Discours du Cardinal André Vingt – Trois à l’occasion de la messe célébrée par le pape Benoît XVI aux Invalides, à Paris

Très Saint Père,

« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Permettez-moi de vous saluer ce matin à l’aide de cette salutation biblique qui inscrit notre rassemblement dans sa dimension sacramentelle et spirituelle. C’est avec une immense joie et une profonde gratitude que nous vous accueillons aujourd’hui dans ce cadre grandiose, nous, habitants de Paris et de l’Ile de France, mais aussi représentants de nombreux diocèses français qui ont fait souvent une longue route pour participer ce matin à la célébration que vous présidez.

Toutes les générations sont ici représentées et vous retrouvez le groupe important des jeunes auxquels vous vous êtes adressé hier soir devant la cathédrale et qui, cette nuit, ont tracé dans la ville endormie un chemin de lumière, signe de l’espérance que représentent leur foi chrétienne et leur engagement dans la cité.

Comme d’autres pays d’Europe occidentale, la France, et particulièrement Paris et sa région, sont un véritable carrefour des peuples et des nationalités. Ici, les Églises chrétiennes des rites orientaux sont largement représentées : arméniens, ukrainiens, maronites, coptes, syriaques, chaldéens, et grecs-melchites, grecs catholiques roumains et russes, constituent en France des communautés vivantes. Mais ici aussi se rejoignent de nombreux immigrés des cinq continents : européens de différents pays, océaniens, américains, africains et asiatiques sont rassemblés dans plus de cinquante communautés nationales.

Certains sont immigrés depuis plusieurs générations et très enracinés dans notre société française, d’autres sont arrivés plus récemment. Beaucoup parmi eux ont du quitter leur pays, leur maison et leur famille, chassés par la guerre ou la répression politique ou tout simplement par la misère économique. Nos communautés chrétiennes sont heureuses de les accueillir et de les aider à trouver leur place parmi nous, comme ils ont leur place à la table eucharistique. Nous voulons aussi que notre pays contribue de manière significative et durable au développement de leurs pays d’origine et à leur assainissement politique, de façon qu’ils puissent retrouver leurs familles quand ils le souhaiteront.

Très Saint Père,

Nous nous réjouissons que notre profonde communion avec vous et, par vous, avec l’Église universelle, s’exprime et se fortifie dans la même profession de foi ; qu’elle s’alimente et se nourrisse à la table commune où le Seigneur nous donne la Parole et le Pain de Vie ; qu’elle s’approfondisse et se développe par les liens de la charité. Successeur de Pierre, vous présidez à la communion et à la charité et nous voulons manifester l’unité de notre Église en communiant avec vous dans une unique célébration comme nous avons « un seul Seigneur, une seule foi, un seul Dieu et Père. »

« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »

+ André card. VINGT-TROIS

Samedi 13 septembre 2008

Samedi 13 septembre 2008

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