Le Centre catholique des médecins français réagit à la publication de deux arrêtés portant sur le dépistage de la trisomie 21 en cours de grossesse

Le 23 juin dernier, deux arrêtés du ministère de la Santé portant sur le dépistage de la trisomie 21 en cours de grossesse ont été publiés au Journal officiel.

Cependant, le Centre catholique des médecins français (CCMF) avait, dès le 12 juin, rendu publique une lettre ouverte à Madame Roselyne Bachelot, Ministre de la Santé et des Sports, à ce sujet.

Faisant part de leur « très vive inquiétude », les médecins insistaient notamment sur la nécessité que « les mots utilisés dans l’arrêté laissent la place dans notre société aux personnes porteuses de ce handicap ». « Il conviendrait aussi que les mots employés ne poussent pas les médecins et sages-femmes à demander des justifications aux patientes qui n’ont pas recours à ces tests » ajoutaient-ils.

Sachant que « le futur arrêté aura un fort retentissement auprès des professionnels », les médecins appelaient, dans cette lettre ouverte, à la raison « pour que notre société puisse être attentive à chacun et surtout aux personnes les plus fragiles ».

Suite à la publication de ces arrêtés au Journal officiel, le CCMF a réagit le 5 juillet par voie de communiqué de presse : « Nous affirmons qu’il s’agit d’un glissement vers un eugénisme d’Etat pour la principale raison qu’il (le premier arrêté, ndlr) contraint les médecins et sages-femmes à informer toutes les femmes enceintes à propos de ce dépistage (…) Il est normal que le médecin ou la sage-femme informe de ces tests si la patiente souhaite les faire. Il est très différent d’imposer au corps médical l’information initiale, car cela sous-entend alors sa parfaite légitimité collective et universelle. De plus, le seul « traitement » en cours de grossesse étant l’avortement, celui-ci se trouve implicitement justifié pour tous les fœtus porteurs de cette affection. Ces tests avaient pourtant été développés pour un accès individualisé des patientes sans arrière pensée de dépistage de masse. Le pas vient d’être franchi (…) Il nous semble que cet arrêté contrevient à la loi sur les pratiques tendant à l’organisation de la sélection des personnes (Article 16-4 du Code Civil et Article 214-1 et 3 du Code pénal). »

Lien vers le texte complet du communiqué sur le site du CCMF : www.ccmf.fr
 

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