1859… Il y aura cent cinquante ans le quatre août prochain, disparaissait l’humble curé de la paroisse d’Ars-sur-Formans, né le huit mai 1786 à Dardilly, près de Lyon. De nombreuses célébrations commémorent l’évènement et ce prêtre à la sainteté rayonnante et à la bouleversante humanité. Lui qui se considérait comme un pauvre instrument entre les mains de Dieu mais auprès de qui des dizaines de milliers de personnes vinrent chercher réconfort, pardon et soutien.

À quelques semaines de « l’année sacerdotale » annoncée par le pape Benoît XVI, il nous est bon de rappeler combien Jean-Marie Vianney, ce pasteur hors normes dont le ministère eut et garde un impact universel, nous reste proche et nous aide à comprendre l’importance et la fécondité du ministère des prêtres aujourd’hui. Lui que le pape Pie XI déclara en 1929 « patron de tous les curés de l’Univers » peut être considéré, dans les temps difficiles que nous vivons, comme un exceptionnel témoin de la force et de la pertinence du christianisme aujourd’hui.

Cet homme dont la vie allia constamment une foi démesurée et des épreuves de toutes sortes nous laisse un tel héritage d’amour, de résistance spirituelle, de courage et d’énergie évangélique, que nous pouvons considérer son œuvre de prêtre à la fois comme une voie tracée et un appel à dépasser aujourd’hui nos fragilités et nos tentations de repli, de fatalisme ou de découragement.

Le ministère du curé d’Ars a traduit en son temps et nous rappelle aujourd’hui la véritable responsabilité chrétienne directement reliée à la tradition apostolique : annoncer et donner Dieu par un témoignage de vie, par la célébration sacramentelle et la transmission d’une expérience spirituelle qui font de la foi une source intarissable de confiance et de joie, en révélant le sens profond de toute existence.

Par la vie entière de saint Jean-Marie Vianney, l’appel du Christ, tant de fois répercuté par les saints et les communautés chrétiennes, nous rejoint de plein fouet en sa vérité et sa profondeur. Le saint d’Ars l’a transmis à des générations entières et il continue de nous y rendre attentif, lui, le veilleur dont la vie réalisa la décision du prophète : « Je vais me tenir à mon poste de garde, je vais rester debout sur mon rempart, je guetterai pour voir ce qu’il dira » (Ha 2,1).

Si le saint curé d’Ars est un modèle pour tous les prêtres du monde aujourd’hui, c’est – au-delà bien sûr du contexte qui était le sien et qui n’est plus le nôtre – par sa disponibilité totale à la mission et son lien permanent au Christ : « Le prêtre – disait-il – n’est pas prêtre pour lui… Il n’est pas pour lui, il est pour vous ! »