République centrafricaine : A qui profitent les violences contre l’Église ?

A qui profitent les violences contre l’Église ? C’est la question que se posait la Conférence épiscopale de Centrafrique le 30 juin 2018, à la fin d’un communiqué qui dénonce l’assassinat par des membres d’un groupe armé de l’abbé Firmin Gbagoua, vicaire général du diocèse de Bambari (République centrafricaine).

21 novembre 2016 : Des fidèles venus de Centrafrique lors de la veillée de prière pour la paix, organisée par la communauté de Sant' Egidio dans la basilique Sainte-Marie-du-Trastevere à Rome, Italie. November 21, 2016: Faithful from Central African republic are praying during a vigil for peace promoted by the Community of Sant Egidio in Santa Maria in Trastevere in Rome, Italy.

Selon Mgr Nestor Désiré Nongo-Aziagbia, vice-président des évêques de Centrafrique, il s’agit clairement d’un assassinat ciblé envers ceux qui dénoncent les groupes armés. L’abbé Firmin était l’un des acteurs de la recherche du dialogue entre les communautés impliquées dans les violences.

La République Centrafricaine connait une nouvelle situation de crise depuis la prise du pouvoir en 2013 par les rebelles Selekas, miliciens majoritairement musulmans. Ils ne sont plus au pouvoir depuis les élections de 2016 mais continuent à tenir une bonne partie du pays par le biais de l’Union pour la Paix en Centrafrique. On trouve en face d’eux d’autres milices dont les anti-Balakas, majoritairement chrétiens. Actuellement ni l’État ni la mission de l’Onu n’arrivent à les contrôler.

Pour comprendre la situation de la Centrafrique, on peut relire l’intervention du Père Joseph Tanga-Koti, secrétaire général de la conférence épiscopale centrafricaine, lors de la Journée Afrique du 11 juin 2018 à la Conférence des Évêques de France.

Annie Josse, Service national de la Mission Universelle de l’Eglise

Lettre de Monseigneur Georges Pontier, Archevêque de Marseille et Président de la Conférence des évêques de France (CEF) à Mgr Bertrand-Guy-Richard Appora Ngalanibe, évêque de Bambari (RCA).

Paris, 9 juillet 2018

Excellence, Cher Père,

Mgr Georges PontierAlors que le message du 24 juin de votre assemblée plénière, réunie à Berbérati, rappelait les souffrances vécues ces dernières années et particulièrement dans les assassinats de plusieurs prêtres, vous invitiez la communauté chrétienne et les hommes et femmes de bonne volonté avec force « Ayez toujours en main le bouclier de la foi » pour continuer la reconstruction du pays.Quelques jours plus tard, une fois de plus, votre diocèse était touché par l’assassinat de votre vicaire général, Mgr Firmin Gbagoua. Au nom de l’Église qui est en France et en mon nom propre, nous nous associons à cette nouvelle épreuve pour votre diocèse et à votre deuil.

Au nom des liens qui nous lient à l’Église de Centrafrique par l’histoire, la vie missionnaire et l’accueil de frères prêtres venus chez nous pour servir en pastorale, pour étudier ou pour se refaire une santé, je veux vous assurer de notre communion dans la prière, de notre attention à ce que vivent votre épiscopat et votre Église. Nous partageons pleinement vos affirmations « qu’Il n’y a pas de réconciliation ni de développement durable sans justice et que la mise en œuvre d’une justice forte est garante du droit pour les victimes. Pour nous croyants, elle passe aussi par l’approfondissement de la foi, la prière, l’amour et le pardon ».

A vos côtés et dans l’espérance, nous savons que le sang versé est source de vie nouvelle dans le Christ. Que le courage qui est le vôtre porte du fruit dans votre Église et pour votre pays. En communion fraternelle,

Monseigneur Georges Pontier, Archevêque de Marseille et Président de la Conférence des évêques de France.

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