Conformément à sa vocation d’assurer « l’avenir de la foi dans le monde maritime par la présence, le service, le dialogue, l’annonce et la célébration », la Mission de la Mer a porté une attention particulière au monde de la pêche durant ce week-end. Une rencontre s’est d’ailleurs tenue vendredi entre deux scientifiques et des pêcheurs et autres membres de la Mission de la Mer présents sur l’épineuse question des quotas de pêche. Ces deux groupes qui se comprennent d’ordinaire difficilement ont pu ainsi échanger, réunis par une même foi en l’Evangile et le désir d’assurer la durabilité des ressources halieutiques.
 

Ce travail d’expertise que la Conférence des Evêques de France a confié à la Mission de la Mer concerne également les conditions sociales et économiques des gens de la mer, qu’ils croisent sur des navires de commerce, de pêche ou qu’ils travaillent dans les ports.

Divers invités ont apporté à l’occasion de cette rencontre leurs éclairages sur les évolutions du monde maritime. La responsable des services sociaux maritimes a ainsi interpelé son auditoire sur l’urgence d’aider certaines familles de pêcheurs très durement frappées par les effets de la crise économique et les réductions des quotas de pêche. La rencontre réunissait également des représentants des collectivités locales et le directeur des Affaires maritimes, qui jouent un rôle dans le financement et le soutien des structures d’aide pour les marins.
 

Les participants ont salué la création des Commissions portuaires de bien-être issue de la Convention de travail maritime adoptée à Genève en 2006 par l’Organisation Internationale du Travail. Le Père Guy Pasquier s’est félicité qu’enfin soit défini un important cadre juridique pour protéger les gens de la mer. Ces commissions sont potentiellement un atout pour l’accueil des marins, notamment pour les équipages internationaux parfois abandonnés dans un port étranger par un armateur peu scrupuleux.

Et parce que cet accueil constitue l’une des principales actions de la Mission de la Mer, dans les ports ou lors de visites sur les bateaux, celle-ci a souligné sa vocation à être représentée dans les Commissions portuaires de bien être, et ce en tant qu’émanation de l’Eglise catholique. Le Père Guy Pasquier a ainsi enjoint les membres de la Mission a ne « pas baisser notre garde et mettre le pavillon dans notre poche », bien qu’il y ait débat sur cette question à la Mission de la Mer. Une disparition de la présence chrétienne qui s’assume comme telle dans les ports pourrait en effet nuire à la présence et à l’action de l’Eglise luthérienne allemande au Havre ou de l’Eglise anglicane à Dunkerque par exemple.
 

Au-delà d’une information sur les évolutions actuelles du monde maritime, la Rencontre Nationale de la Mission de la Mer a également permis de renforcer les liens entre les membres et de les conforter dans leur engagement à travers plusieurs moments forts : un temps de prière quotidien, l’Eucharistie en l’église de Saint-Sauveur avec Mgr Bernard Housset, évêque de La Rochelle et Saintes, et l’intervention du Père Clément Pichaud sur le thème de ces journées : « Appelés à vivre ensemble, comme disciples du Christ pour que le monde soit sauvé. » Ce théologien des Missionnaires de la Plaine a pu parler d’un monde « déjà sauvé, mais en espérance », ce qui laissait ainsi la place pour toute la vie de l’Eglise et pour l’action des chrétiens dans le monde.
 

Une nouvelle porte pour ces femmes et ces hommes engagés dans la Mission de la Mer a été ouverte par le Père Thomas Ziegler. Prêtre du diocèse de Strasbourg, il est également aumônier sur un bateau de croisière, au service des passagers comme de l’équipage. Il a souligné l’importance de cette navigation particulière représentant plus de 12 millions de passagers par an, mais surtout 120000 navigants, de nationalités différentes et de statuts très variés : un nouveau territoire de mission pour les membres de la Mission de la Mer.

Enfin, cette Rencontre Nationale fut l’occasion pour la Mission de la Mer, réunie en assemblée Générale, de valider sur le plan juridique par une modification de ses statuts son rattachement au Service National de la Pastorale des Migrants et des Personnes Itinérantes. Auparavant rattachée au Conseil pour les Mouvements et Associations de fidèles, son organisation coïncide désormais avec l’organisation pontificale. Un changement vécu de manière très positive par le Père Guy Pasquier, secrétaire national reconduit dans ses fonctions : « Être en itinérance est une bonne chose pour l’Eglise, c’est tout à fait dans l’esprit de la Mission de la Mer, aller à la rencontre de l’autre ! »