Faire du corps « un temple de l’Esprit »: un défi pour les jeunes

Les 6 et 7 février 2010, 600 à 700 étudiants catholiques venus de toute la France, sont attendus à Toulouse pour la rencontre nationale des chrétiens en grande école (CGE). Ils réfléchiront au thème choisi cette année : « le corps est le temple de l’Esprit ». Entretien avec le Père Hubert Hirrien, aumônier du bureau national CGE à Paris.

Justement, en quoi le thème du corps et de l’Esprit intéresse-t-il particulièrement les jeunes d’aujourd’hui ?

Pour des étudiants catholiques, la question du corps et celle de l’esprit sont liées. C’est une expérience quotidienne puisqu’on ne peut pas vivre indépendamment de son corps. L’expérience de Dieu se fait dans le temps, elle est donc vécue par notre corps. Le corps est magnifié dans notre culture, mais il est aussi parfois très malmené. Avec, dans certains cas, la tentation de le découpler de l’esprit, du spirituel. Pour des étudiants, ce thème est la promesse d’entendre une parole, mais aussi de débattre, de mieux découvrir combien le corps et l’esprit sont deux dimensions distinctes et inséparables l’une de l’autre. Le temps de la rencontre nationale peut porter de nombreux fruits. C’est pour cela que je parle de promesse.
Les étudiants se rassemblent autour de ce thème du corps et de l’Esprit, pour réfléchir à des sujets importants qui les concernent directement. Prenons par exemple celui de l’alcool. La fête est essentielle dans la vie de l’étudiant mais elle peut parfois susciter des comportements graves. La variété des sujets abordés dans les ateliers exprime la richesse du questionnement des étudiants CGE. Ces jeunes peuvent contribuer, là où ils sont, à la qualité du débat voire à des changements de comportements.
 

Comment ce thème sera-t-il abordé lors de cette rencontre nationale ?

Comme l’an dernier, la rencontre sera rythmée par des conférences et des ateliers de réflexions-débats. L’un des beaux moments de la rencontre sera l’intervention du philosophe Eric de Rus et Mireille Nègre, première danseuse de l’Opéra de Paris et vierge consacrée.
Eric de Rus interrogera nos sociétés contemporaines sur la place quelles laissent au corps et à la Bonne nouvelle chrétienne. Des choses merveilleuses se passent aujourd’hui mais d’autres nous inquiètent, nous les catholiques. Entre autres les questions du début et de la fin de vie, mais aussi celles de l’accueil des étrangers ou de la prison. Mireille Nègre témoignera, quant à elle, du don artistique qu’elle a reçu.
Ces deux intervenants se connaissent depuis longtemps, ils ont coécrit un livre intitulé « l’art et la vie ». L’originalité de cette rencontre 2010 est qu’ils prendront la parole ensemble, comme danseuse et philosophe, comme femme et homme, pour bien montrer qu’il y a pluralité des paroles sur le thème du corps. J’espère que leur musique trouvera écho en chacun des étudiants, afin de susciter dynamisme et unité entre tous.
 

Mgr Hervé Gaschignard, évêque auxiliaire de Toulouse, présidera la messe de clôture de la rencontre, célébrée en la cathédrale Saint-Etienne.
« Je me réjouis de cette manifestation de centaines de jeunes. C’est un vrai signe de vitalité de l’Eglise. Je voudrais surtout exprimer notre joie et encourager ces étudiants, qui ont préparé une manifestation de grande qualité avec beaucoup de générosité. Ce sont les étudiants eux-mêmes qui ont préparé cet évènement et non pas l’Eglise institutionnelle. C’est un encouragement pour nous, chrétiens adultes, évêques, prêtres, diacres et familles d’accueil à les accueillir pendant ces deux jours. Ils ont préparé quelque chose de très beau ».

Que nous enseigne le Christ, par sa vie, sur le rapport entre corps et esprit ?

Dans les évangiles, on voit que Jésus est un homme de relation. Beaucoup de personnes viennent à lui, mais c’est aussi lui qui va à la rencontre du monde. C’est un homme qui fait la fête aux noces de Cana mais aussi dans des maisons où il partage un repas, comme au moment de la Pâques avec ses disciples. Avec Marthe et Marie, il pleure la mort de son ami Lazare. Il guérit les corps – les paralysés et les lépreux -, les âmes et les esprits.
Jésus rencontre beaucoup de personnes et le fait de manière complète. Il les accueille telles qu’elles sont. Il vient avec naturel, montrer combien la vie humaine est un cadeau formidable, qu’elle est un don de Dieu et qu’elle permet la rencontre avec l’autre. Ce que Jésus vit lui-même, il le partage. Il suscite la vie autour de lui, dans toutes ses dimensions.
C’est une expérience merveilleuse que nous transmettent les évangiles et l’Eglise. A la suite de Jésus mort et ressuscité, des millions d’hommes et de femmes ont vécu leur existence humaine dans la lumière et dans la force de Jésus, jusqu’à aujourd’hui

 

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