« Le synode a eu un effet moteur »

Maupu François - Verdun

Le diocèse de Verdun vient de mettre un point final à un synode lancé en 2008 qui a mobilisé plusieurs milliers de catholiques de la Meuse. Fin septembre, l’évêque de Verdun a promulgué les décisions synodales, fruits de 20 mois de rencontres et de réflexions. Mgr François Maupu revient sur cette étape de la vie de son diocèse.

Quelle a été votre intuition pour lancer ce synode ?

Avant le synode, nous abordions chaque année un thème en lien avec la mission du chrétien : la charité, la prière, l’annonce de Dieu, etc. Mais cela n’apportait pas une entière satisfaction.
Avec le synode, il m’a semblé intéressant de rendre les diocésains actifs pour qu’ils fassent leur la mission de l’Église. Il s’agissait de leur dire : « regarder autour de vous ce qui se passe, ce que les gens attendent et ce qu’on peut leur apporter. » Je les ai ainsi invités à faire signe à leurs voisins, à leurs proches, à leurs collègues de travail pour entendre ce qui les fait vivre et les inquiète dans la vie. Deux sujets ont émergé : la famille et le monde des jeunes. On attend beaucoup de la première, elle est source de joie et suscite beaucoup d’inquiétude. Le monde des jeunes est lui propice aux interrogations car on voit qu’il ne fonctionne pas comme les générations précédentes.
Avec ce synode, les diocésains ont fait l’expérience d’un rassemblement plus large que le groupe des pratiquants du dimanche, de l’échange avec d’autres et ont constaté que les personnes attendent ce type de rencontres.

Que peut-on retenir de presque deux années de travail ?
Ce travail a permis aux catholiques de mieux connaître la vie du diocèse. Ils en ont découvert les richesses et les initiatives dont ils n’avaient pas idée. Les décisions synodales sont ainsi souvent presque des constats : une initiative se tient dans une paroisse mais elle pourrait être généralisée dans tout le diocèse. Je pense à l’organisation paroissiale, aux équipes de coopération, et aux conseils pastoraux. Certains n’en avaient pas connaissance et maintenant ils ont envie que cela existe chez eux. Le synode a eu un effet moteur non pas par l’exposé d’une Église idéale mais par la présentation d’actions en place dans d’autres paroisses du diocèse.
Le synode a aussi permis d’expérimenter d’autres manières moins attendues de faire Église. En août 2008, un groupe de marcheurs a traversé le département d’est en ouest. Il y avait des personnes du troisième âge, des jeunes adultes, des enfants, des jeunes. Voilà un type d’événement qui donne un visage inattendu de l’Église et auquel les diocésains ont peut-être pris goût. Je pense également aux célébrations en plein air, dans les chapelles mariales suivies d’un repas. Cette vie fraternelle et conviviale touche notamment les personnes qui ne sont pas forcément proches de l’Église.

Comment ont été conçues les décisions synodales ?
Elles viennent des équipes synodales. Nous ne leur avons pas proposé de grandes idées venues de tel diocèse au profil différent du nôtre ou de tel théologien astucieux. Leurs propositions sont simples. Elles sont issues des diocésains eux-mêmes, ce qui facilite leur mise en oeuvre. Elles leur parlent car elles sont ancrées dans leur réalité.

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