A Lourdes, le mouvement VEA invite à renaître avec le Christ

Les membres du mouvement Vivre ensemble l’Evangile Aujourd’hui (VEA) et leurs amis ont rendez-vous du 7 au 9 mai 2010, à Lourdes, pour faire le point sur leur cheminement et envisager l’avenir au sein de l’Église et du monde. Interview de Chantal Forté, sa présidente, et témoignage de Mgr Gueneley, évêque de Langres et aumônier d’une équipe de base.

Pourquoi un « rassemblement national » plutôt qu’un « congrès » et quels sont ses enjeux ?

Nous avons choisi de passer d’un  »congrès » à un  »rassemblement » afin de manifester une volonté d’ouverture à tous, membres ou non de VEA. Ouverture, non dans un but de recrutement mais de partage de nos recherches, de nos richesses, de notre chemin spirituel, de notre façon d’aborder des questions qui concernent tout homme. Mouvement d’Action Catholique Générale, VEA est donc ouvert à tous sans distinction de sexe, âge, profession, cheminement spirituel. Héritier d’une longue histoire en Église, on y pratique la révision de vie et l’écoute de la Parole de Dieu. Ses membres, comme d’autres chrétiens en Mouvement, ont appris la valeur de la persévérance, du travail en commun, de l’engagement. Le Mouvement souhaite offrir et partager cette expérience de vie avec tous ceux qui le souhaitent :  » Viens et vois ». 1000 personnes sont attendues.
 

Quels invités pour creuser le thème « Avec le Christ, viens renaître » ?

Nous avons entendu l’aspiration de notre monde à vivre autrement, dans un monde renouvelé. Un chrétien éprouve ce besoin de renaissance, cette soif d’un avenir en cohérence avec l’Évangile. Nous avons invité cette année trois intervenants. Le Père Joseph Stricher, bibliste, va nous accompagner sur les pas de Jésus-Christ dans l’Evangile de Luc. Il nous aidera à reconnaître tous les signes de renaissance qui jalonnent ce parcours. Le Professeur Arnold Munnich, pédiatre et généticien, membre de la commission de bioéthique, nous fera aborder les espoirs nés de cette discipline médicale et biologique. Espoirs réels, encore bien ténus, efforts de l’homme pour combattre les maladies génétiques qui menacent la vie des enfants, lutte sans répit contre les anomalies génétiques. Enfin, le Frère Enzo Bianchi, prieur et fondateur de la communauté œcuménique de Bose en Italie, mettra en lumière qu’être chrétien implique une différence fondamentale de prise de position dans les grands choix de notre société, dans les orientations des progrès humains. Notre rassemblement est présidé par notre évêque accompagnateur, Mgr Michel Pollien, évêque auxiliaire de Paris, qui assurera la synthèse de ce temps fort.
 

Comment le choix de Lourdes colore-t-il le rassemblement ?

Marie tient une grande place dans le choix de ce lieu. VEA participera à la Procession aux flambeaux, le vendredi soir. Nous logerons à la Cité Saint Pierre, lieu d’accueil du Secours Catholique. Ceci implique un engagement au service de tous. 180 personnes de VEA rejoindront les 90 bénévoles du Secours Catholique pour assurer les différents services indispensables lors de ces trois jours.
 

Gueneley Philippe - Langres

Mgr Gueneley : « Etre aumônier est une façon de vivre une proximité fraternelle et paternelle »

Témoignage de l’évêque de Langres, aumônier d’une équipe de base depuis 2004.

Pourquoi accompagnez-vous une équipe ?
L’idée d’être aumônier d’une équipe remonte à la retraite qui a précédé mon ordination épiscopale, le 5 mars 2000. Lors de cette retraite à l’abbaye d’Acey (Jura), en février, j’avais discuté sur la charge épiscopale avec Mgr Lucien Daloz, alors archevêque de Besançon. Celui-ci m’avait conseillé de garder un contact direct et proche avec une équipe de chrétiens du diocèse dont je devenais l’évêque. Lui-même l’avait fait avec des jeunes.

Quels fruits recueillez-vous de cette expérience ?
Les fruits sont divers. Tout d’abord, dans les réunions, il y a le partage des faits de vie de chacun des membres. Ces faits me plongent directement dans les réalités existentielles de la vie quotidienne des personnes qui sont mes diocésains. Joies, souffrances, drames, questions, doutes, évolutions spirituelles sont pour moi des découvertes de la vie des personnes et des familles. Elles alimentent ma prière d’intercession et d’action de grâce.
De plus, je me sens plus proche ainsi, en tant qu’aumônier, de quelques chrétiens de mon diocèse. Un évêque voudrait être proche de tous et de toutes dans l’exercice de sa responsabilité. En fait, il ne le peut pas vraiment. Il délègue et fait jouer la subsidiarité. Etre aumônier est une façon de vivre une proximité fraternelle et paternelle.
Enfin, en entendant ce qui est partagé en équipe, je découvre Dieu à l’œuvre dans le cœur des gens, je repère les fruits de l’Esprit Saint, et on ose en parler. Je constate aussi le travail du mal, du péché, présents dans la vie personnelle et dans la vie du monde. Et nous entendons les appels à la conversion, à l’action et à l’espérance. Je suis un témoin émerveillé de la foi qui grandit, de l’amour capable de transfigurer une vie.

+ Philippe Gueneley
Evêque de Langres

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