Le travail esclave

Le Brésil est devenu la nouvelle ferme du monde. D’après les économistes, le pays pourrait devenir le premier producteur agricole du monde d’ici dix ans. Cette performance ne doit pas faire oublier les conséquences qui en résultent pour les petits paysans et les paysans sans terre, victimes de l’extension des grandes propriétés. Ils gênent. On les fait travailler en situation d’esclavage. On les assassine s’ils se défendent. L’Église brésilienne a pris comme thème de la campagne de carême 2014 celui de la « lutte contre toute forme d’esclavage ».

Le trafic de drogue

Le pays n’échappe pas à cette tragédie mondiale. Dans beaucoup de quartiers populaires des grandes villes, ces « périphéries », dont parle le Pape François, les trafiquants de drogue font la loi. Les jeunes sont pris dans ces trafics qui déstabilisent la société. La police de l’État essaie, souvent en vain, d’éradiquer ces pratiques. Les communautés paroissiales proposent en alternative, pour résister, des rencontres de prière et de réflexion.

Des progrès économiques et sociaux

Depuis une dizaine d’années, l’économie informelle et le chômage diminuent. L’État a voté des aides en faveur des plus démunis. Les taux d’alphabétisation des enfants et des jeunes augmentent et l’on ne rencontre presque plus de gamins qui vivent dans la rue. Une grande partie des jeunes accède désormais à l’enseignement secondaire. L’État cherche aussi à démocratiser l’accès à l’enseignement supérieur. Les familles vivent mieux et consomment davantage.
Le pays, 17 fois la France est immensément riche. La question demeure de la répartition équitable de cette richesse entre toutes les couches de la population.

Des progrès au niveau de la santé, mais taux d’homicides important

Un signe : c’est l’espérance de vie qui atteint en moyenne les 74 ans et même 80 ans pour les femmes. Cette différence entre les sexes peut s’expliquer par un taux d’homicides encore très fort parmi les hommes. C’est un des fléaux du pays, il touche en priorité la tranche d’âge des 15 – 30 ans.

Un pays ouvert à l’avenir

Le Brésil a le moral et sent l’avenir ouvert devant lui, du fait d’une décade de croissance économique et sociale, pendant que l’Europe se débat avec le ralentissement économique et des mesures d’austérité. La petite classe moyenne commence à émerger. Une dynamique s’est mise en route.
Au plan ecclésial, la grande Conférence des évêques de tout le continent latino-américain qui a eu lieu à Aparecida en 2007, a relancé l’élan de la Mission, que ce soit dans le cadre des Communautés ecclésiales de base (CEB) ou dans celui des mouvements charismatiques. Les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) (2013) ont redynamisé l’Église catholique et attiré l’attention du monde sur le pays.

Bertrand Jégouzo
Pôle Amérique Latine
Service National de la Mission Universelle de l’Eglise (SNMUE)