Quatre-vingt-treize CH’TIS chez les KIWI

En Nouvelle-Zélande, à Cambridge, une « JOURNÉE de la MÉMOIRE » inoubliable

Il y a dans le diocèse de Cambrai une petite ville, fortifiée par Vauban, Le Quesnoy. Occupée par les Allemands pendant la guerre de 1914, elle fut libérée par de jeunes Néo-zélandais QUATRE JOURS AVANT L’ARMISTICE. Quatre-vingt-treize d’entre eux furent tués.
Ils avaient l’âge des quatre vingt-treize jeunes ch’tis venus pour les JMJ. Il y avait une belle occasion de leur rendre hommage.

Nous nous sommes rendus à Cambridge. Tous vêtus d’un T-shirt blanc portant leurs quatre-vingt-treize noms. Sous un grand « MERCI-THANKS ». Dans l’église anglicane qui nous accueillit, surprise : un vitrail représentant les fortifications de Le Quesnoy, dessinant les jeunes soldats prenant d’assaut la ville en grimpant des échelles… Emotion : quelques membres de leurs familles étaient là, me confiant des fougères (l’emblème de la Nouvelle-Zélande) à mettre sur leur tombe au retour dans le Nord. Prière : une prière intense avec le vicaire général du diocèse, le pasteur anglican, les trois prêtres de Lille, Arras, Cambrai, le député et le maire de la ville. Chaque jeune du Nord venant planter un cierge dans une vasque de sable. Et puis après, un silence impressionnant, chaque jeune se levant un à un à la lecture des quatre-vingt-treize noms.

Je me souviens d’avoir dit : « Ils avaient votre âge. Ils sont venus de l’autre bout du monde chez nous. Ils ne savaient ni le français, ni l’allemand, ni vraiment pourquoi nous nous battions. Ils avaient l’âge de rire, d’aimer, d’imaginer, de construire, et ils ont donné leur vie pour nous, quatre jours avant la fin de la guerre… »

Nous ne sommes pas à la veille d’oublier cette journée-mémoire, trois jours avant d’arriver à Sydney !

François GARNIER
Archevêque de Cambrai

Le 31 juillet 2008