Sacristains, le site qui sonne les cloches
Concrètement, la page d’accueil présente trois grandes parties. Dans la colonne de gauche, on trouve les « Sacristains Agrégés », c’est-à-dire les billets publiés sur les blogs personnels des contributeurs. Dans la colonne centrale, il s’agit des textes écrits spécialement pour les Sacristains. Enfin, les derniers commentaires des internautes et autres outils pratiques s’inscrivent dans la colonne de droite.
Depuis mai 2009, les fondateurs des Sacristains (Le Chafouin, Edmond Prochain et Koz), qui ont d’abord fait connaissance sur Internet par blogs interposés, évoquaient l’idée d’un réseau catholique, d’un espace d’expression en ligne « modérée ». Après quelques temps d’hésitation et de réflexion, et alors que l’Église traversait différentes crises l’an dernier, ils se sont rendus compte que d’autres blogueurs en manifestaient également l’envie, voire la nécessité. Moins de quatre mois plus tard, les Sacristains résonnent enfin dans la blogosphère. Si leur nom semble un brin désuet, ils s’en amusent : c’est un pied de nez à la technologie du média. Mais surtout, « ce titre caractérise notre rôle et traduit le fait que nous ne nous prenons pas au sérieux. Nous n’avons pas d’autre prétention que d’être au service et de permettre la discussion », poursuit Koz. Quant au sous-titre « le site qui sonne les cloches », l’expression est à prendre dans tous les sens : appel, annonce, réveil, etc. !
« Ouvrir des réflexions de fond »
Tout feu tout flamme à leur début, les Sacristains trouvent aujourd’hui leur rythme en publiant un nouvel article par semaine environ. Les sujets oscillent entre analyse de l’actualité et méditation autour du temps liturgique, en fonction des auteurs. Tout début janvier, un internaute s’étonnait, en postant un commentaire sur le blog, de ne pas lire d’articles sur Pie XII. La réponse a permis de repositionner les Sacristains : « Nous ne sommes pas un site riposte. Nous essayons de ne pas être otage de l’actualité, afin de sortir de l’immédiateté de l’information et d’ouvrir des réflexions de fond », explique Koz. Huit à cent soixante commentaires par billets, le site des Sacristains offre déjà un lieu au débat et à la prise de parole, même les contributeurs souhaitent accueillir encore plus de réactions en particulier de non-catholiques.
Il n’est pas toujours aisé de proclamer sa foi sur ses lieux de vie, ni de vivre l’Évangile dans son activité professionnelle. Sur Internet, bien qu’utilisant des pseudos par discrétion ou pour raisons pratiques, les Sacristains se sont reconnus dans ce qu’ils manifestaient de leurs identités catholiques. Et peut-être ce blog est-il un des moyens de vivre leurs vocations de baptisés. « À supposer que j’ai un talent au sens évangélique, celui d’écrire et d’avoir des facilités de plume, alors je peux le développer et le mettre au service de l’Église, même si je n’ai pas d’autre légitimité que mon regard de catholique sur la société, », confie Koz. Il insiste encore : « Sur Internet, dans nos paroisses, il faut sortir d’une vision pessimiste et noire sur un déclin inéluctable de l’Église en France. Nous devons prendre nos responsabilités et soutenir nos prêtres ! »