Mgr Bouilleret : « Le Pape nous invite à la confiance »

Remise du pallium par François aux archevêquesDimanche 29 juin 2014 le Pape François a remis le pallium à vingt-quatre nouveaux archevêques métropolitains de vingt-et-une nationalités différentes. Mgr Jean-Luc Bouilleret, archevêque de Besançon, en faisait partie. Il revient sur une cérémonie marquée par des messages forts du du Pape. Propos recueillis par E. Nghiap.

Quelle était l’ambiance à Saint-Pierre de Rome lors de la remise du pallium ?

La remise du pallium s’est déroulée le 29 juin, jour de la Saint Pierre et Paul. C’est aussi la fête de la ville de Rome, qui tombait cette année un dimanche. De très nombreux pèlerins étaient présents dans la basilique Saint-Pierre. L’ambiance était recueillie, joyeuse, sereine mais aussi marquée par une certaine gravité pour les vingt-quatre archevêques métropolitains qui ont reçu le pallium ce jour-là.

Comme depuis plusieurs années, Bartholomée Ier, patriarche de Constantinople, était représenté par le métropolite Pergame Ioannis, symbole fort d’un temps d’ouverture à l’ensemble des croyants et à l’œcuménisme. Un événement d’autant plus marquant pour l’Église que de nombreuses ordinations ont lieu le jour de la fête de Saint Pierre et Paul. Ces deux saints sont deux piliers de la vie ecclésiale. Et pour la première fois, j’ai vu la statue de Saint Pierre, dans la basilique, habillée de rouge, une manière de marquer encore plus profondément cette célébration.

Quel a été le message du Pape François aux nouveaux archevêques ?

J’ai été très marqué par l’interpellation du Pape aux évêques lorsqu’il a dit : « Chers frères évêques, avons-nous peur ? De quoi avons-nous peur ? Quels sont les refuges que nous cherchons ? ». Cette interpellation nous invite à témoigner avec force et à ne craindre aucun pouvoir de ce monde à la manière de Saint Pierre et de Saint Paul. « Cherchons-nous les gratifications et les reconnaissances ? […] Chers frères évêques, où cherchons-nous la sécurité ? » : ces mots du Saint-Père sont pour moi pleins de sens.

La charge épiscopale implique des moments plus compliqués que d’autres. La question de la peur est une belle question pour un évêque. Elle amène chaque pasteur à se questionner sur la grâce du courage : le courage de prendre des décisions parfois difficiles puis de les assumer.

Ce qui m’a également marqué dans l’homélie du Pape c’est lorsqu’il nous a appellé à la confiance en Dieu : « notre vrai refuge est la confiance en Dieu ». Derrière, j’y vois une invitation à la prière, d’un temps en cœur à cœur avec le Seigneur. Enfin, j’en retire aussi l’invitation du Christ à le suivre comme il a appelé Pierre : « Suis-moi malgré les difficultés ». Pour moi il est important d’entendre chaque jour le Seigneur nous dire « n’aie pas peur, suis-moi ». Nous devons lui faire confiance.

Avez-vous pu échanger avec le Pape François avant ou après la remise du pallium ?

Une demi-heure avant la célébration, le Pape s’est brièvement entretenu avec chacun des vingt-quatre nouveaux archevêques. Nous nous présentions et échangions quelques mots très rapidement. Au-delà de ça, je n’ai pas eu de réelle discussion avec le Pape. Il a tout de même pris un peu plus de temps pour parler avec certains archevêques de pays d’Afrique et d’Orient comme le Nigéria ou le Pakistan où la situation des chrétiens est difficile. Il a vraiment tenu à assurer les Églises de ces pays de tout son soutien et de sa prière au travers de leurs nouveaux archevêques.

Que représente cette distinction pour vous ?

Lors de la célébration, chaque archevêque métropolitain exprime sa fidélité par les mots : « moi, archevêque de… je serai toujours fidèle et obéissant au bienheureux Pierre Apôtre, à l’Église Sainte apostolique de Rome, au Pape et à tous ses successeurs ». J’y ai ressenti une forme de proximité avec le Pape. Une proximité physique car nous nous retrouvions en face à face mais également dans la responsabilité de l’Église. Il y avait une communion d’autant plus forte qui en ressortait. La remise du pallium est pour moi un appel à bâtir une Église unie avec mes frère évêques de province et aussi une marque de confiance de la part du Saint-Père.

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