Les entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC) sont invités à « tenir le cap » lors des assises nationales du mouvement, du 19 au 21 mars, à Besançon. Un millier de personnes est attendu. Rencontre avec Pierre Deschamps, président des EDC.
Vous avez choisi la tempête (Actes, 27) pour illustrer la thématique des Assises. S’inscrivent-elles dans le climat de morosité ambiante ?
En matière économique et dans le domaine des entreprises, le climat est difficile mais ce n’est pas pour autant que les individus sont moroses. Le thème « Tenir le cap » a été choisi il y a un an. Tenir le cap s’applique en toutes circonstances. Il se veut à la fois adapté à un contexte de tempête comme à des périodes moins chahutées. Il est difficile de tenir le cap lors d’une tempête, mais il l’est aussi par temps calme. On peut être tenté de prendre des chemins de traverses et ne pas être fidèle à la direction que l’on s’est fixé.
Quel est aujourd’hui l’état d’esprit des membres ?
Les difficultés sont apparues il y a déjà un an voire un an et demi. Leur situation est la même que pour les autres chefs d’entreprise. En général, ils vivent une situation difficile. Certains sont inquiets pour la survie de leur société. Qu’il s’agisse d’un dirigeant de PME ou d’un grand groupe, si l’entreprise est menacée, c’est l’emploi de tout ou partie des salariés qui est menacé. Tout dirigeant est alors confronté à un dilemme, un déchirement, peut-être encore plus quand c’est un dirigeant chrétien. Par conséquent, ils attendent encore plus de leur appartenance aux Entrepreneurs et dirigeants chrétiens, des rencontres entre membres dans les sections locales et des Assises. Ces rendez-vous constituent pour eux la possibilité d’échanger sur leurs difficultés professionnelles à la lumière de leur foi et de leurs convictions. Ils s’y sentent soutenus. Ces dirigeants chrétiens ne sont pas désespérés. Selon la formule consacrée : « la situation est grave mais pas désespérée ». Ils s’accrochent et cherchent à tenir dans la tempête. S’ils ont des décisions difficiles à prendre sur le plan humain, leur appartenance aux Entrepreneurs et dirigeants chrétiens les aide à les prendre.
Comment l’encyclique de Benoît XVI « Caritas in Veritate » peut-elle éclairer les EDC ?
Cette
encyclique est pour nous une évidence. Elle nous a interpellés. Elle complète la doctrine sociale de l’Église. Durant les Assises, nous entendrons une synthèse de cette dernière complétée par le dernier éclairage donné par l’
encyclique. Celle-ci couvre un champ plus large que celui de l’entreprise. L’appel aux dons et à la gratuité y est l’élément nouveau concernant notre domaine. Nous n’avons pas encore trouvé ce que le pape voulait dire et comment le traduire. L’approfondissement de l’
encyclique est un travail que l’on amorcera après les Assises.
