« Sans-papiers » : « Nous avons accueilli et assisté »

Au moment où se déroule le transfert vers les hôpitaux de 7 étrangers « sans-papiers » grévistes de la faim du couvent Saint-Paul des Dominicains de Bordeaux, nous, archevêque, prieur des Dominicains, délégué à la Pastorale des migrants, nous n’avons ni à nous opposer ni à nous interposer.

Nous rappelons la durée de cette grève : 69 jours. Il revient aux pouvoirs publics d’intensifier la prise en charge humanitaire et sanitaire de ces personnes. 10 d’entre elles « régularisables » qui étaient restées solidaires du mouvement ont cessé la grève de la faim il y a 11 jours. Les 10 autres grévistes de la faim reçoivent aujourd’hui l’assurance de pouvoir rester sur le territoire français jusqu’à leur rétablissement physique. Leur prise en charge hospitalière intervient dans ce contexte.

Quant au débat politique et aux décisions qu’il entraîne, il revient aux partis politiques, au Parlement et au Gouvernement de les organiser. Nous, religieux, avons accueilli et assisté. Nous ne faisons pas les lois. Nous ne décidons pas de la façon dont elles sont appliquées. Nous avons tout tenté pour que la détresse de ces 20 hommes, parmi des dizaines de milliers d’autres, soit mieux prise en compte par notre Pays.

Bordeaux, le 18 novembre 1998

Cardinal Pierre EYT, Archevêque de Bordeaux

Frère Jean-Pierre ARFEUIL, Prieur des Dominicains de Bordeaux

Père Francis BACQUEYRISSES, Délégué à la Pastorale des migrants