Saint Géraud, une pierre vivante du diocèse de Saint-Flour

Les 9, 10 et 11 octobre, à Aurillac (Cantal), les commémorations du 11e centenaire de la mort de Saint Géraud permettront de redire combien l’exemple de ce saint laïc et celle de l’abbaye qu’il a fondée continuent d’inspirer les communautés chrétiennes.
« Nous sommes un petit diocèse dont la démographie s’effrite. Localement la population est sensible au patrimoine. Ces fêtes sont l’occasion, alors que nous sommes en plein synode, de montrer que ces pierres assemblées le sont pour des milliers de chrétiens bien vivants et heureux de témoigner de leur foi », déclare le Père Michel Malvezin, curé de la paroisse nouvelle « Saint Géraud d’Aurillac ».

Le fait que l’église abbatiale soit édifiée à proximité de l’ancien monastère et que la nouvelle maison paroissiale se trouve sur ce site de l’ancien monastère, le touche particulièrement : « Ce monastère a tout de même traversé six siècles. Plusieurs milliers de moines sont passés ici, leurs dépouilles reposent sous nos pieds. Sous le chœur de la chapelle de la maison paroissiale se trouvent des sarcophages et dans l’enclos de la maison paroissiale quelques pierres et chapiteaux subsistent du bâtiment d’origine de l’abbaye bénédictine ».

Un exemple de bonté et d’attention aux pauvres

Géraud n’est plus aussi populaire. Sur l’échelle du temps, l’homme semble loin. Les touristes connaissent davantage Gerbert d’Aurillac devenu le pape Sylvestre II (1er pape français !), instruit dans ce haut centre intellectuel qu’était l’abbaye d’Aurillac au Moyen Age. Malgré tout, le prénom de Géraud se donne encore. Un des enfants que le père Malvezin a baptisés en août dernier sera ainsi présent parmi la centaine d’autres Géraud qui ont répondu à l’invitation de la paroisse de venir -ou de revenir- dans le Cantal pour ces fêtes du 11e centenaire. Un de ces « Géraud » viendra même d’Australie !

Les manifestations se veulent très populaires et les différents intervenants pour la partie historique vont s’efforcer de rendre la personnalité de Géraud accessible. Une semaine avant, les scolaires travailleront sur son exemple de foi, de légendaire bonté, de service de la réconciliation et d’attention aux pauvres. « C’est important de se réapproprier nos racines, de repenser notre héritage catholique. A notre période de relativisme, Géraud peut nous redire que la lumière à nos questions, c’est le Christ. Ce laïc l’avait choisi comme repère et prenait beaucoup de temps pour prier. L’autre message dont Géraud est porteur, c’est la promotion de la dignité humaine. En un temps de servage, il essayait de libérer ses sujets. Très querellé par d’autres seigneurs à cause de ses grands domaines, il les invitait pour en discuter. Cette résolution pacifique des conflits est également très moderne et très intéressante », souligne le père Malvezin.

Contribuer au mieux vivre ensemble

Ces fêtes ont été organisées dans un bel esprit de partenariat avec la ville. Le conseil général du Cantal apporte aussi une contribution importante à cet événement diocésain. « Notre évêque Mgr Bruno Grua insistera beaucoup sur la façon dont cette figure lumineuse peut contribuer à un mieux vivre ensemble », ajoute le Père Malvezin.

Un seigneur chrétien
Géraud d’Aurillac vécut de l’an 854 à l’an 909. Sa vie a été relatée par Odon, abbé de Cluny qui en a fait le modèle chevaleresque du seigneur chrétien mettant sa force et ses richesses au service de la justice et des humbles. A la mort de ses parents, Géraud se retrouve à la tête d’un domaine considérable qui s’étend dans le Rouergue. Ayant fait savoir qu’on peut lui adresser directement des requêtes, il assure sa protection aux habitants. S’appliquant à vivre selon les Évangiles, il donne à ses serfs la propriété de leur terre, accueille les pauvres à sa table et s’efforce de limiter la violence des guerres. Il est déclaré saint par la voix populaire, l’un des premiers reconnus par l’Eglise sans avoir été martyr ni être rentré sous les ordres.

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