Le cinéma des prêtres à Lyon

Brac de la Perrière Thierry - Lyon

Dans le cadre de l’Année sacerdotale, un festival sur la figure du prêtre au cinéma aura lieu dans le diocèse de Lyon du 23 avril au 6 juin 2010. Pour Mgr Thierry Brac de la Perrière, évêque auxiliaire de Lyon, et responsable du festival, c’est l’occasion d’un dialogue entre l’Eglise et la société.

 
A quel public s’adresse cette initiative ?

Deux réseaux de diffusion se rejoignent pour relayer l’information. Pour les salles, la campagne s’est faite auprès du public habituel, avec l’impératif de boucler le budget. En parallèle, nous nous appuyons sur le réseau des paroisses. Le dialogue se fait avec la salle et le curé de la paroisse.
Ce festival n’est pas une mission d’évangélisation. Je parlerais plutôt d’un lieu de dialogue entre l’Eglise et la société autour de la figure du prêtre. C’est une bonne occasion de parler du prêtre autrement que par le prisme des scandales actuels.

Comment est né ce projet ?

L’originalité de ce festival est de donner à l’Année Sacerdotale une dimension culturelle.
L’initiative a été présentée par le Conseil Pastoral diocésain au début de l’Année du Sacerdoce. Lorsque nous avons réfléchi à la mise en œuvre de l’Année Sacerdotale dans le diocèse de Lyon, en juin 2009, cette idée a été adoptée avec enthousiasme.
Quelques spécialistes du cinéma se sont joints à moi et m’ont proposé une liste de films, en détaillant leurs caractéristiques. Nous avons ensuite présenté cette liste aux salles associatives du diocèse par le moyen du GRAC, Groupement Régional d’Actions Cinématographiques, qui fédère et soutient les initiatives des salles associatives. En définitive, ce sont les salles qui ont choisi. Il fallait qu’elles aient envie de diffuser ces films. Ce sont elles qui s’engagent financièrement. Le choix s’est donc naturellement porté vers des films assez connus.

Comment s’est fait le choix des films ?

Le choix des films est d’abord un choix de qualité : des films intéressants, qui sont presque tous primés, et qui soient susceptibles d’être projetés par des salles n’ayant pas particulièrement d’intérêt à servir l’Eglise.
Il ne s’agit pas de portraits de prêtres ni de films sur le sacerdoce. L’idée est plutôt de présenter différentes facettes de la vie du prêtre : à travers le ministère de la confession, par exemple, ou l’œuvre sociale, dans Hiver 54, ou encore la vie de célibataire, avec Raining stones, de Ken Loach (1993). Nous n’avons pas souhaité aborder des sujets trop polémiques qui dégradent l’image du prêtre. Sans tomber dans l’excès inverse, qui serait de montrer uniquement des images positives du prêtre. Ce festival permet aussi de rendre compte de la perception du prêtre dans la société.

 

Le festival en pratique

Les propositions cinématographiques sont très variées. Qu’il s’agisse de portraits (« Hiver 54 », un film sur l’abbé Pierre de Denis Amar (1989) ou « Léon Morin prêtre », de J.-P. Melville, en 1961), de fictions historiques (« Au revoir les enfants », de Louis Malle, en 1987), ou bien de situations pastorales (« La Messe est finie », de Nanni Moretti, 1986), ils sont autant d’occasions de réfléchir sur la manière dont le cinéma aborde la figure du prêtre. Au total, 6 films seront projetés dans 6 salles différentes.

Dans plusieurs salles, les projections seront suivies d’un débat animé par des spécialistes du 7e art, en présence de Mgr Brac de la Perrière, responsable du festival. Le projet a été généralement bien reçu dans les salles. L’une d’elles a souhaité que le débat soit co-animé par un chrétien et un non-chrétien, afin de permettre un dialogue ouvert.

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