Bioéthique et médecine : les acteurs en débat dans le diocèse d’Annecy

Verspieren_Annecy

Attentifs depuis mai 2008 au processus de révision de la loi relative à la bioéthique, Mgr Yves Boivineau, évêque d’Annecy, et le service diocésain de la formation (Sedifor) ont organisé les 15 et 16 mai 2009, en partenariat avec la pastorale de la famille et la pastorale de la santé, des rencontres autour de la bioéthique avec le Père Patrick Verspieren, directeur du département d’Ethique Biomédicale des Facultés jésuites de Paris et rédacteur à la revue Etudes.
Ces deux journée se sont ouvertes, le 15 mai au soir, par une conférence ouverte à tous qui a réuni 250 personnes autour du thème : « Bioéthique et médecine : la vie en question ». Brigitte Beseme, responsable du Sedifor, témoigne ainsi du grand intérêt du public : « les gens ont beaucoup apprécié la façon avec laquelle le père Verspieren expliquait les questions touchant au début de la vie, avec des mots simples, tout en rendant compte de la complexité du sujet. Certains participants ont ainsi témoigné qu’ils n’avaient jamais imaginé une telle complexité. Cette conférence les a ainsi beaucoup nourris ».
 

Eclairer les consciences

Des réactions qui rejoignent l’objectif du service de la formation à travers ces journées : « Prendre connaissance des enjeux bioéthiques grâce aux éléments de réflexion apportés par le père Verspieren et via les médias, pour se faire une opinion et éclairer sa conscience. » Brigitte Beseme ajoute qu’il « faut être capable en tant que chrétien de rendre compte des positions de l’Eglise sans minimiser la complexité du sujet ».

La journée du lendemain était destinée aux acteurs de la société confrontés quotidiennement aux questions bioéthiques : personnels de santé, prêtres, enseignants, mais également membres des services pastoraux ou d’aumônerie habitués à accompagner les malades.
Une centaine de personnes ont ainsi participé à cette journée de travail et d’échanges qui ont débuté par des témoignages : un couple qui ne pouvait avoir d’enfants a ainsi témoigné de son long cheminement et de sa décision de se tourner vers l’adoption plutôt que vers la Procréation Médicalement Assistée (PMA). Un médecin gynécologue a ensuite expliqué de quelle manière il aidait ses patientes à réfléchir à l’Interruption Volontaire de Grossesse et comment il le vivait en tant que catholique. Ces témoignages ont permis au père Patrick Verspieren de revenir plus longuement sur la PMA en situant le problème en termes d’éthique et en expliquant les convictions de l’Eglise à ce sujet.

L’après-midi, les participants répartis en 10 groupes ont pu réfléchir sur les témoignages parus dans le quotidien La Croix au mois de mars avec pour objectif de répondre à la question suivante : « Que posent ces situations comme questions d’ordre éthique ? ».
Une table ronde a ensuite réuni le père Verspieren, un médecin gynécologue, une conseillère conjugale et un député.

Ce dernier a souligné l’importance accordée par la politique à l’éthique et à la morale face aux avancées scientifiques. La conseillère conjugale a partagé le témoignage de nombreux couples qui se retrouvent entrainés dans une spirale médicale avec l’impression, parfois, d’être pris comme cobayes sans prise en compte leur projet de vie. »
 

Poursuivre la mobilisation

Une synthèse générale du père Verspieren a enfin conclu cette journée de formation et d’information, qui n’a pas vocation à rester lettre morte. Déjà, la pastorale de la santé du diocèse d’Annecy a fait part de sa volonté de reprendre et de travailler tout au long de l’année les questions abordées lors de ces deux journées. D’autre part, le Sedifor compte également suivre attentivement la révision des lois à venir : « Vu le succès de ces rencontres, nous envisageons une nouvelle édition en octobre 2010 pour faire le point sur l’année écoulée. »

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