« Les laïcs ont leur part dans le soutien des vocations »

Alejandro Carbajal et sa femme Geli

Le lundi 12 octobre 2009, le président de l’organisation internationale Serra était reçu à la Conférence des évêques de France à Paris. Né aux Etats-Unis en 1935, ce mouvement rattaché à l’Œuvre pontificale pour les vocations sacerdotales rassemble des laïcs qui prient pour les vocations. Nous avons rencontré l’actuel président, le mexicain Alejandro Carbajal.

Quel est l’historique de votre mouvement ? Pourquoi a-t-il été créé et quel en est le but ?

Serra est un mouvement de laïcs qui a débuté en 1935 à Seattle aux Etats-Unis par quatre laïcs qui voulaient travailler à la promotion sacerdotale et religieuse. Ils se sont placés sous le patronage du bienheureux Junipero Serra, franciscain missionnaire du 18e siècle qui a fondé une mission à Mexico et en Californie et le mouvement a adopté ce nom. Le mouvement compte 19 000 membres, dont 900 équipes. En France, il en est à ses débuts avec une dizaine de laïcs à Paris.

Que faudrait-il pour attirer plus de vocations ?
C’est une grande préoccupation. Si nous n’avons plus de prêtres, si nous ne prions pas pour avoir plus de vocations, le christianisme s’achèvera et l’Eglise avec lui. Cela n’est pas possible pour l’Eglise universelle. Nous devons prendre conscience de la nécessité de prier et de promouvoir les vocations à l’école, dans les paroisses, auprès des servants d’autels. L’Eglise ne peut pas se passer de prêtres, de religieux et religieuses qui sont partie intégrante et vitale de l’Eglise. Les laïcs ont aussi leur part dans ce travail, soit par leur prière soit par leurs actions pour que des vocations spécifiques soient suscitées pour permettre la survie de l’Eglise. C’est une volonté de Dieu que de passer par les prêtres. Le fait de travailler au sein de Serra spécifiquement pour les vocations nous fait entrer dans une synergie pour nous sanctifier et nous permet de mieux comprendre notre propre vocation de laïcs dans le mariage ou les différentes missions auxquelles nous sommes appelés. Depuis trois ans, nous participons aux commissions sur les vocations où il n’y avait jusque-là que des prêtres.

N’est-ce pas difficile dans un monde sécularisé, surtout en Occident ?

Le travail est difficile mais il porte du fruit. A la fin de l’année, nous sommes toujours surpris par le nombre de vocations. Je prendrai l’exemple du Mexique, que je connais bien. Le Mexique est le champion des vocations. Le séminaire de Guadalajara a 1100 séminaristes. C’est un peu moins que les années précédentes, mais ce chiffre se stabilise.

Quelle est votre action concrète ?
Les équipes se réunissent une à deux fois par mois. Elles partagent un repas et prient pour les vocations. Elles se forment sur les vocations en étudiant les textes de l’Eglise sur ce sujet. L’action s’adapte en fonction des besoins locaux. Nous pouvons changer le regard sur le prêtre par notre témoignage. Nous devons prier pour eux, les soutenir, être proches d’eux en tant qu’être humain.

Quelles sont vos suggestions pour Serra en France ?
Nos recommandations sont de soutenir votre Service national des vocations et de travailler en étroite collaboration avec le père Poinsot, son directeur. Vous devez soutenir la pastorale des vocations. Je trouve par ailleurs très positif ce lien avec la jeunesse (ndlr : le père Poinsot est également directeur du service national pour l’évangélisation des jeunes).

 

En France, l’équipe Serra, composée d’une douzaine de laïcs accompagnés par un prêtre, entend montrer que le prêtre est important. Pour le jeudi Saint, elle organise un repas de fête avec tous les prêtres du secteur de Vincennes, Saint-Mandé et Fontenay qui sont une trentaine. « C’est un évènement marquant, explique Gabriel Le Roy, l’un des membres. Beaucoup de personnes se rendent compte qu’elles ont la critique facile mais le remerciement est plus difficile, ce qui a un impact sur les vocations ».

Le mouvement a pour but la sanctification de ses membres, c’est-à-dire la progression personnelle et spirituelle. Ce mouvement n’est pas dans l’action et l’utilitaire, mais dans une dimension de meilleure compréhension de l’Eglise et la place des laïcs dans l’Eglise. Par son action, Serra se veut à la fois un soutien des vocations sacerdotales, un soutien des vocations religieuses et une sanctification des laïcs.

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