Une journée Afrique sur les transitions démocratiques et l’engagement de l’Église
Ce lundi 11 juin aura lieu dans les locaux de la Maison des Evêques à Paris, une « journée Afrique » sur le thème : Transitions démocratiques en Afrique : l’engagement de l’Eglise. Plus de 80 personnes se sont inscrites pour y participer. Le Père Antoine Sondag, directeur du Service national de la Mission universelle de l’Eglise (SNMUE) explique les objectifs et les enjeux de cette journée.
Les objectifs de la journée se résument en quatre mots : information, formation, animation et entretien d’un réseau de partenaires.
Information. Il faut assurer un travail de veille sur l’Afrique. Suivre l’actualité. Saisir les dynamiques qui sont à l’œuvre sur le continent. Sans quoi les éruptions de violence (RCA début mai, ou Congo RD régulièrement…) paraissent inexplicables comme des météorites tombés du ciel… Il faut suivre les processus électoraux sans problème (Zimbabwe, Mali) pour mieux comprendre les processus électoraux chaotiques, violents ou truqués (Burundi, Congo RD…). On ne peut se contenter de lire les articles dans les journaux qui, chacun le sait, ne parlent que des trains en retard et jamais de ceux qui arrivent à l’heure.
Formation. Cette journée d’étude est aussi une journée de formation pour tous ceux qui y participent, au titre de leurs responsabilités dans une ONG, une association de solidarité ou de défense des droits de l’Homme, une congrégation religieuse, etc… La journée a été organisée et préparée par les « équipes Afrique » de plusieurs associations et elle leur servira de formation. Mieux comprendre les transitions démocratiques, saisir les facteurs favorables à de telles transitions, repérer les blocages dans la transition démocratique ou pacifique, comprendre les forces dans l’Église (les Églises ?) qui penchent dans un sens ou dans l’autre, soutenir les acteurs de paix sur le terrain…
Animation. Les « amis de l’Afrique » sont nombreux à Paris : membres de l’une des diasporas africaines en France, associations (confessionnelles ou non) d’amitié, de solidarité avec tel ou tel pays du continent, congrégations religieuses présentes en Afrique (et à Paris), ONG, anciens expatriés, missionnaires, religieux/ses de retour en France, journalistes, etc… Pour que ce réseau soit utile, entre en relation et en interaction, il lui faut, de temps à autre, se rencontrer, échanger, que les membres se connaissent, éventuellement s’engagent dans des projets communs (voir la plateforme Tournons la page)
Entretien d’un réseau de partenaires. Le SNMUE à lui seul ne dispose pas des moyens nécessaires pour assurer un suivi et une veille sur toute l’Afrique, tous les pays et toutes les thématiques. Ce n’est d’ailleurs pas sa tâche ni son objectif. Mais en lien avec tous ces « partenaires Afrique » cités plus haut, il est possible de réunir un ensemble de compétences et de sensibilités qui permettent d’entretenir une sollicitude active pour le continent et ses populations. De s’intéresser à l’Afrique pour elle-même. Non pas pour de mauvaises raisons : par peur (l’Afrique est un continent avec des populations pauvres qui ne demandent qu’à émigrer en Europe) ; ou par intérêt (l’Afrique comporte de formidables opportunités d’investissement, il y a en Afrique un milliard d’habitants-consommateurs).
Ne pas instrumentaliser l’Afrique. S’intéresser à l’Afrique. Aimer l’Afrique, pour elle-même et pour ses peuples.