Monseigneur Dubost commente le motu proprio « Aperuit illis »

Monseigneur Dubost, évêque émérite de Évry-Corbeil-Essonnes, commente le motu proprio « Aperiut Illis » daté du 30 septembre 2019 et par lequel est institué le dimanche de la Parole de Dieu.

DUBOST Vignettes carrées évêques 2019On ne retiendra probablement du Motu Proprio Aperuit Illis que le troisième de ses 15 articles. Certes, cet article est normatif et novateur. Normatif, il instaure le 3ème Dimanche du temps ordinaire un Dimanche de la Parole et, aux laïcs hommes ou femmes, il ouvre la porte d’un nouveau ministère pour souligner l’importance de la proclamation de la Parole. Ce dimanche-là, les Evêques sont invités à conférer le lectorat, et tous les pasteurs à prêcher sur la Parole et à distribuer des Bibles ou des livres de la Bible pour mettre en relief l’importance de la Bible pour la vie chrétienne.

Certes, le Pape insiste pour que ce dimanche donne la tonalité et éclaire tous les autres dimanches de l’année … mais à ne lire que ce troisième paragraphe on risque de manquer ce qui explique la décision du Pape et qui, de fait, est le cœur de son message.

Au fond, il veut nous parler de notre bonheur, de notre salut.

Pour lui, Dieu nous appelle au bonheur par le Christ : la Parole éternelle de Dieu est devenue en Christ une parole humaine, située, datée, comme toute parole humaine … mais une parole qui peut donner à celui qui l’écoute le sens de sa vie.

Cette Parole, nous la connaissons par la Bible, toute l’Ecriture devient Parole lorsque dans l’Esprit, nous écoutons le Christ nous parler par elle … lorsque silencieusement, par l’Ecriture, le Christ s’introduit dans le dialogue de soi-même avec soi-même, dans le dialogue communautaire et dans le dialogue avec le monde. Alors la Parole trace un chemin vers Dieu, et de fraternité dans la communauté et pour le monde.

La question de fond est de savoir ce que nous faisons de la Bible.

On aurait aimé que le style du Motu Proprio soit davantage celui du Pape. On aurait eu le droit à des invitations à ne pas se servir de la Bible comme d’un piédestal ou comme d’une arme … et de ne pas l’étudier comme on dépèce un cadavre.

Mais le texte va à l’essentiel en invitant chaque chrétien à devenir un familier de la Bible, à l’étudier, à la respecter, à la lire dans la communauté ecclésiale, à la méditer, à en faire la source d’inspiration de la catéchèse, de la vie sociale, de la vie pastorale.

Mais le texte va à l’essentiel en invitant chaque « éducateur » à rendre la Bible accessible (ce n’est pas un hasard si ce texte a été publié le jour de la Saint Jérôme, grand traducteur de la Bible).

Mais le texte va à l’essentiel en liant Ecriture Sainte et Sacrement … et en soulignant que Parole et Sacrement font de la communauté le Corps du Christ.

Ce Motu Proprio est une belle méditation qui reprend et actualise Dei Verbum et le Synode de 2008. Il s’appuie sur de nombreuses pages bibliques (Néhémie, Emmaüs, Lettre à Timothée) comme pour suggérer que la meilleure manière d’apprendre à lire la Bible est de la lire … et d’entendre la Vierge Marie – elle qui savait écouter la Parole – nous dire : « Faites tout ce qu’il vous dira. »

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