Que savez-vous des impacts sociaux et environnementaux de votre jean ? Cet objet de consommation courante est le support pédagogique proposé aux 11-18 ans par le CCFD-Terre Solidaire en 2009. Le cas d’étude donné est celui du Nicaragua et de ses « maquilas », ces usines installées dans des zones dédouanées de taxes, où des ouvrières travaillent à la chaîne pour produire nos pantalons préférés. Exemples d’initiatives pour cette journée « Bouge ta planète ».
 

Ateliers et jeux permettront à plus d’une centaine de Scouts de comprendre l’urgence de la solidarité internationale. Manque d’eau et tâches répétitives à l’atelier de fabrication de jeans pour les plus petits ; cadences intenables et injustices sociales dans le jeu de rôles des 12-14 ans ; réflexions sur les différents types de production (commerce équitable, industriel), de distribution (supermarché) et même de communication, alerteront les plus grands sur les enjeux liés aux modes de consommation.

Si cette journée est devenue un rendez-vous régulier pour les Scouts, c’est notamment grâce à Cécile Albergne, 26 ans, responsable Scout et membre de la Commission jeunes CCFD de la délégation de Marseille. La jeune femme a elle-même participé à un projet de développement au Brésil. De ce voyage, elle a retenu le clivage entre les favelas et « le reste du monde ». Depuis, elle a rejoint un groupe qui vit en milieu populaire dans la cité phocéenne. Pour elle, un des premiers fruits de cette manifestation est « l’intérêt » suscité par les problématiques de développement. Son objectif est de faire prendre conscience aux jeunes que notre consommation a des conséquences. « En tant que consommateur, on les cautionne ou pas » insiste-t-elle.
 

C’est par le biais de reportages sur le Nicaragua, d’un clip de fiction et de trois grands jeux sur la répartition des richesses (alimentation, eau, population) que 150 jeunes seront invités à « trouver des solutions » et à « devenir acteurs ». Une partenaire de Jordanie qui s’occupe de femmes et d’enfants dans un camp de réfugiés palestiniens à Baqa’a viendra témoigner auprès des plus âgés et dialoguer avec eux.

Pour le Père Guillaume Langlois, vicaire en paroisse et accompagnateur de la Pastorale des jeunes, il s’agit de trouver ensemble « un meilleur équilibre » et « un vivre ensemble durable ». Il cite des micro-projets pensés et mis en œuvre les années précédentes par les jeunes : nettoyer une autre école, être solidaire d’une autre école dans le monde. Il estime que partir du quotidien des jeunes et « de ce qu’ils sont » fait toute la force de la pédagogie du CCFD. « L’Eglise peut accompagner dans la réflexion et doit faire confiance aux jeunes » poursuit le prêtre qui souligne que les adultes ont à donner aux jeunes mais aussi à recevoir d’eux.
 

« Consommer sans consumer » sera le mot d’ordre des 28 et 29 mars, dans la Communauté des Paroisses du secteur de Roeschwoog. Toute la famille est conviée : alors que les enfants bricoleront à partir d’objets recyclés, les adultes seront invités à adopter des gestes de consom’acteurs et à donner de la place à des nourritures…spirituelles.

Quant aux jeunes, ils construiront un « Super Consommator » et un « Super Durablor ». La première « anti-mascotte » sera construite à partir d’objets « que l’on rachète », comme des portables ou des piles, alors que la seconde prendra corps grâce à des éléments doux pour la nature (carton, bois, papier). Annie Schnitter, qui collabore à la Pastorale des jeunes du diocèse de Strasbourg, explique que ces personnages ont pour but de « sensibiliser à la façon de consommer » et provoquer « une ouverture d’esprit et développer le sens critique, notamment par rapport à la publicité ».