Voyage de Benoît XVI en Afrique : un regard vers l’avenir
Les temps forts du voyage
Autre temps fort, la remise des Instrumentum laboris aux Présidents des Conférences épiscopales en vue du Synode d’octobre 2009 était une façon de dire : « Le travail est encore à faire. On a fait une synthèse de ce que vous avez envoyé après les Lineamenta, mais il y a de grandes questions sur lesquelles vos Eglises doivent se remettre au travail pour préparer ce Synode » précise-t-il.
Quatre pistes de travail pour le 2ème Synode africain
Pour le Père Pecqueux, la première piste donnée par le pape est de « continuer de faire l’évaluation d’« Ecclésia in Africa », le premier Synode de 1994 » et en particulier de regarder « comment dans les domaines socio-politique, socio-économique et socio-culturel, l’Eglise s’est investie au service des populations ».
La deuxième interroge les « communautés ecclésiales vivantes », ces communautés de quartier qui se retrouvent pour le partage de la Parole de Dieu. Comment fait-on passer la Parole dans la charité et le témoignage au quotidien ? « Il y a toute une interrogation qui se veut dans la continuité d’ « Eglise-famille de Dieu », le thème sorti du premier Synode : Cette « Eglise-famille de Dieu » est-elle vécue comme une diaconie, comme un service ? Comment ce service est-il vraiment signe de justice, de paix et de réconciliation ? » explicite-t-il.
Le besoin des pays africains de se réconcilier constitue la troisième piste. « Tout ce travail en cours vers des essais de démocratisation doit se poursuivre. Le pape dénonce clairement la corruption, l’exploitation des matières premières… » rappelle Pierre-Yves Pecqueux.
Il lance une quatrième piste : « Aujourd’hui l’Eglise doit se poser de nouvelles perspectives, à la fois comme témoin mais aussi comme acteur au sein des institutions qui existent dans les différents pays, depuis ce qui peut se vivre au niveau local et en paroisse, mais aussi au niveau des provinces, au niveau national et au niveau régional inter-pays ». Et de citer en exemple l’engagement de plusieurs évêques dans des instances de réconciliation nationale comme au Congo, au Bénin, en Centrafrique…
Les valeurs africaines pour l’avenir
Bien que de nombreux échanges existent entre les Eglises d’Afrique et l’Eglise en France, le P. Pecqueux interpelle chacun : « Sommes-nous aussi à l’écoute de ce qu’ils vivent, de ce qu’ils sont ? Dans une réciprocité, il y a un regard d’égal à égal ». Il en est convaincu : les Eglises d’Afrique « ont des choses à nous apprendre ! »