Cinquante années de volontariat au service du développement intégral
À l’occasion de son cinquantième anniversaire, la Délégation catholique pour la coopération (DCC) organise un une session de clôture pour la Journée Internationale des Volontaires. Arnoult Boissau, président de la structure depuis mai 2017 revient sur cette année et sur les projets futurs de l’association. Interview.
La Délégation Catholique pour la Coopération (DCC) célèbre ses 50 ans d’existence. Quel regard portez-vous sur l’année écoulée ?
La DCC vient de vivre une année exceptionnelle ! Cinquante ans est un âge que nous pouvons qualifier de mûr. Cette étape nous permet de faire un d’arrêt sur images, de mesurer le chemin parcouru depuis 1967 et surtout voir l’évolution de la structure. La Délégation catholique pour la coopération est en effet un outil de l’Église de France qui rayonne au plan international. Son cœur de métier est de permettre à de jeunes coopérants de vivre un temps de volontariat. Nous leur offrons la possibilité de vivre une expérience culturelle de découverte.
Le volontariat a évolué en 50 ans. Quelles sont les besoins ?
A l’origine, la création de la DCC permettait à des diocèses de pays du sud de palier à l’absence de compétences dans certains domaines notamment dans l’enseignement. Les besoins sur le terrain ne sont aujourd’hui plus les mêmes. En 2017, la diversité des demandes émane toujours des églises et des diocèses mais émerge également de la société civile. Les situations sont tellement variées entre l’Amérique latine, l’Asie, l’Afrique ou le Moyen Orient que nous devons être à l’écoute de la respiration du monde pour nous adapter.
Les formes de volontariat sont diverses et répondent à de multiples enjeux permettant différentes formes d’engagement…
La DCC doit s’adapter aux évolutions sociétales et être à l’écoute des candidats pour leur proposer des missions en adéquation avec leurs compétences et leur disponibilité. C’est pourquoi la durée des missions s’adapte aussi aux difficultés que rencontrent les jeunes à s’insérer dans le monde professionnel. La création du contrat de volontaires en mission solidaire long de 3 à 6 mois a permis de mieux répondre à l’offre de service. L’expérience DCC convient à des jeunes de plus en plus en recherche de sens. Une expérience de quelques mois ou de quelques années à l’international peut ainsi répondre à une certaine fraction de la jeunesse.
Les 50 ans de la DCC se clôture par le colloque du 5 décembre : « À la rencontre du monde : l’avenir du volontariat en débat » ? A qui cela s’adresse-t-il ?
Ce colloque s’adresse à un large public, à tous celles et tous ceux qui sont actifs dans le volontariat : les services de l’État, les Organisations non gouvernementales (ONG), les associations et les collectivités qui travaillent dans les relations Nord-Sud… mais aussi des structures comme la Coopération décentralisée qui s’engage au niveau des collectivités et qui ont des actions de développement.
La DCC vient de mettre en place un partenariat de réciprocité dans la coopération internationale…
C’est la grande nouveauté de l’association. Nous accueillons depuis octobre sept volontaires du Togo, du Pérou et du Vietnam qui vont passer neuf mois dans deux structures : l’Arche de Jean Vanier et le CCFD-Terre solidaire. L’Arche qui accueille déjà cinq volontaires permettra aux jeunes de vivre des expériences liées au handicap, à la culture ou à la diversité sociale. CCFD-Terre solidaire recevra deux volontaires pour des actions de sensibilisation et de solidarité internationale. Nous devrons réaliser une évaluation du projet d’ici un an.
Si le volontariat international de réciprocité existe en France depuis 2012, et a permis à trente volontaires d’inaugurer ce premier programme expérimental, c’est grâce à l’action du service civique. Ce dispositif a mis en place un cadre juridique adapté pour les volontaires de réciprocité qui viennent de pays du sud.
Quelles sont les freins et les clés de la réussite à l’exercice de la réciprocité Sud-Nord ?
Nous ne devons pas développer uniquement un axe Nord-Sud mais aussi un axe Sud-Nord. Permettre à des jeunes de pays du sud de venir vivre des expériences au sein de structures associatives était une initiative attendue. L’objectif est qu’ils partagent leur culture avec les Français mais qu’ils entrent dans une logique d’apprentissage pour repartir ensuite dans leur pays et s’engagent dans des dispositifs pour faciliter l’émergence d’associations dans la société civile et aussi créer des liens avec la France.
Une campagne de financement participatif (crowfunding) sur HelloAsso vient d’être lancée. Quel est son objectif ?
Notre objectif est d’atteindre 6000 euros. Nous avons déjà récolté 4200 euros soit 70% du financement total. Nous avons besoin d’élargir nos sources de financements et d’avoir une meilleure visibilité à travers les actions que nous menons. L’idée est d’utiliser de nouveaux outils pour que la Délégation catholique pour la coopération développe sa communication, ainsi que la sélection et la formation des candidats. Le financement participatif permettra de toucher un public plus large que nos donateurs classiques.