Le collectif, composé de cinq associations en 2005, prend de l’ampleur. Il est aujourd’hui rejoint par vingt-cinq mouvements chrétiens, autour du slogan : « Ne prenons pas la Terre pour une dinde ! ». « Notre ton est un peu plus impertinent, plus dérangeant que lors des premières campagnes. Nous essayons d’être percutants sans être agressif. Notre but n’est pas d’être culpabilisant mais de faire des propositions, concrètes », précise Paul Duflot.

Une responsabilité individuelle et collective
Des questions à se poser, des gestes à choisir, des pistes de réflexions à partager autour de l’Évangile, un décodage de l’affiche, sont autant d’éléments pratiques pour sensibiliser au respect de la planète rassemblés dans le kit d’animation de la campagne. Disponible sur le site www.noel-autrement.org et facilement téléchargeable, il peut être utilisé de façon personnelle ou en équipe. Les actions proposées sont simples et peuvent peser : multitude de guirlandes électriques ou simples bougies le jour J, cadeaux en matériaux recyclés ou objets dévoreurs d’énergie, surabondance de victuailles ou mets sélectionnés ? Les questions ciblent des comportements impactés par l’ambiance commerciale des fêtes. Elles visent juste et réinterrogent le sens de Noël.

« Pour préparer les pistes de réflexion, nous nous sommes inspirés d’initiatives réalisées ici ou là dans les paroisses ou les fédérations CMR. La campagne répond à un besoin. Elle est une contre-offensive au prêt-à-fêter et à la débauche de consommation. Un certain nombre de personnes sont choquées par cet étalage et souhaitent changer leur manière de vivre. La crise est passée par là. » Le document de la CMR questionne en plus des points concernant le chauffage, l’éclairage, le gavage, le gaspillage, celui de la solidarité. L’engagement pour la protection de la planète s’entend effectivement dans l’idée d’en faire une Terre où l’homme puisse vivre dignement. « Faire en sorte que notre planète soit plus humaine et que l’homme y vive heureux, c’est aussi le sens de la Création. Dieu nous a donné la Terre pour qu’on la cultive, à la manière d’un jardinier qui l’aime et prend soin, sans l’épuiser… Le Christ nous appelle sur un chemin de liberté et de responsabilité dans le monde. À chacun de s’interroger, collectivement aussi. »

*du 7 au 18 décembre, la lutte contre le réchauffement climatique est à l’ordre du jour de la conférence de l’ONU qui se tient à Copenhague