Portes ouvertes sur la solidarité à Paris

Du 24 au 29 novembre, les parisiens sont invités à pousser la porte des centres d’accueil et d’hébergement des personnes en difficulté. Des animations sont programmées toute la semaine. On recrute des bénévoles !

A l’initiative du vicariat à la solidarité du diocèse de Paris et dans la dynamique du « Festival de la charité » qui a eu lieu fin janvier 2008, ces premières portes ouvertes veulent nourrir la réflexion des parisiens et les inviter à se mobiliser.

Trois associations attendent les visiteurs cette semaine : le Secours catholique, les cités du Secours Catholique et l’association Aux Captifs la libération. Exposition de peintures d’un ancien hébergé, soirées débats ou encore atelier couture sont quelques-uns des moyens pour découvrir leurs actions de solidarité et les personnes accueillies.

A l’association Aux Captifs la libération, on partage « l’inquiétude générale sur les conséquences du chômage accru », dans le contexte difficile de la crise financière. Pour Aurore de Montalivet, responsable de la communication externe de la structure qui propose accompagnement de jour , tournées de rue et accompagnement social, les « travailleurs pauvres » qui rencontrent des problèmes de logement même en travaillant, sont particulièrement fragiles.

Après ces journées de sensibilisation, elle espère que les parisiens se mobiliseront en paroisse, autour de leur curé. Elle évoque par exemple l’ouverture de salles paroissiales et la mise en place de permanence de bénévoles pour l’accueil. Ce faisant, elle relaie une idée du Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris. « Mais tout est à inventer » assure-t-elle.

Charles Lavaud, Aux Captifs la libération, responsable de secteur, antenne Paris Centre

Charles Lavaud a vu le « ventre » se transformer en « cœur ». Il est depuis trois ans responsable de l’antenne de la rue Saint-Denis, dans le 1er arrondissement de la capitale. Le centre économique de Paris est « un centre qui expulse » ajoute-t-il à propos du quartier des Halles dont les services de sécurité sont omniprésents. Au milieu des 62 millions de passages par an, les personnes de la rue subissent un « effet de gommage ». « C’est de la reconnaissance qu’elles mendient » analyse Charles Lavaud.

Rétrospectivement, il estime que les réponses qui leur sont proposées sont plus adaptées. « Des solidarités se sont réveillées » assure-t-il. Il salue notamment les initiatives de la mairie qui servira en ses murs des repas à partir de décembre. Il cite aussi « la bagagerie », « lieu de stockage » et projet participatif qui implique associations professionnelles, personnes de la rue et bénévoles du quartier.

Aux Captifs la libération est une association missionnée par le diocèse de Paris. Ses antennes entretiennent des liens étroits avec les paroisses. Celle de Paris Centre est rattachée à l’Eglise Saint Leu Saint Gilles. « Le lien avec les paroissiens est important » reconnaît-il. Ils animent par exemple l’accueil lors de la prière de rue mensuelle. Car la structure propose aussi « un espace spirituel ». Une pastorale est animée par les personnes de la rue. En pèlerinage à Lourdes en mai dernier, elles ont rejoint les brancardiers. Leur sensibilité particulière à la souffrance et leur qualité d’écoute ont beaucoup touché.

En ce premier jour de portes ouvertes, l’invitation de Charles Lavaud est simple : « Poser le même regard sur les personnes de la rue que Jésus sur Marie Madeleine ! »

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