L’Amazonie brûle !

L’Amazonie est en feux. Elena Lasida, chargée de mission  » Écologie et société » à la Conférence des évêques de France (CEF) revient sur ce « désastre écologique » que connait cette région depuis quelques semaines.

08 octobre 2011 : Elena LASIDA, économiste. Les Etats généraux du Christianisme, Université catholique de Lille (59), Lille, France

Depuis une quinzaine de jours la forêt amazonienne est en flammes. Ce désastre écologique vient s’ajouter à la fonte exceptionnelle des glaces du Groenland, aux incendies géants en Sibérie, à la mousson mortelle en Inde, à la sécheresse qui accable la forêt française… Toutes ces catastrophes viennent confirmer, s’il en était encore besoin, que le changement climatique n’est pas une hypothétique menace pour les générations futures, mais une réalité déjà pour aujourd’hui.

L’Amazonie, considérée le poumon de la planète, est en train de suffoquer. Elle fait entendre plus que jamais, avec un silence étourdissant, la « clameur de la terre » dont le Pape François se fait l’écho dans l’encyclique Laudato Si’. Or le Pape nous dit clairement que la « clameur de la terre » et la « clameur des pauvres » est un seul et même cri. Et ceci non seulement à cause des conséquences directes sur les populations habitant la forêt, mais aussi parce que ces manifestations extrêmes sont le résultat de la « culture du déchet » qui caractérise notre mode de vie actuel et nos modèles économiques dominants.

Le CELAM, Conseil Episcopal Latino-américain, s’est fait également écho de ce cri de la terre, et adresse un appel de survie autant aux gouvernements des pays plus directement concernés – le Brésil et la Bolivie – comme à la communauté internationale, soulignant l’effet néfaste de cet incendie pour toute la planète.

Cette catastrophe arrive, d’une part, au même moment que la réunion du G7 à Biarritz, et d’autre part, à la veille du synode de l’Amazonie convoqué par le Pape François. Deux rencontres majeures qui, à des niveaux différents, pourraient aider à accélérer le changement de paradigme dont notre planète a besoin. Espérons que les uns et les autres sauront entendre ce cri déchirant de la Création toute entière, et le transformer en « douleur d’enfantement » d’une terre nouvelle !

Elena Lasida – Chargée « Ecologie et société » à la CEF

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