Le couple, la famille, l’entreprise… et nous
Absentéisme, soucis de santé, démotivation et baisse de performance… nos problèmes personnels ont des conséquences économiques pour les entreprises. Jean-Eudes Tesson, président du CLER Amour et Famille, lui-même dirigeant d’entreprise, donne quelques chiffres : 60 % des cadres parisiens sont divorcés. Le taux grimpe à 80% pour les cadres supérieurs.
Avec pour mission « l’épanouissement relationnel, affectif et familial de toute personne, jeune ou adulte, en couple ou non », le CLER a acquis une véritable expertise dans la manière d’aborder les difficultés familiales. Conseillers conjugaux, monitrices en régulation naturelle des naissances et responsables d’équipe de l’association catholique écoutent, orientent, accompagnent les couples, les enfants et les jeunes. Pour Jean-Eudes Tesson, tout homme recherche fondamentalement le bonheur. Son analyse est simple : quelqu’un dont la vie de famille est équilibrée sera efficace au travail. Et réciproquement, un salarié épanoui rayonnera dans sa famille. On sent de sa part la volonté d’aider l’homme à unifier sa vie.
D’où le désir de lier difficultés personnelles et enjeux de société à travers la question posée par le colloque du 15 novembre : « Jusqu’où les entreprises peuvent-elles s’impliquer dans la sphère privée de leurs salariés ? » Mais les entreprises s’intéressent-elles à eux ? Plusieurs intervenants témoigneront d’expériences originales en France et à l’étranger.
« Des acteurs a priori éloignés » autour de la même table
Outre le thème, l’intérêt du colloque est d’avoir réuni autour de la même table « des acteurs a priori éloignés » : les Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (EDC), le Mouvement Chrétien des Cadres et dirigeants (MCC), la Jeunesse Chrétienne Ouvrière (JOC), l’Action Catholique Ouvrière (ACO) et la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens (CFTC). La problématique socio-économique permet « une convergence de vues et une même approche de la part de partenaires qui ont en commun d’être chrétiens. On peut avoir une approche chrétienne universelle » se félicite Jean-Eudes Tesson. Premier fruit de cette rencontre ? Un temps de prière où cadres et ouvriers ont prié d’un seul cœur.
Crise de nerf à la pause café entre collègues ? Epanchement dans le bureau de son supérieur hiérarchique ? Pour former les cadres et les managers à l’écoute, le CLER a monté, en juin 2008, une structure dont les services s’adressent aux entreprises et qui s’appuient sur sa pédagogie et ses compétences.