Homélie du 25 décembre 2015

Le 25 décembre 2015
La nativité du Seigneur

En ces jours, ils n’étaient pas les seuls sur la route de Bethléem.

Quand ils arrivèrent à l’unique auberge, il y avait grand bruit et les cris de joie des arrivants accompagnaient les amis qui se retrouvaient grâce aux exigences du recensement décidé par les romains.

Cette future maman qui arrivait de Nazareth était fatiguée Ce n’était pas sa place d’être au milieu de ce tintamarre.

Alors l’aubergiste l’installa dans le calme, le silence et la chaleur de l’étable où lui-même et sa famille dormaient selon les coutumes des braves gens de son temps.

Un petit cri se fit entendre. Joseph et Marie caressèrent le nouveau-né en l’appelant, doucement : « Jésus ! » »

Ils savaient tous deux que c’était la Parole de Dieu au milieu de notre monde. Voilà des mois qu’ils en parlaient entre eux : « Marie conservait tout cela dans son coeur. « 

Et Marie et Joseph entendirent la mélodie que chantait un ange, tandis que d’autres anges se joignirent à eux pour dire leur joie aux bergers dans le silence de la nuit. Pouvait-on les entendre dans le bruit de l’auberge?

Marie couvrit avec tendresse l’enfant fragile qui était dans ses bras comme quelques mois auparavant la puissance de Dieu l’avait couverte de son ombre.

Et, dès lors avec Joseph, elle accompagne la présence de Dieu parmi les hommes.

Noël,
Mystère d’un enfant fragile comme nous,
mystère de l’Incarnation qui se veut rédemptrice
Pour chaque homme, pour tout homme, pour tout l’homme.
Il a tout connu de l’homme, sauf le péché,
Parce qu’il nous entraîne hors du péché,
Là où il est, là où il vit.

Il renverse la relation du créateur et de la créature.
Nous n’avons plus à nous plier au sol devant lui
Dans une adoration respectueuse.
Nous avons à le prendre en nos bras en un geste affectueux,
Dieu est amour et sa lumière est venue jusqu’à nous,
pleine de grâce et de vérité.

Il vient dans notre nuit, comme en la nuit de Bethléem.
Fragile, ignoré, parce que nous le délaissons,
Trop accaparé par nous même…

Dieu en cet enfant se couche en notre humanité,
Et l’homme peut désormais se relever divinisé.

« O mes frères, n’excluez personne
de cette annonce prodigieuse.
Dieu a troqué sa condition pour la nôtre.
Ce n’est plus la nuit, c’est l’aube d’un merveilleux échange. »

Chantez-la comme les anges la chantent aux bergers
Chantez-la à tous les hommes !

N’excluez personne, car il n’est de pauvres
Qui ne soient visages de l’Homme-Dieu.

Ouvrez les yeux pour voir,
ouvrez votre cœur pour l’accueillir et vivre.
Il nous donne d’humbles signes
Comme des semences enterrées, semences d’éternité.

année liturgique B