est la suivante : tous les jours, pèlerins ou visiteurs sont accueillis sur un parcours qui leur permet de découvrir la cathédrale en respectant là où ils en sont dans leur foi. Ils sont guidés jusqu’au pied de la relique de la Sainte Coiffe, où ils sont invités à prendre conscience que le Christ est bien mort et ressuscité pour nous. Le parcours se termine dans la chapelle de la Sainte Vierge où chacun peut prendre un temps de prière afin de poser une décision concernant leur vie personnelle, à accomplir un acte de miséricorde.

Concrètement, des groupes de laïcs, de prêtres et de diacres se relaient tout au long de l’année pour garantir la présence spirituelle, recueillir les confessions et guider pèlerins et visiteurs dans la cathédrale. Des livrets d’accompagnement et des musettes du pèlerin sont évidemment à la disposition des adultes et des enfants.

Il est très important pour le comité d’organisation d’impliquer la paroisse, et pas moins de 100 bénévoles de la paroisse ont pris part au projet. Citons notamment ces couturières, qui œuvrent avec minutie et entrain à confectionner les pavoisements des rues, les drapés, les trente-trois bannières pour la procession de la Sainte Coiffe, les costumes des gardes d’honneur du reliquaire. Une autre équipe a planché sur la conception des guides spirituels, flyers, panneaux directionnels et bandes dessinées pour enfants.

La Sainte Coiffe de Cahors (linge qui a couvert la tête du Christ lors de son ensevelissement) sera portée en procession dans toute la ville samedi 27 avril avant d’être réinstallée en la cathédrale. Quelle est la place de la Sainte Coiffe dans le 900ème ?

Elle a toujours été pensée au cœur de l’articulation des animations, mais au fil des questions posées par les habitants de Cahors, les bénévoles ou les journalistes, que nous avons pris conscience de l’importance qu’il fallait lui donner. Les acteurs territoriaux ont aussi saisi l’importance de sa mise en avant et nous ont aidés à en faire la promotion. Les cadurciens sont depuis toujours très fiers que la ville abrite cette relique de la Passion du Christ. Traditionnellement, la Sainte Coiffe était régulièrement portée en procession dans toute la ville, notamment aux XVIème et XVIIème siècles lors que la peste noire menaçait la région. La procession de cette année n’a finalement rien de nouveau, nous nous inscrivons dans la dynamique historique du diocèse.

Qu’est-ce que vous voulez que les cadurciens retiennent de ce jubilé ?

Les bénévoles de la paroisse ont fait part de leur envie de témoigner de la joie que leur donne l’Évangile, au cœur d’une région peu pratiquante qui ne donne pas beaucoup l’occasion de le faire. Ils ont d’abord été intimidés par l’engouement qu’a suscité l’évènement, non seulement au-delà du Lot, mais également au-delà des frontières françaises : on attend des pèlerins d’Europe centrale, d’Asie et d’Amérique du Sud. Très vite, cet enthousiasme leur a fait prendre conscience que nous sommes dépositaires d’une merveille qu’il faut montrer, que l’évènement ne peut pas être que paroissial, ni même diocésain : il fait du bien à toute l’Église.

C’est d’ailleurs un fait missionnaire important pour l’Église, car c’est une occasion de parler très explicitement de Jésus et de la résurrection. La Sainte Coiffe est une porte d’entrée vers le spirituel, elle est une preuve visible de la résurrection qui nous pousse à intérioriser et à remettre en question notre propre foi. Des prières et des chants de louange seront d’ailleurs là pour aider à la vénération cet objet unique, dont nous sommes dépositaires et responsables.

Saint Étienne de CahorsComment fait-on pour que le souffle missionnaire ne retombe pas ?

D’autres évènements ponctuent les neuf mois de célébration jusqu’au 8 décembre, jour de clôture du jubilé par une procession aux flambeaux – citons notamment le week-end de la Pentecôte où la Sainte Coiffe sera réinstallée dans la chapelle vouée à son exposition. Le 27 juillet, nous invitons les fidèles à une fête d’anniversaire de la dédicace de l’autel en 1119 par le Pape. Le 15 août aura lieu une procession mariale sur les boucles du Lot.

Mais ce sont véritablement les pèlerinages qui feront que le souffle jubilaire perdurera après le 8 décembre. Notre idée est de faire de la chapelle de la Sainte Coiffe au cœur de la cathédrale Saint-Étienne de Cahors un nouveau lieu de pèlerinage et de l’inscrire sur l’axe Lourdes-Rocamadour. Cette opération a été rendue possible par une entente entre les sanctuaires et une communication auprès des agences de tourisme et de pèlerinage. On souhaiterait d’ailleurs créer un label des villes dépositaires des saintes reliques de la Passion, en lien avec les sanctuaires d’Argenteuil, de Turin et d’Oviedo. La paroisse de Cahors a donc pris conscience, en toute humilité, de sa vraie légitimité à faire connaître ce trésor qu’elle ne peut pas garder secret et qu’elle veut mettre à disposition du plus grand nombre.

Retrouvez tout le programme du jubilé :

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