À propos des enfants de prêtres, religieux et religieuses

Certains témoignages mettent en évidence qu’y compris au XXI^ème siècle en France des prêtres, religieux, religieuses, malgré leur consécration dans le célibat et leur engagement à le vivre dans la chasteté pour le Royaume des cieux, sont devenus pères ou mères sans assumer leur responsabilité ou sans être relevés de leurs obligations religieuses pour assumer leur responsabilité maternelle ou paternelle. Au contraire, certains ont continué leur ministère en cachant, en ne reconnaissant pas, voire même en abandonnant leurs enfants.

Quoi que l’on puisse dire du contexte d’hier, au regard de la situation d’aujourd’hui et de la réflexion présente, il faut constater la souffrance de ces enfants qui n’ont pas connu ou pas pu dire qui était leur père ou leur mère. La Commission Episcopale pour les Ministres Ordonnés et les Laïcs en Mission Ecclésiale a rencontré l’association « Les Enfants du silence » au nom de l’Église en France. Le bien de l’enfant n’a pas toujours été privilégié. Pour protéger la réputation de tel prêtre ou de telle religieuse ou par crainte du scandale public, les autorités religieuses ont parfois été complices de ces silences. Pour tout cela, nous demandons pardon à tous ceux qui ont souffert.

Aujourd’hui, l’Eglise de France réaffirme l’obligation de servir le bien de l’enfant avant tout. Les prêtres, religieux, religieuses qui se placent dans une telle situation doivent en assumer les conséquences : ils doivent reconnaître leur enfant, et sont relevés de leurs obligations religieuses ou cléricales et de leur mission pour leur permettre d’assumer pleinement leur paternité ou leur maternité, l’éducation et la prise en charge de cet enfant. C’est un devoir de vérité, de cohérence et de justice.

La Conférence des évêques de France et la Conférence des Religieux et des Religieuses de France ont pris l’engagement – qui a déjà été mis en œuvre – de faciliter aux enfants de prêtres, de religieux ou de religieuses l’accès aux archives concernant l’histoire de leurs parents. Par le biais de différentes associations, elles mettent en place les moyens d’un soutien amical et financier des anciens prêtres, religieux et religieuses en difficulté, et soutiennent le chemin qui leur permettra, par l’exercice d’un métier, d’être inséré dans la vie de travail et de donner le meilleur à leur famille.