Veiller dans la paix pour la famille
Le but des veilleurs est de « venir en paix défendre le droit des enfants à grandir dans l’amour complémentaire d’un père et d’une mère », lit-on sur leur page Facebook. Avec pour hymne commun « L’espérance », les veilleurs, en majorité des jeunes, sont présents sur 83 villes de France et touchent d’autres pays comme l’Angleterre, la Belgique ou Israël.
Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, qui a pu échanger avec des veilleurs, a été impressionné par la démarche de ces groupes qui ne revendiquent pas l’étiquette catholique. « Ce sont des jeunes très responsables dans ce débat et ce combat pour le mariage et la famille. Ils montrent par leur non-violence une expression de leur réflexion profonde qui indique une liberté de conscience ».
L’aspect spirituel n’est donc pas la préoccupation première de ces jeunes. « Chez les croyants, cette résistance est forcément liée à la vie spirituelle mais la morale est d’abord humaine », affirme Anne. « Cela touche des personnes de milieux divers. Tout le monde peut venir s’asseoir » confirme Hélène, jeune professionnelle à Poitiers. Pour Isaure, étudiante à Rouen : « Pas besoin d’être catholique pour comprendre que c’est avant tout pour le bien de l’enfant ».
Devenir homme de conscience
« Ces veilleurs expriment par leur attitude très digne un éveil, un réveil de la conscience, ajoute Mgr Aillet. Beaucoup de ces jeunes souffrent dans leur vie personnelle, dans une société profondément blessée dans le domaine de la famille, du mariage. Cette jeunesse montre bien qu’elle a besoin d’adultes qui incarnent une figure de la paternité ».
Il estime que le devoir de l’Eglise est d’accompagner spirituellement ceux qui sont catholiques en les incitant à se former dans l’action sociale, culturelle, politique, « pour être les futurs cadres de la société ».
Mobilisées sans interruption depuis le 21 avril dernier, les « mères veilleuses » s’élèvent « contre l’homophobie, les violences faites aux enfants et la marchandisation du ventre des mères ». Elles défendent la filiation humaine.
A Paris, où Caroline et Marie-Gabrielle ont lancé cette initiative, des mères se relaient pour permettre la présence de dix d’entre elles, nuit et jour, en un lieu symbolique. Ce nombre « permet aux gens de venir nous parler », explique Marie-Gabrielle. Notre but est d’« éveiller les consciences » et d’apporter « protection et douceur » car « la mère est éducatrice. » Les mères veilleuses sont catholiques, musulmanes ou non croyantes. Elles portent une écharpe blanche comme les élus. Cette banderole, « qui passe par le coeur », symbolise « le sens de l’engagement pour le bien commun ».